Réalisé par Ivan Reitman
Avec
David Duchovny, Orlando James et Seann William Scott
Édité par Sony Pictures
Rencontre rapprochée avec du ADN hors de ce monde. Avec un
petit détail : il pousse ses codes génétiques en overdrive, et
n’arrête pas d’évoluer et grandir.
Si pour Phil Tippett et le gang des FX, l’enjeux était de
créer un eden 100% alien, pour Ivan Reitman le but du jeu
était de recréer et modéliser l’esprit de
SOS Fantômes avec les technologies du 21ème siècle.
Dan Aykroyd (ici dans un mini-maxi cameo) assiste ébahi à ce
chaudron cosmique, qui fait bouillir à petit feu un peu de
Stifler (American Pie, pas mal de Julianne Moore, et
beaucoup de David Duchovny.
En gros, le dosage n’est pas le talent principal d’Ivan
Reitman. Mais l’ampleur des moyens oui. Lorsqu‘« Evolution »
démarre, il ne s’arrête plus, et propage le sense of
wonder et les excès démesurés auprès des spectateurs.
Encore une fois, tout est une question de taille..
Pour capturer « Evolution » en version space, il faut se
dépêcher (ou avoir de la chance). Columbia détache et
collectorise les premiers exemplaires du DVD, en signant une
« limited edition » dissimulée dans un boîtier plexiglas disco-
dance du plus bel effet. Disque et contenus sont physiquement
les mêmes dans la « limited » et la « basic », mais l’oeil a aussi
droit à sa part dans du gâteau… d’autant plus que le confort
de vision et les overdoses d’effets spéciaux jouent un rôle
clé dans le film.
Columbia dissimule les recettes un peu sévères du film lors de
son exploitation en salles, en l’adornant d’un traitement de
série A, avec des suppléments en bon nombre et des menus
animés en 16/9. La diminution des langues et sous-titres
disponibles s’explique par la gourmandise en octets du lot.
Une bonne diversification des éléments, mais une qualité
d’ensemble qui n’atteint pas la stratosphère :
L’exploration commence par le commentaire audio (sous-
titré, à l’instar de tous les autres suppléments) d’Ivan
Reitman, David Duchovny et deux autres acteurs. Le ton est
plus didactique qu’émotionnel, et la piste se laisse écouter
avec une oreille distraite, exception faite pour quelques
anecdotes, où les uns et les autres se marrent de leurs
ratages.
La suite - en ordre chronologique - consiste en 6 scènes
coupées (dont la fin alternative), avec la possibilité de
les visionner de façon consécutive.
Les documents vidéo du disque sont deux : la traditionnelle
featurette de HBO, qui présente les dessous du film en
15 minutes environ, suivie par un mini-making of de 10’
sur les (très) nombreux effets visuels.
Pour jouer avec la télécommande, direction la partie story-
boards, qui permet d’effectuer de comparatifs
concepts/produit final en multi-angle (avec possibilité de
voir les deux en même temps) sur 6 scènes clé.
Ce que le DVD appelle « galerie de photos », est en réalité un
ABC du bestiaire d‘« Evolution », à travers 10 mutations,
offrant chacune une séquelle de croquis, conceptions visuelles
ou moulages des créatures. La présentation graphique est aisée
mais, comme c’est souvent le cas, l’ergonomie de la navigation
n’est pas très satisfaisante.
Les notes de production, le teaser et la bande-annonce
d‘« Evolution », ainsi que celle de SOS Fantômes et
les habituelles filmographies bouclent le tout.
Un étalonnage qui attache plus d’importance aux détails sur le devant des scènes qu’aux arrière-plans. Mais l’action et la caméra d’Ivan Reitman sont si fluides, qu’on oublie vite les pixels en moins, au profit de l’ensemble. Le rendu des couleurs et des contrastes sont magnifiques. Une autre performance de choix du Sony Center qui - à défaut de frôler l’excellence - numérise des monstres plus vrais que nature.
Une rencontre rapprochée avec le sphincter d’un blob géant ? On y croit - et même sans l’Odorama ! En un mot, les pistes 5.1 en français et anglais, sont détonnantes. On n’attendait pas moins d’un DVD qui sacrifie la VO DTS 5.1 du Z1 pour les exigences d’espace de la localisation européenne, et qui offre un crescendo impressionnant de bagarres et mutations génétiques extra-terrestres..