La Porteuse de pain (1973) : le test complet du DVD

Réalisé par Marcel Camus
Avec Martine Sarcey, Sim et Carole Laure

Édité par Koba Films

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Le 12/10/2010
Critique

Voilà l’un des fleurons du roman-feuilleton, genre populaire dès le milieu du XIXe siècle. Chapitre après chapitre, l’écrivain, parfois aidé de « nègres », dévidait son histoire, généralement édifiante. Pour savoir si la malheureuse héroïne allait pouvoir échapper au poignard du funeste assassin, le lecteur devait, en rongeant son frein, d’attendre le lendemain. Un cliffhanger, en somme, comme dans les séries télévisées d’aujourd’hui, qui ont repris le flambeau du feuilleton.

« La Porteuse de pain », écrit en 1884 par Xavier de Montépin, auteur de près d’une centaine de romans-feuilletons, a souvent inspiré le théâtre et le cinéma, à commencer par Louis Feuillade, en 1906 ; Maurice Cloche a tourné deux versions, l’une en Italie (La Portatrice di pane, 1950) , l’autre en France, en 1963, avec Suzanne Flon, Philippe Noiret et Jean Rochefort.

Et aussi la télévision. La mini-série réalisée par Marcel Camus, qui avait remporté, en 1959, la palme d’or à Cannes et l’oscar du meilleur film étranger à Hollywood, pour Orfeu Negro, s’ouvre par un hommage au feuilleton : des saltimbanques interprètent « Les Mystères de Paris » d’Eugène Sue que René Wheeler, coscénariste de « La Porteuse de pain », avait adapté pour la télévision en 1980, comme Les Mohicans de Paris.

Les codes du genre sont respectés, avec de nombreux rebondissements. Les méchants, qu’on donnait pour morts, réapparaissent, animés d’intentions encore plus noires. Mais, à la fin de l’histoire, la justice triomphe : ils sont châtiés et, comme dans les contes de fées, les gentils vont se marier, vivre heureux et, sans doute, avoir beaucoup d’enfants…

Les scénaristes ont pris certaines libertés avec le roman, dès ses premières lignes : « Au moment où commence notre récit, c’est-à-dire le 3 septembre de l’année 1861, à trois heures du soir, une femme de vingt-six ans à peu près suivait la route conduisant de Maisons-Alfort à Alfortville… ». Ils ont situé le début de l’histoire à proximité, à Choisy-le-Roi, mais avec un saut dans le temps jusqu’en 1892. Peut-être pour des costumes et accessoires déjà sous la main ou pour pouvoir ajouter à la fin heureuse une note sombre : la nouvelle en première page du Figaro de l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc d’Autriche qui allait déclencher la première guerre mondiale.

La série resitue avec un certain soin le récit dans son époque, avec des scènes de rue animées (mais manifestement pas celles de Paris), avec des décors et costumes adéquats, un taxi Renault (le modèle des célèbres taxis de la Marne), même des références à la vie culturelle d’alors, quand Mary et son père sortent d’une représentation du « Prélude à l’après-midi d’un faune » et des chansons d’époque, « L’Hirondelle des faubourgs », « Marguerite, si tu veux faire mon bonheur » et « Le Temps des cerises », un tube increvable, composé au temps de la Commune de Paris.

Un casting assez riche pour une série, avec Philippe Léotard, Jacques Monod (qui a emprunté la barbe du capitaine Haddock), Carole Laure, au début de sa carrière, l’année même où elle tournait avec Gilles Carle « Les corps célestes » et « La mort d’un bûcheron », et trois acteurs récemment disparus, Martine Sarcey dans le rôle-titre, Bernard Giraudeau dans le rôle du fils, et Sim, dans un contre-emploi de méchant, qui lui donne l’occasion de pitreries et d’apparitions protéiformes, en pompier, en huissier de justice, en chauffeur de taxi, en clochard, en apache et même en femme !…

Édition - 5 / 10

Le test a été réalisé sur des check discs.

Comme pour les autres titres de la collection Mémoire de la télévision, les deux DVD sont livrés dans un boîtier « keep case ».

Bien que l’image soit propre, sans taches ni rayures, elle accuse les signes du temps, notamment par des couleurs délavées qui, de temps à autre, font apparaître des visages blafards, particulièrement dans les premières séquences de l’épisode 8.

Le plus gros défaut est un manque de netteté qui peut aller jusqu’à rendre les visages peu reconnaissables dans les plans larges.

La bonne surprise vient du son mono DD 2.0, clair, avec très peu de souffle, avec juste quelques saturations qui ne nuisent pas à la compréhension des dialogues.

Les bonus, comme c’est l’usage pour la réédition de classiques de la télévision, sont servis en portion congrue. Ils se limitent, sur le disque 1, à la filmographie sélective de Marcel Camus, René Wheeler, Martine Sarcey, Bernard Giraudeau, Philippe Léotard, Jacques Monod, Carole Laure, Bernard Alane et Sim.

Il n’aurait pas été trop coûteux d’ajouter, comme cela a été fait pour d’autres titres de la collection, un texte sur la vie et l’oeuvre de l’auteur de l’oeuvre originale. Xavier de Montépin qui fut l’un des plus célèbres auteurs de romans populaires au XIXe siècle auquel un de ses romans, Les Filles de plâtre, valut trois mois de prison, aurait bien mérité quelques lignes…

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Denon DVD-3910
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm
Note du disque
5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 13 octobre 2010
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