Dans la tourmente (2011) : le test complet du DVD

Dans la région de Marseille, un patron prépare à l’insu de ses ouvriers la délocalisation de son usine, couplée d’un détournement de 2 millions d’euros. Franck, l’un de ses salariés l’apprend et, sans en parler à sa femme Hélène, décide avec Max, son ami de toujours, de passer à l’action…

Dix ans après avoir révélé Adèle Haenel et Vincent Rottiers dans Les Diables, Christophe Ruggia revient derrière la caméra avec Dans la tourmente. Oeuvre sociale lorgnant vers le thriller, ce film noir moderne à l’esthétique léchée déçoit par son scénario qui s’essouffle très rapidement en enchainant les rebondissements rocambolesques noyés sous une musique aussi pompeuse qu’envahissante, malgré l’interprétation carrée de Clovis Cornillac et d’un postulat de départ attractif.

Si Dans la tourmente ne tient pas ses promesses, c’est en raison du jeu d’Yvan Attal, qui en fait des tonnes dans un rôle lorgnant du côté des rôles cultes de John Cazale dans Un après-midi de chien et Voyage au bout de l’enfer. Le personnage de Max n’est jamais attachant et agace même rapidement, au point d’en devenir détestable. On retrouve également Mathilde Seigner, dont le non-jeu a également raison de notre patience, même quand on entend uniquement sa voix au téléphone. Ce déséquilibre entre la force du jeu de Clovis Cornillac, le je-m’en-foutisme de Mathilde Seigner, et l’interprétation emphatique d’Yvan Attal n’est guère sauvé par la minceur de l’intrigue, qui aurait mérité une deuxième main puisque Christophe Ruggia a signé seul le scénario. Les conflits moraux et sociaux de la société contemporaine sont à peine esquissés, le réalisateur préférant miser sur le côté polar-sombre et même de la chasse à l’homme finale, pour le coup plutôt bien rodée mais hors de propos, dans les magnifiques calanques de Marseille.

Si la jaquette est beaucoup plus attractive que l’affiche du film, elle met étonnamment Yvan Attal en avant, alors que Clovis Cornillac est clairement le premier rôle du film. Le menu principal, animé et musical, est soigné, ardent et lumineux.

Outre une galerie de photos, la bande-annonce, des liens internet et les credits du DVD, vous ne trouverez qu’un making of de 17 minutes. Classique, ce documentaire imbrique les images issues du tournage avec les propos des comédiens et du réalisateur. Christophe Ruggia revient rapidement sur la genèse du film (un projet très personnel), tandis que les comédiens évoquent rapidement leur personnage respectif et les enjeux de l’histoire.

Sans surprise, le master de Dans la tourmente est bichonné par Wild Side, spécialiste du service après-vente de qualité. Le cadre large subjugue dès les premiers plans, les couleurs froides et même parfois laquées sont superbes et le piqué tranchant. Les contrastes sont assurés, denses et riches, les scènes finales dans les calanques sont chatoyantes, les détails ne manquent pas et la profondeur de champ est soignée. Malgré un sensible bruit vidéo sur les arrière-plans et un léger faiblissement de la définition sur les scènes en intérieur entrainant quelques flous sporadiques, la copie demeure éclatante.

On attendait un peu plus de la piste DTS 5.1 qui impose certes une spatialisation correcte, notamment musicale (on y entend pêle-mêle L’envie de Johnny Hallyday et le Back to Black d’Amy Winehouse), mais qui déçoit sensiblement sur la délivrance des dialogues, qui manquent de punch et d’homogénéité. Quelques effets parviennent à créer une atmosphère palpable, à l’instar du tonnerre qui gronde et qui fait participer le caisson de basses, sans oublier les ambiances naturelles en extérieur. Une piste stéréo, dense et riche, est également incluse au programme. Malheureusement, l’éditeur n’a pas joint les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.