Réalisé par Simon Astier
Avec
Simon Astier, Agnès Boury et Christian Bujeau
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
À la fin de la saison 1, John était tombé à Montréal entre les griffes d’un super-vilain de première carrure, Hoodwink, le père de sa petite amie Jennifer. Il en réchappe et est ramené en France par Capitaine Canada en un vol vertigineux, pour constater la destruction du « village ». Avec les survivants, John part à la recherche d’un autre groupe de super-héros réfugié dans un bunker secret…
Simon Astier rejoue à l’homme-orchestre : à la fois scénariste (avec la complicité de Xavier Matthieu), réalisateur, premier rôle et même monteur, il est sur tous les fronts ! Il a entraîné dans l’aventure son frère Alexandre, créateur de Kaamelott, son père Lionnel et plusieurs acteurs vus dans la saga comico-historique.
Nous retrouvons les losers de la saison précédente, aux pouvoirs devenus depuis longtemps dérisoires : souffler le chaud, souffler le froid, lancer du shampooing sur les adversaires, faculté de convaincre ceux qui sont d’accord pour être convaincus, invisibilité qui a rendu le héros si léger qu’il a dû être confiné dans une bouteille pour ne pas risquer de s’envoler au moindre souffle… John est mieux loti : il « développe des trucs quand ça chie », un opportuniste, en somme ! Tous ces bras cassés forment une bande grotesque sous la houlette de Mary, ancien chef du village, mal fagotée dans une robe-tablier en coton imprimé fleuri, cardigan marronnasse, socquettes à mi-mollet sortant de grosses chaussures de marche ; look de mémé mais langue bien pendue pour les invectives visant à réveiller les ardeurs de sa troupe ramollie : « Vous être une belle grosse bande d’enculés ! »
Des gags, plutôt dans le style potaches pas premiers de la classe, avec des références au cinéma ou à des séries d’action, à la bande dessinée, avec même des références littéraires lorsque John grignote son cookie de Proust qui le ramène au temps où il était un garçonnet enveloppé, gavé par une mère protectrice. Tout arrive, jusqu’à une rencontre avec des vampires de jour pas du tout fréquentables !
Bien que le scénario de deuxième saison soit plutôt mieux construit que celui de la première saison, assez asthénique (mais plus riche en flatulences !), les gags, plus ou moins subtils, ne tombent pas souvent au bon moment, manquant ainsi de déclencher un rire ou même un sourire. De plus, des ruptures dans le récit, des baisses de régime dans le récit et la répétition de certaines situations nuisent au rythme de la série.
Des fans ont lancé une pétition pour qu’une troisième saison les libèrent des inquiétudes (légitimes) sur le sort des héros après les cliffhangers de l’épisode 15. Alors, à suivre ?…
Les quatre DVD sont contenus dans un beau coffret digipack ressemblant à un carnet noir avec le logo « HC » imprimé en rouge brillant ; à l’intérieur, sur une page, le résumé succinct des épisodes, tel qu’il apparaît à l’écran. Pas facile, toutefois, de remettre le coffret dans son étui !
La possibilité de « sauter » les avertissements (copyright et responsabilité des propos…) permet un accès très rapide au menu.
À noter la qualité du générique, illustré par des bandes dessinées d’Olivier Péru.
Plus de 5 heures de bonus, c’est écrit sur l’étui et c’est vrai !
DVD 1 à 3 : commentaires audio des épisodes 1, 5, 6, 13, 14 et 15. Scènes coupées des épisodes 3, 4, 9, 10.
DVD 4 (tous les suppléments qui suivent sont en 16/9 avec son DD stéréo) :
1. Le tournage du film. Ce documentaire dure le temps
record de 97 minutes ! Pour notre bonne fortune, il ne se
limite pas à nous dire de chacun comme il est beau, comme il
est gentil. Simon Astier nous présente les membres de l’équipe
du tournage, techniciens de tout poil, costumière, décorateurs,
ingénieurs du son qui cherchent une solution pour pallier le
bruit des sonnailles des troupeaux de vaches… Nous assistons
aux préparatifs du tournage d’une scène de nuit dans le bunker
refuge, sommes attaqués par des nuées de moucherons ou fourmis
ailées, selon les points de vue, devons tourner sans
ronchonner sous la pluie. Un tantinet long, peut-être, mais
loin d’être inintéressant.
2. Visite du Fort avec Aurore et Étienne, deux acteurs.
Cette étrange ouvrage, enfoui sous la terre, cache des
casernements et toute une enfilade photogénique de couloirs
souterrains.
3. Un parapente pour les image aériennes : un
technicien s’essaie au parapente ; sans grand intérêt.
4. Les objets fétiches des techniciens, surligneurs de
couleurs, perche télescopique, etc.
5. Une super-équipe : Simon Astier continue la
présentation des équipes, commencée dans le premier
documentaire : chef op’, perchman, accessoiriste, ingénieur
du son, qui repère les dialogues enregistrés par un code
couleur propre à chaque personnage, régisseur, scripte, etc.
Intéressant !
6. L’histoire du fort du Barbonnet (ou Fort Suchet),
édifié à la fin du XIXe siècle, pour surveiller et bloquer le
verrou de Sospel, un des points faibles de la frontière avec
l’Italie, dans la crainte d’une invasion de nos voisins
transalpins… qui se sont vraiment fait attendre !
7. La dernière journée de Simon. Adieu à la Côte
d’Azur, cap sur Paris pour le tournage, aux Buttes Chaumont
de l’épilogue de la série, un flashback sur les premières
amours de Simon qui se fait éconduire par une jolie blonde.
8. Arnaud Tsamère, acteur toujours entier : tournage,
laborieux, d’une chute amortie par deux matelas
9. Bêtisier : rien d’autre que les habituels
bafouillages et fous rires
10. Entretiens avec l’équipe : les comédiens ; les
auteurs ; c’est là que l’on perçoit peut-être le point faible
de la série, qui semble avoir été largement improvisée au fil
du tournage ; l’équipe, éclairage et cadres, montage, musique,
emphatique, inspirées de celle des séries américaines, dit
Étienne Forget, le compositeur (certaines mesures m’ont
rappelé la musique de Lost)
11. Effets spéciaux, extraits de quelques scènes, sans
aucun commentaire
12. Illustrations : dessins d’Olivier Péru, auteur des
bandes dessinées du générique.
Voilà qui fait beaucoup. Il faut trier pour découvrir le plus intéressant : les moyens humains et matériel mis en oeuvre pour la réalisation de la série.
L’image est propre. Beaux contrastes, par exemple, dans la scène où le conseil du village se réunit autour d’un feu de camp (épisode 2, à 17’)
La dynamique et la spatialisation sont assez impressionnantes : l’explosion d’une voiture visée au bazooka (épisode 1, à 5’) réveille toutes les enceintes, y compris le caisson de basses ! Le home cinema est envahi par les débordements des cuivres et des percussions de la musique originale. La prise de son fait parfois se perdre certains dialogues.