Réalisé par David Mackenzie
Avec
Luke Treadaway, Natalia Tena et Mathew Baynton
Édité par Wild Side Video
Adam, pop star américaine, et Morello, une jeune rockeuse britannique indé, doivent se produire dans le même festival rock : T in the Park en Ecosse. Alors que tout les oppose et qu’ils ne se supportent pas, ils se retrouvent menottés l’un à l’autre. Comment vivre le festival ainsi enchaînés - voir leur conjoint, dormir, se laver… et surtout, comment assurer leur concert alors qu’ils ne peuvent pas se séparer ? Malgré tout, petit à petit, Adam semble commencer à apprécier la situation…
Le cinéaste anglais David MacKenzie, remarqué en 2002 avec Young Adam, a depuis largement confirmé avec My Name Is Hallam Foe, Toy Boy et Perfect Sense. Ce cinéaste éclectique signe avec Rock’n’Love une oeuvre tenant à la fois de l’expérimental, du film musical et de la comédie-romantique. Le tournage s’est déroulé sur quatre jours, au cours de la véritable édition 2010 du Festival de rock T in the Park en Ecosse.
Filmé à l’arrache comme un documentaire, dans les conditions du direct avec une évidente économie de moyens, fourmillant d’idées et d’humour, et reposant sur l’électrisante énergie des comédiens (excellents Luke Treadaway et Natalia Tena, la Nymphadora Tonks des Harry Potter) et de la bande-originale, Rock’n’Love séduit autant par sa modestie que par son inventivité.
Le visuel très attractif de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est élégant, dynamique, musical et animé.
Outre la bande-annonce, les credits du DVD et les liens internet, nous trouvons un making of d’un petit quart d’heure composé d’interviews des comédiens, des producteurs et du réalisateur David MacKenzie. Chacun s’exprime sur les conditions extrêmes de tournage (4 jours, tournage à l’arrache) où le metteur en scène devait gérer sa petite équipe au beau milieu de 90.000 fans de rock incontrôlables et surexcités.
Ce master SD rend compte des conditions de tournage. Tourné principalement caméra à l’épaule ou au moyen de l’appareil photo numérique Canon EOS 5D, Rock’n’Love ne jouit pas d’une image à couper le souffle mais se révèle brute, les scènes diurnes étant bien évidemment les plus belles et nettes du lot. Les séquences nocturnes et sombres se révèlent poreuses avec un grain important, un piqué émoussé et peu de détails. Certains plans sortent du lot avec une colorimétrie assez vive, même si les flous et pertes de la définition restent fréquents.
Rock’n’Love n’a visiblement pas bénéficié d’un doublage français mais qui s’en plaindra ? Le principal est que l’éditeur propose judicieusement d’écouter le film de David MacKenzie en DTS plein débit qui, s’il demeure relativement timide sur les scènes gravitant autour de la scène centrale, s’en donne à coeur joie sur les morceaux endiablés. Le caisson de basses rugit de plaisir, la balance frontale est explosive et les latérales nous plongent au beau milieu de la foule déchaînée. Les ambiances naturelles ne sont jamais oubliées et les spectateurs se font toujours entendre sur la scène arrière. Cependant, certains dialogues manquent de clarté. La piste stéréo s’en sort très bien avec une belle homogénéité d’ensemble et une ardeur rarement démentie.