Transes (1981) : le test complet du DVD

Réalisé par Ahmed El Maanouni
Avec Larbi Batma, Nass-El Ghiwane et Abderrahman Paco

Édité par Carlotta Films

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Le 12/06/2012
Critique

 » En 1981, je travaillais de nuit sur le montage de La Valse des pantins. La télévision était tout le temps allumée. Un soir, vers deux ou trois heures du matin commence un film intitulé Transes. Ils l’ont passé plusieurs fois, plusieurs nuits. J’ai tout de suite été fasciné par la musique, mais aussi par la façon dont était conçu ce documentaire. (…) Ce mélange de poésie, de musique et de théâtre permet de revenir à l’origine de ce qu’est la culture marocaine. Les musiciens chantent leur pays, leur peuple, leurs souffrances. Ce film, depuis ces années-là, est devenu une obsession pour moi.  » Martin Scorsese

Nass El Ghiwane est un groupe de musiciens marocains formé dans les années 70 au coeur de l’un des quartiers pauvres de Casablanca. Mêlant grands thèmes traditionnels et incantations laïques, leur musique puise dans le creuset de la culture populaire. Les chansons racontent aussi bien les joies du monde qu’elles pleurent les poètes défunts, clamées au son de rythmes frénétiques. Au détour des rues comme dans les salles de concert bondées, l’explosion musicale déclenchée par Nass El Ghiwane met les foules en transe…

Voyage envoûtant à travers la musique et les traditions du Maroc, Transes est devenu un film culte dans tous les pays du Maghreb. Usant à la fois de la fiction et du documentaire, le réalisateur Ahmed El Maanouni filme au plus près les membres du groupe Nass El Ghiwane, porte-parole de toute une génération qui puise son inspiration dans la culture et la poésie marocaine.

Avec leurs paroles engagées et poétiques reflétant les malaises de la jeunesse marocaine de l’époque, cette révolution culturelle rythmée par des percussions puissantes et endiablées crée une véritable transe parmi la foule de spectateurs venus en masse pour les écouter. Nass El Ghiwane a véritablement révolutionné la musique marocaine et maghrébine et demeure encore aujourd’hui une référence majeure dans le paysage culturel du pays. Ahmed El Maanouni suit le groupe dans leur tournée et leurs réflexions, scrute chacun des membres du groupe, filme leurs mains, leurs yeux, et la musique finit par bercer le spectateur trop heureux de participer à ce voyage où tous les sens sont mis à contribution.

Présentation - 4,0 / 5

De la jaquette, en passant par la sérigraphie du DVD et l’élégance du menu principal, animé et musical, ce bel objet livré par Carlotta s’intègre directement dans toutes les dvdthèques qui se respectent. Notons que le film est également disponible dans le coffret World Cinema Foundation - Vol. 1.

Bonus - 3,0 / 5

Omar Sayed (membre du groupe Nass El Ghiwane), Ahmed El Maanouni (réalisateur et scénariste) et Izza Génini (productrice) reviennent sur la formidable aventure de Transes, de sa production en 1980 jusqu’à sa restauration, orchestrée en 2007 grâce à Martin Scorsese, grand admirateur du film qui l’avait d’ailleurs programmé au Festival de Marrakesh en 2005. La genèse du projet, les conditions de tournage, l’accueil sont ainsi passés en revue à travers quelques photos du tournage.

S’ensuit un court segment de 4 minutes opposant quelques extraits de Transes avant et après sa minutieuse restauration à travers un écran scindé en deux parties.

Image - 4,0 / 5

La restauration a été effectuée en 2007 par la World Cinema Foundation au laboratoire L’Immagine Ritrovata de la Cineteca di Bologna. Premier film choisi et présenté par Martin Scorsese pour inaugurer sa fondation au Festival de Cannes en mai 2007, Transes a été restauré à partir des négatifs originaux image et son 16 mm prêtés par Izza Génini, la productrice du film. Le négatif image a été restauré à la fois de façon photochimique et numérique, et gonflé au format 35mm. Présenté dans son format 1.66 respecté, ce nouveau master restauré (16/9 compatible 4/3) ressuscite le film d’Ahmed El Maânouni en lui ravivant sa colorimétrie chatoyante. Les contrastes sont raffermis, la propreté est quasi-irréprochable, les noirs plutôt denses et le piqué inespéré. La clarté des séquences diurne est indéniable et malgré quelques fourmillements et baisses de la définition, la copie demeure impressionnante et les halos de lumière sont resplendissants.

Son - 4,0 / 5

Le négatif son a été restauré en Dolby SR et en numérique. La piste Dolby Digital 2.0 mono se révèle ardente et participe grandement à l’immersion des spectateurs. Propre, dynamique et précise, cette version permet de rentrer véritablement en transe !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm