Réalisé par Étienne Chatiliez
Avec
Eddy Mitchell, Valérie Bonneton et Alexandra Lamy
Édité par Pathé
En Nouvelle-Zélande, un richissime homme d’affaire d’origine française, Charles Doumeng, voit bousculer sa vie en apprenant qu’il est atteint d’une maladie incurable. Sexagénaire, sans famille ni héritier et n’ayant plus que quelques semaines à vivre, éprouvant un soudain regain d’affection, il se met à la recherche de sa soeur, qu’il n’a pas revu depuis cinquante ans, dans l’ouest de la France. A Mauprivez, petit village de la région nantaise, Corinne, trente-cinq ans, clerc de notaire, gros besoin d’argent, tombe sur l’annonce que Charles a écrite pour retrouver sa soeur, et dont la récompense est énorme. Elle part à la recherche de cette inconnue, sans succès, et décide, avec l’aide de son entourage, de lui former une famille sur mesure…
Si le catastrophique Agathe Cléry avait quand même attiré plus d’1,2 millions de spectateurs, on ne donnait pas cher de la peau d’Etienne Chatiliez. Toutefois, le réalisateur de Tatie Danielle redore un tout petit peu son blason avec L’Oncle Charles, même si la comédie demeure poussive, peu drôle, mal écrite et surtout poussiéreuse. Alors certes nous retrouvons le ton (plutôt que l’humour) du réalisateur qui lui valu ses plus grands succès, mais tout ici est d’une lourdeur ahurissante. Le cinéma d’Etienne Chatiliez n’a pas évolué d’un pouce et c’est bien là le problème. Du point de vue technique, le film semble tout droit sorti d’une production télévisuelle, la coupure publicitaire en moins. Si la photo d’Yves Angelo emballe joliment l’histoire grâce à des couleurs pétillantes, l’histoire concoctée par Florence Quentin prenant pour cible la lutte des classes et la cellule familiale dans la société moderne, semble avoir 20 ans de retard et n’est jamais crédible une seconde.
Le casting fait ce qu’il peut pour sauver les meubles. L’excellent Monsieur Eddy semble prendre un malin plaisir dans ce rôle de misanthrope qui souhaite se racheter une bonne conscience, Alexandra Lamy fait bien l’hystérique, mais c’est surtout Valérie Bonneton qui retient l’attention et vole la vedette, comme souvent d’ailleurs, grâce à sa composition survoltée qui apporte le peu d’intérêt au film. Mais bon, les personnages ne dépassent jamais le stade de la caricature ou de l’archétype, mention spéciale au prof de sport simplet qui répond au nom de José, et ces partitions diverses peinent réellement à s’accorder. Plombé par une morale niaise et annoncée, L’Oncle Charles arrache malgré tout quelques sourires mais ne laisse aucun souvenir aussitôt venu le générique de fin.
Un menu animé et musical, classique mais efficace, accueille le spectateur.
Outre la bande-annonce et une galerie de photos, Etienne Chatiliez réalise le commentaire audio de son film. Spontané et pince-sans-rire, le réalisateur aborde tous les aspects de sa comédie, encense son casting, aborde le tournage en Nouvelle-Zélande et évoque même rapidement l’échec de L’Oncle Charles au cinéma. Si l’intéressé demeure très bavard, il n’en demeure pas moins que la deuxième partie reste marquée par de nombreuses paraphrases avec ce qui se déroule à l’écran.
Malgré son plus mauvais score au box-office, Etienne Chatiliez peut compter sur Pathé pour le service après-vente. En effet, l’éditeur livre un très beau master de L’Oncle Charles, aux contrastes solides et à la luminosité constante. Le piqué est fort agréable, les ambiances nocturnes soignées, la colorimétrie du chef opérateur Yves Angelo est vive et saturée, et le relief probant. Seuls quelques petits fourmillements sur les arrière-plans viennent ternir quelque peu le visionnage.
Nous n’attendions pas une immersion comme celle-là mais nous n’allons pas gâcher notre plaisir ! La piste Dolby Digital 5.1 s’en donne à coeur joie dans la spatialisation musicale, les effets naturels sur les latérales, une balance frontale percutante et un report saisissant des voix sur la centrale. Toutes les enceintes sont joliment mises à contribution et donnent un peu de peps au film d’Etienne Chatiliez, qui d’ailleurs en a bien besoin. De son côté, l’option stéréo est à l’avenant, dynamique et enjouée, même si la scène frontale n’offre pas le même confort acoustique. Une piste audiovision, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.