Un monde sans femmes (2011) : le test complet du DVD

Réalisé par Guillaume Brac
Avec Vincent Macaigne, Laure Calamy et Constance Rousseau

Édité par Potemkine Films

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 14/09/2012
Critique

Le Naufragé (2009)

Luc part rouler à vélo pour tenter d’oublier ses problèmes. Une succession d’incidents le conduit à passer la nuit dans une petite ville de Picardie. Il y fait la connaissance de Sylvain, qui s’efforce de l’aider, pour le meilleur et pour le pire.

Tourné durant l’hiver 2009, Le Naufragé constitue le prologue au moyen-métrage Un monde sans femmes. Réunis, les deux films forment un dyptique de la durée d’un long métrage et ont été exploités comme tel au cinéma. Nous découvrons le personnage de Sylvain, génialement interprété par Vincent Macaigne, qui rend ici service à un jeune cycliste parisien qui a crevé sur une petite route brumeuse de Picardie. Egalement interprété par Julien Lecas, Le Naufragé pose les bases visuelles et formelles d’Un monde sans femmes. Nous rencontrons quelques villageois, leurs habitudes, tandis que se déroule à l’écran les débuts d’une curieuse et maladroite amitié où l’un, célibataire renfermé et complexé, écoute l’autre, qui s’interroge sur son couple et s’il aime toujours sa compagne. Fiction teintée d’un portrait semi-documentaire d’un village et de ses habitants, Le Naufragé subjugue par sa pudeur, s a sincérité et son coeur énorme.

Un monde sans femmes (2011)

Une petite station balnéaire de la Côte Picarde, la dernière semaine d’août. En leur remettant les clefs d’un appartement de location, Sylvain fait la connaissance d’une jeune mère, quadra sexy et de sa fille discrète et timide, aussi séduisantes l’une que l’autre. L’occasion rêvée de sortir ne serait-ce que quelques jours d’une vie solitaire dont les femmes sont désespérément absentes.

Qu’est devenu Sylvain que nous avions laissé tout penaud à la fin du Naufragé ? Guillaume Brac pose à nouveau sa caméra à Ault et signe un vrai bijou rappelant les grands classiques d’Eric Rohmer mais aussi de Jacques Rozier, en particulier Maine océan et , dont il s’impose comme étant le digne successeur, tout en proposant un univers singulier, rafraichissant et unique. Rarement, un film aura autant subjugué par son apparente simplicité et spontanéité. Magnifiquement interprété par Vincent Macaigne (une fois de plus) mais aussi Laure Calamy et Constance Rousseau, Un monde sans femmes allie à la fois la beauté plastique (la lumière capturée sur pellicule 16mm est un régal pour les yeux) au portrait pudique, mélancolique, attendrissant et parfois amer d’êtres solitaires qui vont tenter de rentrer en contact pendant quelques jours. Un monde sans femmes est une expérience à part entière puisque le spectateur est invité à explorer toutes les palettes d’émotions que peuvent procurer le cinéma, en à peine une heure. Drôle, poignant, séduisant, original et tendre, Un monde sans femmes, miracle comme il s’en produit rarement dans le cinéma français (à tel point qu’il en presque difficile d’en parler), capte la vie, respire l’amour du cinéma et impose d’emblée Guillaume Brac comme l’un des réalisateurs à suivre de près.

Présentation - 4,0 / 5

Bien que le test n’ait pas été réalisé sur le produit final, nous sommes en mesure de dire que le visuel, reprenant celui de l’affiche du film, est très réussi et attractif. Le menu principal est animé et musical, mais ne comporte ni chapitrage, ni sous-menu des langues. Comme l’indique l’éditeur dans son dossier de presse, « la galette est lovée dans un digipack vernis mat ».

Bonus - 3,5 / 5

Accompagné de son chef opérateur Tom Harari, le metteur en scène Guillaume Brac évoque pendant une vingtaine de minutes le tournage d’Un monde sans femmes, les conditions des prises de vue (une dizaine de personnes derrière la caméra), l’importance du tournage en pellicule, les références (Eric Rohmer, Jacques Rozier), la collaboration avec les acteurs non professionnels, le tout étant parsemé d’anecdotes.

S’ensuit une douzaine de séquences laissées sur le banc de montage (23min), certaines prolongeant le quotidien de Juliette et Patricia, ainsi que la relation entre tous les personnages principaux, Patricia et Sylvain d’un côté, Juliette et Sylvain de l’autre. Notons que ces scènes coupées, superbes au demeurant, sont ensuite disponibles agrémentées des commentaires de Guillaume Brac et de son monteur Damien Maestraggi, où l’on apprend entre autre la raison de leur éviction. Ce sont surtout les véritables habitants et acteurs non-professionnels qui ont fait les frais de ce montage.

Issue de l’interview disponible en début de programme, une petite anecdote de Guillaume Brac sur la catastrophique première nuit de tournage du Naufragé est disponible (3min).

Enfin, nous retrouvons le court-métrage d’école de Guillaume Brac intitulé Le Joli corps ou « Regarde-moi » (8min00) et interprété par Julien Lucas. La relation hommes/femmes est déjà au centre de ce petit film bien troussé.

Image - 3,5 / 5

L’image du Naufragé et Un monde sans femmes est fidèle à celle découverte lors de leur sortie dans les salles. Le tournage des deux films a été effectué en 16mm afin de capter les variations de la lumière du soleil et les véritables dégradés du ciel. Les partis-pris esthétiques originaux sont respectés, les contrastes manquent de concision surtout sur les scènes sombres où les noirs paraissent bouchés, le grain est flatteur, la colorimétrie un poil terne sur Le Naufragé, mais la clarté est de mise dans les deux cas. La propreté est indéniable, tout comme la stabilité, bien que divers flous et un piqué quelque peu émoussé demeurent notables tout du long.

Son - 4,0 / 5

Les deux films sont proposés en Dolby 2.0 de très bonne qualité, délivrant des dialogues avec une grande clarté et des effets annexes dynamiques et précis. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant manquent à l’appel.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm