Réalisé par Pablo Giorgelli
Avec
Germán de Silva, Hebe Duarte et Nayra Calle Mamani
Édité par ARTE ÉDITIONS
Rubén transporte du bois en grume du Paraguay à Buenos Aires. Pour cet énième voyage, il aura deux passagères à bord de son camion, Jacinta et sa fillette de cinq mois, Anahi. Nous voilà embarqués avec eux dans l’exigüité de la cabine d’un camion pour un trajet de 1.500 km.
Rubén et Jacinta n’échangent pas un mot. Pire, ils évitent que leurs regards se croisent. Puis, peu à peu, par coups d’oeil furtifs, sourires à peine esquissés, une communication s’installe, avec une grande économie de mots.
On ne saura pas grand-chose, autant dire presque rien, des deux personnages. On sait seulement de Jacinta qu’Anahi n’a pas de père déclaré et qu’elle rejoint une cousine à Buenos Aires où elle espère trouver un emploi. Rubén le solitaire finit par avouer qu’il a un fils qu’il n’a pas vu depuis 8 ans.
Une porte timidement entrouverte sur l’intimité des personnages, aussitôt refermée. Suffisant pour découvrir que ces gens ne sont pas aussi simples et sans histoire qu’on pouvait l’imaginer au début du film. On devine à de petits riens, à mesure que défilent les kilomètres, que l’indifférence entre les deux personnages, voire la gêne d’une cohabitation forcée, se sont transformées en sympathie.
Peut-être ces deux-là se reverront-ils un jour pour faire un plus grand bout de chemin ensemble et en apprendre un peu plus l’un sur l’autre…
Un road movie tout à fait inédit, dans l’espace confiné d’un cockpit, avec pour toute musique le ronronnement de la circulation et un chant d’oiseau avant le mot » fin « . Les Acacias est une véritable gageure, mais un pari gagné ! Un extraordinaire premier film, écrit, réalisé, monté et produit par Pablo Giorgelli, couronné un peu partout, notamment par la prestigieuse Caméra d’Or suite à sa sélection dans la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2011.
Boîtier classique dans un surétui de carton. 10 chapitres. En version originale uniquement, avec sous-titres français optionnels.
Quatre suppléments : Une intéressante introduction de Philippe Azoury, critique à Libération (5’35”), suivi d’un entretien de 13’40” avec le réalisateur, dont la contribution au cinéma s’était cantonnée au montage, avant qu’il ne se risque à tourner son premier film : une gestation de cinq ans, avec quelques semaines de tournage et sept mois de montage. Vient ensuite derrière la caméra, un documentaire sur le tournage, d’une ennuyeuse longueur (43’30”). Seul attire l’attention le dispositif de prise de vue sur la route : une cabine factice de camion a été montée sur une longue remorque sur laquelle s’est embarquée l’équipe de tournage, réalisateur, scripte, chef op’, preneur de son, éclairagiste… avec tout le matériel. Pour finir, la bande-annonce et les teasers de cinq films ou séries.
L’image, avec ce qu’il faut de grain pour un film pareil, est soignée, avec une résolution satisfaisante. Elle est faite d’une succession de plans fixes dans une profondeur de champ limité à la largeur de la cabine du camion. Dans ces conditions, le plus souvent, un seul visage apparaît net, révélant des réactions à peine perceptibles, l’autre visage restant flou.
Le son, est disponible en deux formats : 5.1 ou stéréo. Pas de différence spectaculaire entre l’un et l’autre, mais une ambiance légèrement plus enveloppante avec le son multicanal et des voix plus en avant avec le son stéréo.