Avec Tony Shalhoub, Traylor Howard et Jason Gray-Stanford
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
« It’s a jungle out there! », les premiers mots de la chanson du générique, sur un rythme de fox-trot, que créateur et producteurs on eu la bonne idée de conserver depuis la première saison, sont la marque du personnage principal, torturé par toutes sortes de phobie, hanté par une mémoire visuelle stupéfiante, poltron, maniaque, radin, pessimiste, misanthrope, maladroit, terrorisé par la saleté (dans une trousse qui ne le quitte pas, une collection de pinces à épiler pour ramasser des petits objets sans avoir à les toucher)… ceux qui ne connaissent pas encore Adrian Monk devineront qu’il n’est pas facile à vivre. Ceux qui le connaissent savent que les quelques épithètes ci-dessus sont loin d’englober toutes les « qualités » du personnage ; d’où les points de suspension.
Les traits de caractère qui rendent Monk invivable ont fait, jusqu’à son 125e et dernier épisode, le succès de la série qui rivalise, en temps d’antenne, avec les 67 épisodes de 90 minutes de Columbo.
Si le particularisme du personnage de Monk peut, à lui seul, assurer une véritable accroche du téléspectateur (comme celui du personnage du Deputy chief Brenda Leigh Johnson de la série The Closer), la qualité de l’écriture des scénarios et des dialogues, attentivement supervisée par Andy Breckman, créateur de la série, a certainement beaucoup contribué à assurer sa longévité.
Mais Monk doit peut-être encore plus sa popularité à l’acteur Tony Shalhoub qui décrocha, pour ce seul rôle, pas moins de trois Emmy awards du meilleur acteur d’une série ; un véritable bond en avant dans la carrière de cet acteur au palmarès d’une bonne soixantaine de films pour le grand et le petit écran.
Comptent aussi les autres personnages récurrents, le capitaine Leland Stottlemeyer, le lieutenant Randall Disher et l’assistante Natalie Teeger (qui a remplacé la Sharona Fleming des trois premières saisons) habituée à tendre automatiquement un mouchoir en papier à son patron dès que quelqu’un lui a serré la main. Les scénaristes ont eu la bonne idée de faire revenir Sharona à l’épisode 10 pour montrer un Monk désemparé sous les regards croisés de celles qui connaissent toutes ses faiblesses. De célèbres guest stars apparaissent dans certains épisodes, comme John Turturro qui incarne, dans trois épisodes de saisons antérieures, Ambrose Monk, tout aussi « différent » que son détective de frère.
Le ton de la comédie, prédominant tout au long de la série, est rappelé dès le premier épisode de la saison 8 où Monk revoit l’actrice d’une sitcom des années 70, dont il était fou amoureux ; mais la fillette d’alors a bien grandi, et pas qu’en sagesse, ce qu’elle confesse dans ses mémoires ; encore Natalie épargnera-t-elle à son patron des pires turpitudes de l’égérie de son enfance, en avalant la page 73 qui relatait les détails les plus croustillants ! La comédie laisse aussi la place à des scènes d’action et à des épisodes plus dramatiques, comme les deux derniers, au terme desquels Monk démasque l’assassin de Trudy, l’épouse dont la disparition a exacerbé ses troubles.
À partir de la saison 4, l’image est passée au format 16/9,
plus adéquat que l’ancien 4/3 pour les scènes d’action et les
tournages en extérieur.
Le coffret digipack a conservé le même style depuis la saison 1.
Les menus sont simples, mais agrémentés de bouts de scènes qui
soulignent les manies de Monk.
DVD 3
Interview du créateur Andrew Breckman (orthographié
Breckerman à l’intérieur du coffret). Good news : Il nous dit
qu’il a récidivé avec Little Monk, un prequel sur les années
de jeunesse du futur consultant du SFPD, dont la première
saison a été diffusée aux USA au deuxième semestre 2009. Wait
and see… 16/9, VOST, 10’46”
Interview de l’équipe : Tony Shalhoub, Traylor Howard
(Natalie), Jason Gray-Stanford (lieutenant Disher). 4/3, VOST,
12’30”
Visite du plateau de tournage : ce bonus nous sort un
peu de la routine de ce genre d’exercice avec la visite guidée
de la postproduction : montage de l’image et du son, bruitage
et mixage ; on regrettera de ne passer qu’en coup de vent
devant ces étapes de la fabrication de l’oeuvre et qu’une saute
de volume oblige à baisser le son. 16/9, VOST, 18’45”
DVD 4
Picture in picture : dans le dernier épisode, doublé en
français, les acteurs principaux apparaissant ça et là, en
incrustation dans l’image, pour des commentaires (en VOST) 42’
Commentaire vidéo de Monk s’en va : sur la moitié gauche
de l’écran à gauche, projection muette de l’épisode 15 ; à
droite, trois commentateurs, Andy Breckman, Randall Zisk,
réalisateur et Tony Shalhoub livrent leurs réflexions. 16/9,
VOST, 41’
Dans leur ensemble, tous ces commentaires gagneraient à être
plus inspirés.
Monk fait ses adieux, en compagnie d’Andy Breckman et
de Randall Zisk. Nous somme autorisés à jeter un coup d’oeil
furtif dans la garde-robe de Monk où pendent des dizaines de
costumes dans un dégradé allant du marron au beige ; pas une
cravate : elle n’aurait aucune utilité pratique sur un col
toujours fermé jusqu’au dernier bouton. Pas non plus
d’imperméable : Columbo s’est assuré l’exclusivité de cet
accessoire vestimentaire ! Monk a le mot de la fin : « It’s
been quite a ride! »
Le sous-titrage français de tous les bonus peut être escamoté à la volée.
La photo pourrait être un peu plus contrastée. Un certain manque de piqué se fait ressentir, notamment pour les plans très larges en extérieur.
Une image sonore 5.1 pas spectaculaire, mais d’une finesse qui met en valeur l’excellente musique de Jeff Beal, à qui l’on doit également la musique de deux remarquables séries La caravane de l’étrange et Rome.