Réalisé par Jean-Baptiste Léonetti
Avec
Sami Bouajila, Julie Gayet et Jean-Pierre Andréani
Édité par M6 Vidéo
Dans un monde déshumanisé, Philippe et Marie, deux orphelins, grandissent ensemble. 20 ans plus tard, ils sont mariés. Philippe est un cadre froid et implacable. Marie assiste impuissante à ce qu’ils sont devenus l’un pour l’autre : des étrangers. Leur destin bascule lorsque Marie décide de braver le système pour préserver ce qu’il reste de leur amour. Jusqu’où iront-ils pour continuer d’exister à deux, seuls contre tous ?
En France, le cinéma n’a peut-être pas beaucoup de moyens mais beaucoup d’idées. Carré blanc en est la parfaite illustration. Remarqué en 2003 avec son court-métrage Le pays des ours, le cinéaste Jean-Baptiste Léonetti réalise un petit coup de maître avec Carré blanc, un premier long métrage d’anticipation ambitieux et magnifiquement photographié.
Le spectateur plonge dans un monde déshumanisé où même la couleur semble s’être volatilisée. Bureaucratique, ultra-violent, glacial, cet univers, à mi-chemin entre 1984 et Alphaville, est mené par des hommes à son image, insensibles, pervers et manipulateurs. Les performances de Sami Bouajila et Julie Gayet s’inscrivent parfaitement dans cette atmosphère ténébreuse qui aborde la question de la place de l’individu dans le groupe et ce que deviendrait l’être humain dans une société totalitaire. Tous ces thèmes sont condensés en 1h15 montre en main. Jean-Baptiste Léonetti a des choses à dire, à montrer, et le fait très bien. Un auteur est né.
L’éditeur n’a pas jugé bon de reprendre le visuel de l’affiche du film et a préféré misé sur la photo de mariage du couple aperçue dans le film. Le menu principal est animé et musical.
On aurait aimé en apprendre davantage sur cette production mais les images de tournage et les intentions du réalisateur Jean-Baptiste Léonetti resteront secrètes. Nous ne trouvons que la bande-annonce ainsi qu’une galerie de photos inutile car constituée uniquement de clichés tirés du film.
Comme son titre l’indique, la photo du chef opérateur David Nissen est essentiellement constituée de blanc et de noir. Si nous aurions aimé découvrir les magnifiques partis-pris esthétiques en Haute définition, nous devrons nous contenter d’une édition SD plutôt bien emballée. La gestion des contrastes est solide bien que divers fourmillements et moirages s’invitent à la partie, la clarté est de mise, les noirs sont aléatoires (tantôt denses, tantôt poreux) et le piqué n’est pas aussi ciselé qu’espéré.
N’hésitez pas à sélectionner directement la piste Dolby Digital 5.1 qui instaure de belles conditions acoustiques en délivrant son lot probant d’ambiances et d’effets en tous genres. Le caisson de basses ne reste pas sans rien faire, la balance frontale est riche et fine. Les bruits de la circulation sur les scènes en extérieur, ainsi que les annonces récurrentes sur les séquences en intérieur sont logées à la même enseigne. La Stéréo s’en tire avec les honneurs. Les dialogues, les effets et la musique sont mixées avec homogénéité.