Une Vie tranquille (2010) : le test complet du DVD

Rosario Russo, un restaurateur de cinquante ans, s’est installé depuis douze ans en Allemagne où il mène une vie paisible, entouré de sa femme Renate, de son fils Mathias et de son ami Claudio. La vie tranquille de Rosario va prendre un tournant dramatique le jour où deux jeunes italiens arrivent sans prévenir dans son restaurant. L’un d’eux, Diego, n’est autre que le premier fils de Rosario, qu’il avait abandonné quinze années auparavant pour fuir un passé qu’il aurait préféré oublier. Rosario s’appelait alors Antonio De Martino, il était l’un des plus féroces et des plus puissants camorristes de la région de Caserta…

Second long métrage de Claudio Cupellini, Une vie tranquille repose sur le charisme magnétique de son acteur principal Toni Servillo, primé au Festival international de Rome. Devenu incontournable depuis sa magnifique interprétation de Giulio Andreotti dans Il Divo, le comédien italien a depuis confirmé son immense talent dans Gomorra, Un tigre parmi les singes et Un Balcon sur la mer de Nicole Garcia et se révèle le digne héritier de ses illustres aînés issus de l’âge d’or du cinéma transalpin. Toni Servillo, en italien et en allemand dans le texte, restitue toute l’ambiguïté de ce personnage, pris au piège entre son passé de camorriste et sa vie rangée, que l’on sent constamment prêt à exploser.

S’inscrivant dans le renouveau du cinéma italien, Une vie tranquille est un polar sombre doublé d’un drame familial puissant et sobre, au scénario bien écrit, élégamment réalisé et photographié. Même si l’on pense souvent au film de David Cronenberg, A History of Violence et que le rythme assez lent peut déconcerter plus d’un spectateur, la tension demeure sous-jacente et soutenue.

France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour sa collection italienne. Le menu principal est joliment animé sur la musique entêtante du film.

Hormis la bande-annonce, un petit making of de 8 minutes nous dévoile un peu les coulisses du tournage agrémentées de micro interviews du réalisateur Claudio Cupellini, des scénaristes Filippo Gravino et Guido Iuculano et bien entendu du comédien Toni Servillo. En dehors d’un passage de pommade collectif vous n’apprendrez pas grand chose sur la réalisation d’Une vie tranquille.

France Télévisions Distribution prend soin du master d’Une vie tranquille et nous livre une copie propre et immaculée du film de Claudio Cupellini. D’emblée, le cadre large offre une profondeur de champ indéniable, le relief est fort appréciable, les contrastes à l’avenant, les teintes froides idéalement restituées et le piqué impressionnant sur les gros plans. A l’exception de sensibles artefacts de compression et flous sporadiques sur les déplacements rapides de la caméra, la définition demeure pointue.

Que ce soit en version originale ou française, les deux pistes Dolby Digital 5.1 se révèlent essentiellement frontales bien que l’environnement musical s’avère plaisant. En italien, les dialogues manquent de punch, la balance gauche-droite est dynamique et quelques effets latéraux sporadiques parviennent à créer une spatialisation correcte, notamment sur les séquences en extérieur. De son côté, la version française manque cruellement de naturel et les dialogues en allemands semblent récités phonétiquement.