Les Cannibales (1970) : le test complet du DVD

Cannibali, I

Réalisé par Liliana Cavani
Avec Pierre Clémenti, Britt Ekland et Tomás Milián

Édité par M6 Vidéo

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Le 14/01/2013
Critique

Plongés dans un pays totalitaire, une jeune fille et un jeune homme bravent l’interdiction qui leur est faite d’enterrer les cadavres des opposants. Pour donner à un frère, puis à d’autres, une sépulture, ils s’attirent les foudres de la police.

Avec une atmosphère de cauchemar paisible où les piétons vaquent à leurs occupations tout en enjambant avec précaution les cadavres qui se trouvent sous leur pas, la réalisatrice Liliana Cavani nous plonge dans un univers insolite où le système totalitaire isole et annihile les sentiments. Oeuvre à la frontière du fantastique sur la contestation, la transgression des interdits et pour la liberté d’esprit, Les Cannibales demeure l’une des oeuvres phares et les plus libres de la réalisatrice de Portier de nuit mais aussi l’un des films les plus singuliers du cinéma transalpin des années 60, autrement dit à l’époque où il avait des choses à dire.

Si le récit est marqué par quelques longueurs et symboliques parfois trop appuyées, notamment durant la deuxième partie, on reste souvent subjugué par la beauté de la mise en scène, fasciné par la photographie du film et la partition d’Ennio Morricone. Bien avant de devenir la James Bond Girl de L’Homme au pistolet d’or, la comédienne Britt Ekland, qui commençait à devenir très célèbre en Italie (Les Intouchables), trouve ici l’un de ses plus rôles les plus marquants.

Présentation - 3,5 / 5

Le boîtier Keep Case renferme le DVD sérigraphié aux couleurs de la collection des Maîtres Italiens SNC. Le menu principal animé sur des extraits du film reprend également l’habillage habituel, sobre et efficace, sur la musique d’Ennio Morricone.

Bonus - 3,5 / 5

A chaque nouvelle vague italienne, SNC/M6 Video complète sa collection par des portraits de ceux qui ont donné au cinéma transalpin ses lettres de noblesse. Carlo Lizzani donne ici la parole à Liliana Cavani (née en 1933), réalisatrice de Portier de nuit, Les Cannibales, Ripley s’amuse. Pendant une heure, la cinéaste, qui s’est toujours battue pour préserver son indépendance dans l’industrie cinématographique, évoque son parcours, la mise en scène de quelques uns de ses plus grands films (dont Les Cannibales), son engagement, donne son avis sur le cinéma italien contemporain. Cette interview dense et passionnante, est illustrée par quelques photos de tournage, mais tous les extraits de films semblent avoir été censurés, probablement pour des raisons de droits.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

Jusqu’alors inédit en DVD et remasterisé pour l’occasion, Les Cannibales de Liliana Cavani est livré dans un master SD fort plaisant, restituant les superbes partis-pris esthétiques du chef opérateur Giulio Albonico, faisant la part belle aux teintes froides. S’il n’est pas exempt d’artefacts de compression et de plans flous, le cadre large fourmille de détails soignés, le piqué est à l’avenant, la propreté impressionnante, le grain cinéma respecté, les contrastes riches, la copie stable, la clarté omniprésente et la profondeur de champ n’en finit pas d’étonner notamment sur les plans larges.

Son - 3,5 / 5

En dépit d’un aspect confiné, le mixage mono italien s’en tire avec les honneurs, d’autant plus qu’il n’a de cesse de mettre à l’avant l’entêtante musique composée par le maestro Ennio Morricone. Les dialogues, entièrement repris en postsynchronisation, demeurent précise bien que l’ensemble manque parfois de naturel, les effets et ambiances sont corrects, et le confort acoustique assuré.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm