Extrêmement fort et incroyablement près (2011) : le test complet du DVD

Extremely Loud & Incredibly Close

Réalisé par Stephen Daldry
Avec Tom Hanks, Thomas Horn et Sandra Bullock

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 03/08/2012
Critique

Oskar Schell, 11 ans, est un jeune New-Yorkais à l’imagination débordante. Un an après la mort de son père dans les attentats du World Trade Center, le « jour le plus noir », selon l’adolescent, il découvre une clé dans les affaires du défunt. Déterminé à maintenir un lien avec l’homme qui lui a appris à surmonter ses plus grandes angoisses, il se met en tête de trouver la serrure qui correspond à la mystérieuse clé. Tandis qu’il sillonne la ville pour résoudre l’énigme, il croise toutes sortes d’individus qui, chacun à leur façon, sont des survivants. Chemin faisant, il découvre aussi des liens insoupçonnés avec son père qui lui manque terriblement et avec sa mère qui semble si loin de lui, mais aussi avec le monde déconcertant et périlleux qui l’entoure…

Il fallait oser adapter Extrêmement fort et incroyablement près au cinéma, chef d’oeuvre sur la perte d’innocence et le deuil signé Jonathan Safran Foer (Tout est illuminé), roman d’une richesse époustouflante traitant de la détresse d’une famille, et plus particulièrement d’un petit garçon touché par la disparition de son père dans les attentats du World Trade Center. Le pari était risqué et malheureusement pas entièrement relevé. Pourtant, le film bénéficie d’atouts de taille. Le casting est des plus attractifs et ne déçoit pas. Tom Hanks et Sandra Bullock sont parfaits, sobres et émouvants, tandis que le jeune Thomas Horn, repéré à la télévision dans la version pour juniors de Jeopardy !, impose un vrai tempérament de comédien, même si son jeu demeure imparfait et peine à restituer la sensibilité et l’étonnante maturité du personnage du roman. L’empathie constante que l’on ressentait alors en tournant les pages, est ici desservie par une mécanique qui grince, malgré l’évidente réussite plastique du film.

Après Billy Elliot, The Hours et The Reader, Stephen Daldry parvient à imposer sa griffe et permet de découvrir quelques recoins méconnus de la Grosse Pomme, magnifiquement filmée durant la quête du personnage principal. Si l’on a parfois l’impression de visionner quelques passages clé du roman joliment mis en images, le film pèche souvent par trop d’excès et croule sous la musique envahissante d’Alexandre Desplat qui finit par infecter l’émotion. A trop vouloir en faire, le spectateur se fatigue bien vite et il faut vraiment attendre l’apparition du grand et mythique Max Von Sydow, qui bien qu’interprétant un vieil homme muet, demeure époustouflant de charisme, émouvant et fascinant.

En suivant constamment le jeune garçon dans sa quête initiatique, Extrêmement fort et incroyablement près aura également le mérite de sensibiliser les plus jeunes sur les attentats du 11 septembre 2001. Mais rien n’empêche de lire le roman avant, c’est même conseillé.

Présentation - 3,0 / 5

Il est bien dommage que l’éditeur n’ait pas repris le visuel de l’affiche du film, seulement disponible comme sérigraphie du Blu-ray. Il faudra se contenter d’une photo que l’on croirait tirée d’un DTV. Le boitier est rouge, la jaquette également. Le menu est malheureusement fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Un making of très bien construit et intéressant ouvre les hostilités. Les comédiens, le réalisateur, le scénariste, le décorateur et la costumière se sont donnés rendez-vous pour promouvoir doucement mais sûrement le film, mais les propos passent comme une lettre à la poste, même les superlatifs qui ne manquent pas. Les images de tournage abondent et donnent un bel aperçu de l’ambiance sur le plateau, tandis que Stephen Daldry revient sur le challenge artistique qu’a représenté l’adaptation filmique du roman de Jonathan Safran Foer.

Un petit module sympathique est consacré au casting du jeune Thomas Horn, qui interprète Oskar, repéré par la production alors qu’il participait à un jeu télévisé. Ses aînés l’encensent, évoquent son naturel devant la caméra (il n’a jamais pris de cours de comédie) et les images de tournage se succèdent cette fois encore.

Un documentaire de 11 minutes se concentre sur une des victimes des attentats du 11 septembre 2001, Daniel McGinley, dont la photo apparaît brièvement dans le film sur le mur mémoriel. La famille du défunt, dont les ses cinq frères, évoquent ce drame.

Max Von Sydow se voit auréolé d’un très beau segment de 44 minutes. Filmé par le fils du comédien, Cedric Brelet von Sydow (réalisateur et acteur), ce document se focalise sur l’acteur fétiche d’Ingmar Bergman entre les prises, recueille ses impressions et vole quelques instantanés de tournage à ne pas manquer. On y voit Max Von Sydow en plein essayage de ses costumes ou en train de répéter avec son jeune partenaire, ainsi qu’avec Stephen Daldry, visiblement impressionné de diriger une telle légende du cinéma. Un making of à part entière, sans chichis, sans propos pompeux. Du bel ouvrage.

Image - 5,0 / 5

Extrêmement soigné et incroyablement ciselé. Ce master HD en met plein les yeux. La colorimétrie vive, chaude, saturée, brille de mille feux, le relief est omniprésent, le piqué est affûté et les contrastes affichent une densité renversante. Le cadre large fourmille de détails pointilleux, la clarté est aveuglante, les textures sont palpables et la profondeur de champ abyssale. On pourrait continuer encore longtemps comme ça tant l’image de ce Blu-ray est en tous points renversante.

Son - 4,5 / 5

Nous enlevons un demi-point en raison de la piste française qui doit se contenter d’une petite piste Dolby Digital 5.1 qui, comparée à la version originale DTS-HD Master Audio 5.1, fait pâle figure, sans pour autant être vraiment apathique. La piste anglaise spatialise l’envahissante composition d’Alexandre Desplat, les effets latéraux sont amples et généreux, la balance frontale est saisissante, fluide, équilibrée et riche. Le caisson de basses a également son mot à dire et participe à l’immersion du spectateur, environné de toutes parts par les ambiances du film. La cacophonie new-yorkaise (brouhaha, sirènes, klaxons, trafic) trouve également un beau terrain acoustique pour s’étendre, à l’instar du métro aérien qui fait littéralement trembler les murs. La piste française fait ce qu’elle peut pour sauver les apparences mais ne parvient pas à la cheville de son homologue.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis
Multimédia
Extrêmement fort et incroyablement près
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