Réalisé par Josef von Sternberg
Avec
Marlene Dietrich, Lionel Atwill et Edward Everett Horton
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Les relations entre un homme mûr et une jeune femme ont inspiré les écrivains, dont Pierre Louÿs. Écrit en 1898, son roman, La Femme et le pantin a été adapté pas moins de six fois, avec deux ratages pour la télévision, en 1992, avec Pierre Arditi et en 2007, avec Roger Hanin. Un petit prix à payer pour un chef d’oeuvre, Cet obscur objet du désir, le dernier film de Luis Buñuel et pour un des sept films, tous réussis, tournés par Josef von Sternberg avec sa muse, Marlene Dietrich. Le même thème inspirera Heinrich Mann, dont le roman Professor Unrat (1905) sera à l’origine de L’Ange Bleu, réalisé par Josef von Sternberg en 1930 ; puis Tennessee Williams en 1956 pour sa pièce Baby Doll, adaptée au cinéma par Elia Kazan la même année et, enfin, Vladimir Nabokov, dont la pièce, Lolita, écrite en 1955 sera portée à l’écran par Stanley Kubrick en 1962.
La belle Concha fait tourner la tête des hommes : celle de Don Pasqual, capitaine en retraite et celle du jeune révolutionnaire Antonio. Elle apparaît, puis disparaît, s’offre et se refuse, sans jamais s’embarrasser à trouver de bonnes excuses : » Je vous ai embrassé parce que je vous ai aimé… pendant une minute ! «
Si Luis Buñuel a compliqué ce banal chassé-croisé en dédoublant le personnage de Concha/Conchita, Josef von Sternberg a choisi pour La Femme et le pantin le carnaval de Séville pour toile de fond. Belle occasion pour créer décors, costumes, masques et coiffures étourdissants dont l’extravagance n’a rien à envier à ceux de L’Impératrice rouge, réalisé un an plus tôt.
Réédition du DVD déjà édité par Universal dans le cadre d’une collection Marleen Dietrich de 13 titres, sortie en décembre 2005.
Aucune fantaisie, aucun superflu : version originale seule, avec sous-titres en 11 langues, aucun bonus.
L’image est remarquablement propre, débarrassée de toute tache ou rayure avec un contraste satisfaisant, parfois même étonnant, dans l’étincellement de la robe à paillettes que porte Marlene Dietrich pour sa chanson à 27’.
Un certain manque de piqué dans les arrière-plans ou les plans larges. Très léger fourmillement et quelques discrets sauts de luminosité peu gênants.
Le son est clair, sans souffle, avec le spectre étroit auquel on peut s’attendre pour un film qui va vers ses 80 ans.