Gianni et les femmes (2011) : le test complet du DVD

Après l’incroyable succès public et critique de son premier film Le Déjeuner du 15 août (plus de 200.000 spectateurs en France), Gianni Di Gregorio est de retour devant et derrière la caméra et se penche cette fois sur la crise de la soixantaine.

Acteur, scénariste (de Gomorra entre autre), assistant réalisateur, Gianni Di Gregorio devient finalement metteur en scène en 2008 à l’âge de 59 ans pour Le Déjeuner du 15 août, frustré de ne trouver aucun réalisateur intéressé par son histoire d’un quinqua entouré de mamies italiennes envahissantes. Après avoir vendu le film dans le monde entier et reçu trois prix à la Mostra de Venise dont celui du meilleur premier film, Gianni Di Gregorio s’atèle à Gianni et les femmes, une fausse-suite de son premier film. Fausse car le personnage n’est pas tout à fait le même (il est ici marié et père), et suite quand même car le réalisateur revient également devant la caméra et s’appelle toujours Gianni, aime boire du bon vin blanc et doit toujours se plier aux petits soins de sa tendre maman, toujours incarnée par Valeria De Franciscis, révélation du premier film âgée de 95 ans. Cette fois, Gianni traverse une crise existentielle, celle de l’homme mûr affichant 60 ans au compteur. Si les rides se creusent, si les cheveux blanchissent ou se perdent, les sentiments ne changent pas et le coeur bat toujours la chamade quelque soit l’âge. Pour éviter de se sentir  » transparent « , Gianni décide de faire du sport, prendre du viagra, acheter un beau costume, mais évidemment, rien ne va se passer comme il l’espère malgré l’omniprésence des femmes dans sa vie quotidienne.

Si ce deuxième film s’apparente la plupart du temps à un collage de saynètes, il s’avère encore plus réussi que le premier. A l’image de son comédien-réalisateur, Gianni et les femmes est une oeuvre chaleureuse, inoffensive, tendre et terriblement attachante. Hymne aux femmes, qu’elles soient mère, fille, épouse, maîtresse ou fantasme, cette comédie douce et mélancolique, bourrée d’optimisme, génialement interprétée des premiers aux seconds rôles, est fraîche comme un bon limoncello.

Le menu principal fixe et musical reprend le visuel de l’affiche et de la jaquette, chaleureux et lumineux. L’accès au making of se fait directement sur le menu unique.

Outre un lot de bandes-annonces, un making of fort sympathique de 18 minutes propose une petite plongée dans les coulisses du tournage. L’ambiance y est conviviale (tous les comédiens portent d’ailleurs leur vrai prénom dans le film) et festive, toute l’équipe semble s’amuser comme des gamins et le réalisateur n’est évidemment pas le dernier à faire rire la galerie. Gianni Di Gregorio revient entre autre sur le caractère autobiographique du film et les thèmes abordés, tandis que Teresa Di Gregorio, la véritable fille du réalisateur, s’exprime sur sa première expérience devant les caméras. Les autres acteurs témoignent de la bonne humeur communicative et l’on ressort de ce making of aussi charmé qu’après le film lui-même.

On ne change pas une équipe qui gagne pour ainsi dire et Gianni Di Gregorio a de nouveau fait appel au chef opérateur Gian Enrico Bianchi qui avait déjà officié sur Le Déjeuner du 15 août. La photo lumineuse et chatoyante est idéalement restituée, la colorimétrie est vive et les contrastes soignés, malgré un bruit vidéo constatable lors de la première séquence du film. La définition est quasi-exemplaire, les gros plans ne manquent pas de détails et la clarté des séquences diurnes est irréprochable.

Ne vous attendez pas à des explosions ou des effets surround fulminants, mais le mixage Dolby Digital 5.1 permet de spatialiser de manière dynamique la bande-originale tango du film où les bandonéons sont joliment spatialisés. Cependant, les dialogues auraient peut-être gagné à être un poil plus alerte sur la centrale et l’ensemble demeure essentiellement frontal en dehors des plages musicales. Les ambiances naturelles ne manquent pas et la balance des enceintes avant et arrière est plutôt bien équilibrée. Quant à la stéréo également proposée, elle s’avère largement suffisante pour cette petite comédie, les voix des comédiens y étant indubitablement plus dynamiques.