Réalisé par Joe Nussbaum
Avec
Martin Hynes, Lisa Jakub et Jason Peck
Édité par WE Productions
« Il y a une douzaine d’années, dans une galaxie toute
proche »…
Vous avez bien lu. L’Empire Galactique n’a pas encore accouché
sa menace fantôme, et dans l’an de grâce 1967 un étudiant de
cinéma nommé George Lucas se demande bien comment trouver
l’inspiration pour le scénario qui pourrait faire ou défaire
sa carrière.
« George Lucas in Love » est un court-métrage qui a acquis une
telle notoriété qu’on pourrait presque le connaître sans
l’avoir vu (tout comme « Troops »). Joe Nussbaum connaît bien
ses classiques, mais aussi les techniques et les références
(Shakespeare in Love pour raconter une bonne histoire.
Cinq autres courts-métrages sont greffés à Lucas dans le DVD.
D’abord le danois « Samouraï », un conte fantastique nippon à la
sauce highlanderienne, qui démontre la grande maîtrise
technique de son réalisateur. Ensuite « Marie », un pséudo-
Nikita français avec un bon rythme mais des cadrages pas
toujours réussis. Les hallucinations de Dominique Pinon dans
« Vestiaire obligatoire » (France) sont enrichies par une photo
noir et blanc particulièrement soignée. Enfin, « Mr Clean »
(toujours de la France) est un short en CGI qui parodie le
bonhomme d’une marque de produits nettoyants.
Seul les fouineurs pourront trouver le dernier court-métrage -
caché - le belge « Sahari », une parodie amusante de Toy Story.
Un DVD dédié à un seul court-métrage - aussi intéressant soit-
il - risquait de tomber… court. Et alors, pour sa première
galette, WE Productions rajoute une poignée d’autres shorts,
plus une panoplie de plus-produits qui n’a rien à envier aux
disques avec des budgets plus confortables.
Après une intro flashy, le menu est en 4/3 (comme les films).
L’essentiel est là, en dêpit de quelques erreurs de jeunesse :
différents standards sonores (si l’intro passe en version
muette, c’est car l’encodage audio est en MPEG), des fonctions
qui ne nous ramènent pas toujours où on voudrait…
Mais le DVD compense ses limites en organisant une véritable
bataille navale, le seul moyen (à moins de tricher..) pour
accéder à un court-métrage caché. Un petit artifice ludique
qui augmente le plaisir de navigation.
Ce n’est pas qu’on est petits que les bonus doivent être
lilliputiens. C’est la devise du DVD, qui n’hésite pas à
tomber dans l’excès opposé (un commentaire audio dans un
making of, il fallait le faire).
Place d’abord au mini-film vedette. « George Lucas in Love »
offre un commentaire audio du réalisateur et du
producteur (en VOST). Certes, on aurait plutôt envie
d’étrangler les deux s’ils disent encore une fois combien cet
acteur ou cet autre technicien étaient talentueux, mais on
apprend tout de moins des détails sur le tournage.
« Lucas » a aussi son making of (de 11’23” et en VOST),
bien meilleur de la moyenne des featurettes Studio-approved
des sorties courantes. A voir surtout pour l’incroyable
concours de circonstances qui a permis à Lucas himself de
visionner le film…
Deux autres courts sont aussi « bonusisés ». « Samouraï » offre le
commentaire audio de son réalisateur (en VOST), et
ensuite son propre making of (11’43”), qui s’apparente
plutôt à des coulisses de tournage. La featurette est
uniquement en VO (danois), mais il n’y a quasiment pas de
dialogue, donc aucun problème de compréhension.
Même traitement pour « Marie » : commentaire audio du
réalisateur sur le film, et making of à la suite (qui
dure 13’30”, soit deux fois plus la longueur du film !). Mais
attention, ce n’est pas fini. Le making of héberge aussi un
commentaire audio de l’équipe de tournage, et un peu
plus loin, on trouve la bande-annonce du short.
Difficile faire plus complet…
Pour finir, le DVD contient deux bonus cachés. Le
premier est essentiel, car il donne accès à un court-métrage
inédit, Sahari (2’49”), une parodie belge de « Toy
Story » toute en CGI.
Pour l’activer, il existe deux moyens. Le méthode officielle
consiste à se prendre la têt… euh, à se placer sur « Le film »
dans le menu principal, faire flèche haut (rien n’apparaît,
mais c’est normal) et donner l’Enter. On tombe sur une page…
bataille navale ! Le but du jeu ici est bien sûr de couler la
bonne case, en sachant que seul certaines cases ouvrent la
voie à d’autres cases supplémentaires, et ainsi de suite. Si
vous êtes joueurs, arrêtez de lire et passez au paragraphe
suivant. Si vous voulez un minimum d’aide, la case à couler
est la Q5. Bonne chance pour y parvenir…
…Ou alors, il suffit d’adopter la solution 2 : tricher !!!
En comparaison, trouver le deuxième bonus caché est un jeu
d’enfant. Il faut juste mettre en surbrillance le logo de
« Mediamaster » dans la page des Crédits, pour lancer un court
jingle du labo d’authoring.
Pourquoi pas du 16/9 ? Les formats d’origine des différentes sources (jusqu’à 2.35) et la qualité du matériel auraient fait la différence. La vidéo est chaude et détaillée (« Samouraï » atteint le top niveau) selon les cas. Raison de plus pour passer d’urgence à la vidéo anamorphique sur les futurs volumes de la série.
Le DVD souffre d’une absence d’équalisation entre les niveaux
sonores des courts. La cause : on trouve pas moins de trois
formats audio dans la galette ! « George Lucas in Love » offre
de loin le meilleur son de la troupe, avec une ambiance
détaillée. Et pour cause : il s’agit de PCM linéaire ! Le
Dolby Digital 2.0 est la norme, mais le DVD inclut également
du MPEG…
La qualité sonore des autres courts varie selon les cas, et
visiblement selon les conditions de production. Le niveau d’un
ou deux shorts est très élevé, et frôle carrément la
saturation..