Réalisé par Eli Craig
Avec
Tyler Labine, Alan Tudyk et Katrina Bowden
Édité par Wild Side Video
Tucker et Dale sont deux gentils péquenauds venus se ressourcer en forêt. Ils y rencontrent des étudiants venus faire la fête. Suite à un quiproquo entraînant la mort d’un des jeunes, ces derniers pensent que Tucker et Dale sont des serial killers qui veulent leur peau, alors que nos héros pensent que les jeunes font partie d’une secte et qu’ils sont là pour un suicide collectif ! C’est le début d’un gigantesque malentendu.
Parodie jouissive, habilement écrite, réalisée et interprétée, Tucker et Dale fightent le mal (excellent titre » français « ) a tout pour devenir une comédie culte. En prenant les codes du slasher pour mieux les passer à la moulinette (au broyeur serait plus adapté ici), le réalisateur Eli Craig signe un premier long-métrage inspiré qui dresse un portrait peu flatteur des américains, bourrés de préjugés, violents et même par certains égards racistes. Heureusement, les jeunes citadins antipathiques sont rapidement éliminés un par un, non pas à cause du génial et attachant duo de choc formé par Alan Tudyk (Tucker) et Tyler Labine (Dale), mais en raison de leur complexe de supériorité, de leur arrogance… et de leur connerie tout simplement.
Gentiment gore, génialement décomplexé, dynamique, truculent, bourré de répliques qui ne demandent qu’à rentrer dans le langage courant, Tucker et Dale fightent le mal fera le bonheur des amateurs du genre.
Le film a été testé sur check-disc. Le menu principal est recherché, dynamique, joyeusement animé et musical.
Outre des liens internet, un long (et ennuyeux) bêtisier de près de 8 minutes et la bande-annonce en version française, un making of soporifique où le passage de pommade est omniprésent sert de base à cette interactivité. Le réalisateur encense ses comédiens qui encensent le metteur en scène, tout le monde est content, les acteurs rigolent à s’en décrocher la mâchoire et quelques images nous montrent l’envers du décor.
Le meilleur de cette section reste un condensé du film (16’) rebaptisé Tucker & Dale sont le mal, faisant comme si le film était à prendre au premier degré. Grâce à ce nouveau montage, Tucker et Dale apparaissent comme les péquenauds arriérés et assoiffés de sang que les étudiants tentent d’éliminer. Réjouissant.
On ne sait pas si Wild Side commence à tout miser sur la HD, mais nous attendions un master SD plus soigné et respectueux des volontés artistiques originales. Un bruit vidéo se fait souvent palpable sur les arrière-plans, les teintes parfois désaturées sont honnêtes et le cadre large manque singulièrement de relief. Le piqué n’est certes pas aussi ciselé que sur un Blu-ray mais s’en sort relativement bien sur les plans rapprochés. Certains plans se montrent plus affûtés et les teintes joliment vernies ne sont pas pour nous déplaire. Les séquences diurnes sont lumineuses et les scènes sombres bien loties.
Désillusion. Seule la version française bénéficie d’un encodage DTS 5.1 alors que la piste anglaise doit se contenter d’un pauvre Dolby Digital 5.1. Autant vous dire que cette dernière n’arrive pas à la cheville de la première et demeure même assoupissante. Sans aucune commune mesure, la DTS 5.1 l’emporte sur la restitution des dialogues, la spatialisation musicale, la délivrance des effets latéraux, l’usage du caisson de basses et la balance frontale. Certes le doublage est plutôt jouissif et parfaitement dans le ton du film, mais la version originale se devait d’être à la hauteur, ce qui n’est malheureusement pas le cas. De plus, la version française bénéficie d’une piste stéréo qui, c’est un comble, l’emporte également sur la DD 5.1 anglaise. Pour ne rien arranger, le changement de langue est impossible pendant la lecture.