Réalisé par John Milius
Avec
Arnold Schwarzenegger, James Earl Jones et Sandahl Bergman
Édité par 20th Century Studios
Conan ! Voilà LE film d’heroic-fantasy par excellence.
John Milius réussi un véritable coup de maître en réalisant un
film gigantesque sous bien des aspects. Le scénario,
initialement écrit par Oliver Stone, représente ce qu’on
pouvait attendre de mieux pour l’adaptation de ce géant sur
grand écran. Puissance, force, violence, vengeance, amour,
haine, amitié, peur, courage et vaillance. Ce sont ces thèmes
qui en font un film d’exception. L’univers de la BD se voit
magnifiquement retranscrit par un très grand Milius, soignant
l’esthétique de son film au millimètre près pour respecter le
plus fidèlement possible l’oeuvre dont il s’est inspiré, et
Basil Poledouris composant une bande originale éblouissante
qui représente, à elle seule, le plus important second rôle
dont le film ait bénéficié. Quant à Conan, il prend réellement
vie en la personne d’Arnold Schwarzenegger (ou l’inverse ?)
et, comme Milius, on se dit que si le grand Arnold n’avait pas
existé, il aurait fallu l’inventé. Personne d’autre n’aurait
pu incarner le personnage de Conan mieux que lui, c’est une
évidence.
Au final, on se retrouve devant un film incommensurable, comme
on n’en fera jamais plus, à voir et revoir en boucle, encore
et toujours.
C’est une vraie édition collector que nous propose l’éditeur.
Mis à part un petit « laisser aller » du coté des menus (tous
fixes et muets), pour le reste, aucun reproche ne peut être
fait. Le film présenté dans son montage définitif, une image
exceptionnelle, des pistes 5.1 convaincantes (surtout en VO
!), et la quasi-totalité des suppléments sous-titrés en VF,
même le commentaire audio.
En fait, le seul petit « défaut » de cette édition viendrait de
sa jaquette. Vous avez vu comme elle est moche ? Elle fait
passer notre grand Conan pour de la série B. Un comble !
Commençons d’abord par le commentaire audio du
réalisateur, John Milius, et de son acteur principal, Arnold
Schwarzenegger qui, bel effort de la part de l’éditeur, est
sous-titré en français. Les deux compères se livrent
totalement et détaillent, de façon précise, chaque moment fort
du film. Les anecdotes font légion, et même si tout n’est pas
d’une grande richesse, on est charmer (et eux aussi !) de
retrouver ces deux « géants » réunis devant leur chef-d’oeuvre.
Vient ensuite le gros morceau de cette édition, le making
of « Conan Unchained ». Tous les membres de l’équipe sont
réunis dans ce long documentaire et expriment, tour à tour,
les raisons propres à chacun qui les ont poussés à participer
au projet. John Milius parle d’abord de son casting difficile
pour lequel il voulait Schwarzenegger, et uniquement lui, pour
le rôle de Conan. Ensuite producteurs, réalisateur, acteurs et
membres de l’équipe technique nous racontent tous leurs
souvenirs de tournage, les bons comme les mauvais. On poursuit
avec la partie du documentaire réservée à l’immense musique
composée par Poledouris où il explique en détail d’où est
inspirée cette partition, et comment il travailla pour donner
sa propre vision du film. Enfin, Milius conclut par le succès
du film, succès immédiat auprès du public, mais littéralement
descendu par les critiques de l’époque… Preuve que les vrais
chef-d’oeuvres ne se révèlent que bien longtemps après leurs
sorties.
Captivant, ce making of est une pure merveille. Les cinquante
minutes dépassées semblent si courtes qu’on en demanderait
presque quatre heures !
On trouve maintenant trois scènes inédites.
La première montre une petite apparition de Milius en vendeur
de « brochette de lézard ». Comme il l’avoue lui-même, cette
scène ne servait strictement à rien, sauf à faire passer le
réalisateur derrière la caméra pendant quelques secondes.
La seconde scène présente le meurtre du Roi Osric (Max Van
Sydow) sous trois prises de vues différentes, et dans la
dernière, on voit un loup sauter sur notre ami Arnold, le
faisant tomber d’un rocher. Dans le making of, Milius explique
très bien pourquoi il n’a pas désiré les inclure au montage
final.
Les effets spéciaux ne se consacrent qu’à une seule
scène, celle où les démons viennent chercher Conan, présentée
avec et sans le travail optique.
Rythmé par la musique du film, Archives de Conan est un
montage de story-boards, d’illustrations, de photos de
tournage et de photos promotionnelles.
Enfin, on retrouve les notes de production, les
filmographies de chaque acteur et du réalisateur et
deux bandes-annonces, le tout malheureusement en
anglais uniquement.
Dès la première vision de ce nouveau DVD, les premiers mots
qui viennent à l’esprit sont : magnifique, superbe,
incroyable… et j’en passe. Tout simplement parce qu’on reste
ébahi devant une image sublime, impressionnante de précision
et qui rend enfin hommage à ce monument du cinéma. Les
couleurs n’auront jamais été aussi éclatantes, la définition
jamais aussi accrue.
Seul l’âge du film (plus de vingt ans déjà, et pas une ride !)
laisse apparaître quelques imperfections, mais au regard du
résultat final, on ne peut que se taire et admirer le travail
titanesque effectué.
Le CHOC ! Mais en VO uniquement… Car s’il y a bien un film
que l’on se doit d’écouter en version originale, c’est bien
Conan, et les pistes sonores présentes sur le DVD le
confirment encore plus. Explications :
Si on était déjà époustouflé par un surprenant « lifting »
visuel, que dire de ce remixage en 5.1 de la piste anglaise.
La précision est le point fort de l’image ? Autant dire tout
de suite qu’ici aussi ! Et pour obtenir un son pur et de
qualité, les connaisseurs ne me contrediront pas, c’est bien
le plus important. A cela, s’ajoute aussi une puissance
étonnante ! Dès les premières minutes, la magistrale partition
de Poledouris est rapidement privilégiée et on se retrouve
vite dans une ambiance très « barbare ». Le caisson dégage des
basses profondes, illustrant au mieux chaque note de cette
fantastique musique, et les voies arrières affineront le tout
en offrant quelques bons effets mais surtout en délivrant
magnifiquement cette superbe BO. Cette alliance de finesse, de
précision et de force fait que l’on pourrait presque comparer
ce nouveau mixage à une bande-son de production récente !
C’est dire toute l’ampleur et la richesse apportées par ce
5.1.
Pour la VF (en 5.1), c’est tout autre chose. Toute la
dynamique que l’on avait pu apprécier à l’écoute de la piste
anglaise s’avère largement atténuée par une voie centrale bien
plus présente. Même si la musique de Poledouris en est
toujours l’élément primaire, cette piste n’arrivera jamais à
déployer la même ampleur que sa voisine anglaise. Le caisson
et les voies arrières sont toujours présents, mais perdent
beaucoup en précision et en force.
Le spectacle reste quand même correct, mais sans plus…