Réalisé par Gerry Anderson
Avec
Ed Bishop, George Sewell et Michael Billington
Édité par TF1 Studio
Pour Gerry et Sylvia Anderson, le futur est shagadelique.
Vrai, il n’y a pas d’Austin Powers dans leur première série
« live action », mais tous les éléments délicieusement kitsch et
rétro sont à leur place.
Et il y en aura pour tout le monde. Une super-giga-méga
organisation top secret (la SHADO), des filles court-vêtues
avec cheveux violet (Lt. Ellis, notre héroïne), des hommes
dans les sous-marins avec tenues d’une connotation gay
explicite, un commandeur (Straker) qui ressemble à un
Universal Soldier vingt ans avant, un look et un décor
science-fictionnesque avec les FX et les miniatures de Derek
Meddings, et bien sûr des extra-terrestres affreux et méchants
qui veulent nous voler nos organes internes.
« UFO » est, en une phrase, un retour faste et furieux dans les
swinging trips britanniques des années ‘60, avec usage
hautement recommandé pour les fans et les culteurs de la pop-
culture au deuxième degré.
Le problème est que, tandis que cette série obtenait un succès
foudroyant en Italie ou Japon au début des années ‘70 et
faisait cauchemarder les chères têtes blondes (dont votre
serviteur), « UFO » n’appartient pas à la culture
télévisuelle française, qui ne l’a découvert qu’avec 15 ans et
quelques de retard. Difficile, dans ces conditions, de mesurer
le mythe rétro de cette saga, qui affichait un hédonisme sex
(les costumes de Sylvia Anderson) et une vague tolérance pour
les paradis artificiels, qu’aucun épisode de « Chapeau Melon »
n’a pas su égaler.
« UFO » n’aura vécu qu’une seule saison. Mais elle s’est retirée
au sommet de sa forme, car Gerry e Sylvia Anderson, au lieu de
passer à la saison 2, décidèrent de la remplacer par une saga
plus space, nommée justement Cosmos 1999 - L’Intégrale…
« UFO » est l’un des monuments de la SF kitsch télévisuelle.
Cette saga britannique de Gerry et Sylvia Anderson - qui
précéda d’un an Cosmos 1999 - L’Intégrale - fut découverte TRES
tardivement en France, en partie à cause de TF1. Et
maintenant, la branche vidéo de la Une fait amende honorable
avec ce coffret grand luxe, supervisé par Alain Carrazé et son
équipe.
L’intégrale de la série en 7 DVD, les épisodes pour la
première fois en France en VF comme en VOST (sous-titres
imposés, comme d’habitude), masters rayonnants : le coffret a
été bien soigné et justifie amplement son prix.
Seul regret : l’éditeur n’a pas procédé à l’acquisition des
nombreux suppléments disponibles outre-Manche. Les bonus du
coffret TF1 sont donc un mixte de recherches maisons et
archives hexagonaux, mais leur contenu devrait satisfaire la
plupart des fans.
Le seul reproche qu’on pourrait lancer au coffret, est qu’il a
été fait avec les moyens de bord. Les archives de Canal Jimmy
et des fans de la série - sans parler de l’inventivité des
concepteurs - ont été bien mis à contribution. Mais aucun des
extensifs documents sur Gerry & Sylvia Anderson disponibles au
Royaume-Uni, n’est présent sur le coffret. Les prix des droits
étaient peut-être prohibitifs par rapport au budget du DVD,
mais TF1 est passée à coté d’une occasion en or, dommage…
Ceci dit, les goodies recueillis autour de « UFO » ont de quoi
capturer l’attention des fans pendant un moment. Tous les
suppléments du coffret se trouvent dans le 7ème DVD, à la
suite des 2 derniers épisodes de la série. Un clic sur les
bonus affiche un écran intitulé simplement UFO. Il suffit de
sélectionner les trois lettres pour accéder aux pages
respectives.
« Page U »
On trouve ici les seules interviews vidéo du coffret
(récupérées des archives de Canal Jimmy) : une entretien
avec Ed Bishop de 6’02” (VOST) sur son personnage de
Straker, et une conversation avec Sylvia Anderson
(3’30” - VOST), qui porte essentiellement sur les costumes et
les perruques violet. Place ensuite à un court mais ingénieux
making of de 4’38” réalisé maison à partir des photos
de la série, où Alain Carrazé dresse un portrait historique de
« UFO ».
« Page F »
Les scènes inédites constituent la pièce de collection
du coffret (tout le budget acquisition est parti ici ?). On
trouvera dans le détail une « scène de début » alternative du
1er épisode (censurée car trop gore), la « fin alternative » de
l’épisode « Identifié » (en VO), des « FX alternatifs » pour le
dernier épisode (filtres psychédéliques), d’autres essais de
« la voix de SID » (VO), un effet « nuit américaine » et enfin
« une prise de son d’ambiance » (les deux aussi en VO).
Le coffret offre ensuite des bandes-annonces rares
(toutes en VOST) de 8 séries-culte british des années ‘60 :
« Le prisonnier », « Le Saint », « Amicalement vôtre », « Cosmos
1999 », « Département S », « Les champions », « Thunderbirds » et
« Destination danger ».
La série « UFO » donna lieu aussi à 6 téléfilms, édités à
partir des épisodes TV, mais jamais exploités en France. Cette
section offre la bande-annonce du 1er (en VOST), et une série
d’affiches - presque toutes italiennes - de chaque
déclinaison.
« Page O »
La France n’aura pas diffusé « UFO » en temps et en heure,
mais… elle a sorti un roman photo du 1er épisode !
Cette vidéo animée (de 16’ environ) offre toutes les planches
du photo-roman, et devient ainsi le supplément le plus zarbi
du coffret.
La partie Merchandising est tout aussi à croquer. A
travers ses 11 sections galeriques (Brochures, Novélisations,
Livres, Romans-photos, Bandes-dessinées, Revues, Puzzles,
Panini, Cartes, Maquettes et Dinky Toys), assemblées avec la
collaboration du site « Fanderson », elle donne un bon aperçu de
l’importance de la saga à travers le monde.
Les Remerciements et les traditionnels Liens
Internet bouclent le tout.
Mais attention, le coffret « UFO » dissimule aussi 6 bonus
cachés, tous retranchés dans la partie suppléments du
septième DVD ! On accédera ainsi à plusieurs pages des notes
de production et trivia autour de la série (souvent très
intéressants), et au « fond neutre de l’espace » du générique de
fin, mais sans les titres.
Voici les détails pour accéder aux pages cachées :
- 1 - Notes de production et trivia :
Dans la page « U » de UFO dans les bonus, mettre en
surimpression l’image de la fille,
- 2 - Suite des notes de production :
Dans la page « F » de UFO dans les bonus, mettre en
surimpression l’image de Foster,
- 3 - Suite des notes de production :
Dans la page « O » de UFO dans les bonus, mettre en
surimpression l’image de Straker,
- 4 - Suite des notes de production :
Dans la page du Merchandising, faire apparaître la soucoupe
volante en bas,
- 5 - Fonds « neutres » de l’espace (1’08”) :
Dans la page des Remerciements, faire apparaître la soucoupe
volante en bas,
- 6 - Suite et fin des notes de production :
Dans la page Internet, faire apparaître la soucoupe volante en
bas.
L’un des points de force du coffret. Les masters ont été restaurés, et cela se voit : couleurs vives, contrastes rayonnants, bonne définition. Le bruit vidéo et la présence des détails en arrière-plan est un peu déficitaire, mais en tenant compte de l’âge de la série, on aurait pu difficilement s’attendre à mieux. Seul les transitions entre les bobines et quelques travellings dans l’espace sont de qualité moyenne.
La remasterisation est passée par là, du moins sur la VOST, qui retrouve une bonne clarté et un minimum de dynamique. La VF est forcément en dessous et positionne les voix trop à l’avant, mais par rapport aux bandes-son des téléfilms d’époque, quelques efforts ont été faits.