Le Havre (2011) : le test complet du DVD

Réalisé par Aki Kaurismäki
Avec André Wilms, Kati Outinen et Jean-Pierre Darroussin

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 11/05/2012
Critique

Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s’est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d’être plus proche du peuple en le servant. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique noire.

Malgré un accueil triomphal au Festival de Cannes en 2011, Le Havre d’Aki Kaurismäki est reparti bredouille de la Croisette mais a néanmoins remporté le Prix Louis-Delluc 2011 du Meilleur film français. C’est en France et plus précisément au Havre que le réalisateur finlandais a posé ses caméras afin d’évoquer la dégradation politique et la situation des réfugiés. Le cinéaste nous invite à rentrer dans un conte universel politico-social irréaliste qui pourrait se passer dans n’importe quel pays européen.

Sans avoir la prétention de donner quelques réponses aux problèmes évoqués dans Le Havre, Aki Kaurismäki représente toutefois les conflits à sa façon, comme ils pourraient être et non pas comme ils sont. Malgré une ribambelle de personnages truculents et lunaires où trônent André Wilms et Jean-Pierre Darroussin, Le Havre peine à décoller ou à intéresser mais sa touchante naïveté, son parfum de nostalgie, sa fantaisie, son optimisme (l’union fait toujours la force) et sa technique irréprochable en font un divertissement honnête bien que loin des plus grandes réussites de son auteur. De plus, le réalisateur ne parlant pas un mot de français, accorde ici trop d’importance à une musicalité certes singulière mais dont le non-jeu des comédiens entame quelque peu l’empathie et donc l’intérêt des personnages et de l’histoire.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette, la sérigraphie et le menu principal, animé, musical et coloré sont élégants, soignés et accueillants. Un bel objet.

Bonus - 2,5 / 5

Dans des entretiens croisés de 21’, André Wilms (qui signe sa quatrième collaboration avec Aki Kaurismäki) et Jean-Pierre Darroussin racontent le plaisir de travailler avec le cinéaste finlandais et évoquent tour à tour sa précision du détail et de l’écriture, son style et son exigence quant à l’interprétation de ses comédiens, sachant qu’Aki Kaurismäki ne parle pas un mot de français et se concentre sur la musicalité de la langue. Chacun revient sur la façon dont ils ont créé leur personnage respectif, le langage poétique, le caractère politique et social du Havre.

Le Journal de Cannes (8’) présente un montage sympathique de la présentation du Havre au Festival de Cannes en 2011. Le photocall, la conférence de presse, la montée des marches et la fin de la projection officielle sont rapidement montrés jusqu’à l’applaudimètre triomphal.

Nous retrouvons ensuite les essais vidéo du jeune Blondin Miguel, accompagné pour l’exercice par le comédien André Wilms. La complicité est déjà évidente.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces des films d’Aki Kaurismäki disponibles chez l’éditeur, ainsi que deux clips vidéo de Little Bob (surnom de Roberto Piazza, acteur et chanteur vu dans Le Havre) également réalisés par Aki Kaurismäki.

Image - 4,0 / 5

Pyramide Vidéo livre un superbe master du Havre, restituant admirablement la belle photographie colorée du film signée Timo Salminen, chef opérateur attitré d’Aki Kaurismäki. Comme souvent, le directeur de la photographie privilégie les teintes bleues et jaunes, la clarté est de mise, le relief de la ville portuaire est flagrant et les détails sont précis. Les contrastes sont à l’avenant, les séquences sombres sont aussi fluides et définies que les scènes diurnes, le piqué est très agréable, les noirs denses et l’encodage demeure solide jusqu’à la fin.

Son - 4,0 / 5

Point de stéréo à l’horizon car l’éditeur a jugé bon de plonger directement le spectateur dans l’ambiance du film grâce à une piste Dolby 5.1 particulièrement immersive. Les voix sont solidement plantées sur la centrale tandis que la balance frontale distille ses effets avec ardeur. Les latérales sont mises à contribution, tout comme le caisson de basses au moment du concert de Little Bob.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Multimédia
Le Havre
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