The Unknown - Origine inconnue (2000) : le test complet du DVD

Okända, Det

Réalisé par Michael Hjorth
Avec Jacob Ericksson, Marcus Palm et Ann-Sofie Rase

Édité par CTV International

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Le 17/10/2002
Critique

Cinq universitaires ont pris le train pour le nord de la Suède où 800 hectares de forêt ont brûlé. Leur mission est de recenser, à 400 kilomètres de toute habitation, tout ce qui - animal ou végétal a pu survivre. Dès le premier jour, ils découvrent le cadavre d’animal totalement inconnu, apparemment sous sa forme foetale. Il s’agit probablement, nous dit-on, d’une forme ancienne de vie, ranimée par la chaleur intense de l’incendie. Curieusement, le cadavre ne se décompose pas et, mieux encore, disparaît.

Le comportement d’Ingar, l’une des deux femmes de l’expédition s’altère gravement ; elle dit sentir une vie en elle : il apparaît vite que l’intrus est la créature inconnue.

Alors que la chute d’arbres sur la route coupe toute retraite, un par un, chaque membre de l’expédition subit le sort d’Ingar ; seule Ann-Sofie, l’autre femme, semble avoir été épargnée. Erreur ! Ann-Sofie a le même regard étrange que ses infortunés camarades lorsqu’elle les rejoint dans le compartiment du train qui roule vers Uppsala…

Un bon scénario d’horreur impressionniste : l’inconnu reste… inconnu, jusqu’à la fin du film. Impossible de savoir à quoi ressemble vraiment la « créature ». Manifestement, ses « hôtes » involontaires sont changés, mais on n’en saura pas plus.

Malheureusement, tout est gâché par une réalisation brouillonne : il faut être résistant au mal de mer pour supporter les mouvements désordonnés de la caméra numérique tenue à l’épaule ; le cadrage est aléatoire ; l’étalonnage des couleurs a été oublié ; l’image -au grain épouvantable va du sur-exposé au sous-exposé à l’intérieur d’une même séquence. Le pompon, c’est le défaut de synchronisation des paroles et des mouvements des lèvres dans la version suédoise Dolby Digital 5.1 : le son est en avance d’à peu près deux secondes sur l’image. Ce qui conduit à des effets cocasses (on peut voir une des actrices parler très distinctement alors qu’elle… boit au goulot !). Avec les soubresauts erratiques de la caméra, on renonce vite à savoir qui parle.

C’est bien simple, comparé à « The unknown », Le Projet Blair Witch fait presque l’effet d’une super- production hollywoodienne !

Présentation - 3,5 / 5

De très beaux menus animés, sur un fond de forêt stylisée : sol rouge, marque de l’incendie, arbres noirs sur fond bleu marine, évoquant la froideur de la nuit. Découpage en 22 chapitres, avec vignettes animées et indication de la chronologie.

Menus clairs, dont les fonctions ne sont jamais mises en défaut.

Hélas ! l’emballage ne fait pas la qualité du produit. Mais encore, le piteux résultat artistique n’est vraisemblablement pas dû au transfert sur DVD, dont la réalisation semble avoir été soignée, si l’on en juge par l’excellente qualité des menus.

Bonus - 2,5 / 5

Dans le commentaire audio en VOST, le réalisateur Michael Hjorth, assisté d’un des acteurs, Tomas Tivemark, nous avoue, d’entrée de jeu, qu’il avait voulu une caméra mouvante. « Objectif atteint ! », comme dirait Andie MacDowell.

Bande-annonce en VOST et doublée en français. Curieusement, paroles et mouvements des lèvres sont ici synchronisés. Comme quoi c’était possible !

La petitesse des moyens nous est révélée dans le making of en VOST au format 1.33:1 (22’). Notez bien qu’on s’en serait douté ! Le chef op’-caméraman-directeur de la photo (il est tout ça à la fois) nous confesse qu’il lui a été difficile (sic !) de se débarrasser de toutes les règles de réalisation d’un film, de ne plus s’occuper du côté technique. On aurait aimé qu’il fasse moins efforts pour oublier comment filmer !

Quoiqu’on dise, rien ne peut excuser le défaut de synchronisation d’un bout à l’autres des 87 minutes de la version originale en 5.1 (la version originale en stéréo surround est, à cet égard, acceptable, comme la version doublée en français, aussi convaincante qu’une « récitation à l’école primaire »). Et pourquoi nous infliger, pendant une heure et demie, les gesticulations incohérentes de la caméra ? (elle tremble intensément même pendant les rares plans « fixes » de paysages, comme à 10’56”, ce que seul un froid intense ou un excès d’Akvavit aurait pu faire pardonner… si on nous l’avait demandé). Que dire de l’état de saleté de l’objectif, révélée sans fard à 54’19”, notamment ?

Il n’est pas impossible que ces Suédois aient voulu faire plus fort, et dans le genre crasseux, que leurs voisins danois du Dogme. Espérons, si c’est vrai, que le mal ne se propage pas dans tout le pays !

Clip vidéo (3’37”) de la chanson du film, interprétée par le groupe Bravo 6 ; techniquement, rien à dire. Et, pour boucler le tour, des très courtes interviews des principaux comédiens.

Image - 0,5 / 5

C’est la cata ! Un fourmillement incessant (et pas des petites fourmis, s’il vous plait), probablement dû au transfert vidéo (on nous explique dans le making of qu’il s’est fait par projection directe sur un écran de composition… pour dix fois moins cher !). Et les couleurs ? Bien, on n’a pas lésiné (dans les gammes tristounettes, cependant) puisqu’en quelques secondes, dans plusieurs scènes de jour, le visage des acteurs passe du rouge brique au blanc ivoire, en passant par le jaune d’oeuf…

Son - 2,0 / 5

Le menu audio annonce le format Dolby Digital 5.1 pour la VOST comme pour la version doublée ; un timide effet surround n’est discernable que pour la musique et pour quelques-uns des bruits d’ambiance ; les dialogues semblent avoir été enregistrés en mono. Donc, pas d’hésitation, choisissez la VOST en 2.0 Pro-Logic : vous n’y perdrez rien… sauf le décalage surréaliste des dialogues et de l’image !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S