We Need to Talk About Kevin (2011) : le test complet du DVD

Réalisé par Lynne Ramsay
Avec Tilda Swinton, Ezra Miller et John C. Reilly

Édité par Diaphana

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 16/02/2012
Critique

Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.

Que se passe t-il si vous n’aimez pas votre enfant ? Si aucun lien ne se noue ? C’est sur ce postulat quelque peu tabou que repose We Need to Talk About Kevin, film à mi-chemin entre le roman noir, le thriller et l’étude psychologique. Superbement porté par la grande Tilda Swinton, à qui l’on aurait volontiers donné le Prix d’interprétation au Festival de Cannes en 2011, le film réalisé par la cinéaste Lynne Ramsay dresse à la fois le portrait d’une femme et celui d’un  » monstre  » à qui elle a donné le jour. Cet enfant, que l’on suit de la naissance jusqu’à ses 18 ans, est interprété dans son adolescence par le glaçant Ezra Miller, découvert en 2008 dans Afterschool puis en 2010 dans City Island.

A travers un montage passionnant (la chronologie intelligemment fragmentée implique le spectateur jusqu’à la fin), un traitement spécifique des couleurs et l’intense interprétation des comédiens, We Need to Talk About Kevin tente de nous faire comprendre quelles ont été les erreurs commises par les parents pour que leur fils commette l’impensable. Est-ce inné ou la mère a-t-elle sa part de responsabilité comme l’inspire la peinture rouge écarlate comme du sang qui lui recouvre les mains à plusieurs reprises ? A la fois étude inédite sur le sentiment maternel et la complexité de la relation mère-fils, We Need to Talk About Kevin est un film difficile, âpre, cruel, qui laisse un goût amer dans la bouche mais qui s’avère indispensable. On a rarement vu un enfant aussi pervers, diabolique et terrifiant au cinéma.

Présentation - 4,0 / 5

Un très beau menu principal animé, musical et angoissant plonge directement le spectateur dans l’atmosphère du film.

Bonus - 2,5 / 5

Outre la bande-annonce, vous retrouverez quelques entretiens passionnants de toute l’équipe du film, à savoir les comédiens, la réalisatrice Lynne Ramsay et le producteur. Pendant vingt minutes, chacun revient posément sur la relation des personnages, les thèmes abordés, le roman de Lionel Shriver. Par ailleurs, le jeune Ezra Miller dresse un portrait psychologique détaillé et instructif de son personnage.

Image - 4,5 / 5

Il est des films dont nous n’attendions pas forcément grand chose pour leur passage sur le petit écran. La copie SD de We Need to Talk About Kevin impressionne dès les premières séquences avec une colorimétrie vive et bigarrée qui ne nous avait pas forcément marqué lors de sa sortie dans les salles. Le rouge est omniprésent (les tomates, la confiture, le sang, la peinture), la clarté est soignée, le piqué est étonnant et les détails abondent sur le cadre large. En dépit d’un sensible bruit vidéo et de moirages notables sur les surfaces rayées, l’image demeure éclatante, la compression consolide les nombreux plans filmés à l’épaule, la définition est exemplaire et les gammes froides s’allient parfaitement aux teintes plus chatoyantes.

Son - 4,5 / 5

Pas moins de quatre pistes sonores viennent fleurir cette édition à savoir deux Dolby Digital 5.1 et deux stéréo, anglaise et française. Comme pour l’image, les mixages 5.1 étonnent dès la scène du rêve en ouverture avec des latérales puissantes, instaurant une spatialisation musclée, fine et constante durant tout le film. La bande-originale est riche et profite d’une large ouverture des enceintes avant et arrière, tandis que les dialogues demeurent saisissants sur la centrale. On préférera évidemment se reporter uniquement sur la version originale 5,1, plus homogène dans le rendu des voix des comédiens. Les ambiances naturelles ne sont pas omises, et l’atmosphère inquiétante est savamment entretenue par une balance intelligente de l’ensemble des baffles. Les deux stéréo sont également solides et exemplaires, mais il serait dommage de négliger l’apport des 5.1.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm