Martha Marcy May Marlene (2011) : le test complet du DVD

Réalisé par Sean Durkin
Avec Elizabeth Olsen, John Hawkes et Christopher Abbott

Édité par 20th Century Fox

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Le 19/07/2012
Critique

Après avoir fui une secte et son charismatique leader, Martha tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l’aide auprès de sa soeur aînée, Lucy, et de son beau-frère avec qui elle n’avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition. Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu…

Le cinéma indépendant américain n’en finit pas de révéler des talents à suivre de près. C’est le cas de Martha Marcy May Marlene qui impose d’emblée l’univers singulier d’un réalisateur, Sean Durkin, ainsi que la sensibilité et la grâce d’une jeune comédienne, Elizabeth Olsen, soeur cadette des jumelles multimillionnaires Mary-Kate et Ashley Olsen, qui risque d’éclipser très rapidement ses aînées grâce à sa composition de jeune femme paranoïaque et troublée.

Oeuvre moderne et réaliste sur l’emprise des sectes sur les personnes fragiles, croisant le passé et le présent du personnage principal sans repères temporels afin de plonger le spectateur dans la psyché perturbée de Martha, Martha Marcy May Marlene s’éloigne des représentations extravagantes et caricaturales souvent vues au cinéma, et adopte le point de vue d’une jeune fille en mal de vivre qui a réussi à s’échapper (physiquement) de la communauté violente qui la retenait. Le gourou de cette secte est interprété par John Hawkes, acteur fascinant aperçu dans Winter’s Bone et Moi, toi et tous les autres, qui impose sans mal son physique à la fois inquiétant et attirant, dont la présence fantomatique plane sur le film même quand il n’apparaît pas à l’écran.

Film complexe, viscéral, où affleure parfois une angoisse sourde et effrayante digne d’un film de genre, notamment durant les séquences en forêt - il semblerait que Rosemary’s Baby ait été une inspiration pour le réalisateur - Martha Marcy May Marlene rappelle souvent le spleen et l’onirisme de Virgin Suicides de Sofia Coppola. Sombre, vertigineux et hypnotique, cette oeuvre stylisée est en tous points fascinante.

Présentation - 2,5 / 5

Le film a été testé sur un check-disc. Le menu principal est désespérément fixe et musical et réduit au minimum syndical.

Bonus - 2,5 / 5

Nous ne trouvons sur cette édition DVD qu’un (superbe) court-métrage réalisé par Sean Durkin en 2010, Mary Last Seen, Prix SFR à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Une jeune femme part en voiture avec son ami (Brady Corbet, dans le même rôle que dans Martha Marcy May Marlene) dans un endroit qu’il lui décrit comme magnifique et calme. Mais de nombreux événements adviennent pendant leur voyage, et il devient vite évident que leur relation n’est pas ce qu’elle croyait et que leur destination n’est pas celle qu’il lui avait promis.

Véritable prologue à Martha Marcy May Marlene, ce court-métrage de 14 minutes pose les bases de ce que sera le premier long-métrage du réalisateur. Une plongée naturaliste, un ton qui devient de plus en plus grave, la forêt omniprésente, les routes immenses qui mènent vers l’inconnu. Le malaise s’installe, le spectateur ne peut anticiper ce qui va se passer, les plans-séquences participent à la venue de sueurs froides jusqu’à la conclusion… qui annonce Martha Marcy May Marlene.

Image - 4,0 / 5

Ce master SD restitue l’image du film comme nous l’avions découverte au cinéma. Le grain est présent, palpable, le cadre large magnifie les paysages, la photo sensiblement vaporeuse entraîne parfois un manque de concision des contrastes et du piqué. L’ensemble est clair et net, les noirs sont assez denses, les volontés artistiques originales respectées et la texture cotonneuse fort agréable. Un transfert élégant.

Son - 4,0 / 5

Nous n’attendions pas la piste Dolby Digital 5.1 anglaise aussi enivrante. En effet, les latérales sont habilement exploitées et ne sont pas avares en terme d’ambiances naturelles. Le vent et la pluie sont omniprésents sur les séquences en extérieur et participent à l’immersion du spectateur. Les dialogues ne manquent pas d’ardeur, la balance frontale est riche et harmonieuse, et le confort acoustique assuré. Notons que la piste française, bien que manquant parfois de naturel, n’a rien à envier à son homologue et s’avère également dynamique. Dans les deux cas, la musique du film est idéalement spatialisée.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Franck Brissard
Le 4 octobre 2013
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Martha Marcy May Marlene
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