Reminiscences of a Journey to Lithuania (1972) : le test complet du DVD

Réalisé par Jonas Mekas
Avec et Jonas Mekas

Édité par Potemkine Films

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Le 28/01/2013
Critique

« Cette oeuvre est composée de trois parties. La première est faite de films que j’ai tournés avec ma première Bolex à notre arrivée en Amérique, surtout pendant les années 1950 à 53. Ce sont les images de ma vie, de celle d’Adolfas, de ce à quoi nous ressemblions à l’époque; des plans d’immigrants à Brooklyn, pique-niquant, dansant, chantant; les rues de Williamsburg.

La seconde partie a été tournée en août 1971, en Lituanie. Presque tout a été filmé à Seminiskiai, mon village natal. On y voit la vieille maison, ma mère (née en 1887), tous mes frères célébrant notre retour, les endroits que nous connaissions, la vie aux champs et autres détails insignifiants. Ce n’est pas une image de la Lituanie actuelle, ce sont les souvenirs d’une « personne déplacée » retrouvant sa maison pour la première fois après vingt-cinq ans.

La troisième partie débute par une parenthèse sur Elmshorn, un faubourg de Hambourg, où nous avons passé un an dans un camp de travaux forcés pendant la guerre. Après avoir fermé la parenthèse, nous nous retrouvons à Vienne avec quelques-uns de mes meilleurs amis, Peter Kubelka, Hermann Nitsch, Annette Michelson, Ken Jacobs. Le film s’achève sur l’incendie du marché aux fruits de Vienne, en août 1971. Le son : je parle pendant une grande partie du film de moi-même en tant que « personne déplacée », de mes rapports avec la Maison, la Mémoire, la Culture, les Racines, l’Enfance. Il y aussi quelques chansons lituaniennes chantées par tous les frères Mekas. » - Jonas Mekas

En 1944, en raison des malheurs de la Deuxième Guerre mondiale, Jonas Mekas et son frère Adolfas sont envoyés dans un camp de travaux forcés et faits prisonniers de guerre de l’Allemagne nazie près d’Hambourg. Arrivés à Brooklyn, ils devront attendre près de quinze années avant de pouvoir correspondre avec leurs parents, et 27 ans au total avant de pouvoir revoir leur mère en 1971. Armé de sa caméra Bolex 16mm, Jonas Mekas a immortalisé cet instant dans Reminiscences of a Journey to Lithuania. Au-delà de cette histoire de séparation, de cet hommage à tous les immigrés déracinés de leur origine géographique et culturelle, ce journal intime renvoie à notre propre famille, aux instants que nous aurions aimé figer et enregistrer. Jonas Mekas filme le visage de sa mère sous toutes les coutures, imprime sur la pellicule sa démarche, ses gestes du quotidien, son sourire, son regard. Le contexte politique qui a séparé cette famille se ressent à chaque plan, la mélancolie et l’émotion demeurent omniprésentes. Cette famille, c’est un peu la nôtre, et c’est sans doute pour cela que Reminiscences of a Journey to Lithuania marque autant les mémoires, encore longtemps après.

Présentation - 4,5 / 5

Le DVD est confortablement installé dans un Digipack du plus bel effet, élégant, beau. Le visuel comprend une signature du réalisateur en bas à droite, ainsi que plusieurs portraits de la mère du cinéaste. Un superbe livret de 20 pages constitué de propos du metteur en scène (sur les conditions de tournage), de photos, d’une critique du New York Times, est également disponible à la fois en anglais et en français. Le menu est également animé et musical.

Bonus - 1,5 / 5

En guise de supplément, nous trouvons deux petits segments (7’ au total) filmés en 16mm. Le premier, Going home, a été tourné par Adolfas Mekas en 1971 lors du voyage en Lituanie avec son frère Jonas. Ces images montrent l’envers du décor et quelques étapes de ce voyage. Le deuxième segment, Journey to Lithania, réalisé par Pola Chapelle, est du même acabit.

Image - 3,5 / 5

Bravo à l’éditeur qui livre une copie impressionnante de Reminiscences of a Journey to Lithuania, entièrement tourné à l’aide d’une caméra Bolex 16mm. Le film est un collage d’images plus ou moins bien conservées, la propreté est souvent de mise, la stabilité appréciable et la gestion des couleurs solide. La clarté est également au rendez-vous, même si certaines archives se montrent plus altérées que d’autres, et l’ensemble peut compter sur un encodage solide. Comme pour le master de The Brig et compte tenu de l’âge du film, les conditions de prises de vue et la conservation du matériel d’origine, la copie tient du miracle et demeure de fort bonne tenue.

Son - 2,5 / 5

Le mixage anglais fait ce qu’il peut pour restituer la voix-off de Jonas Mekas qui commente ce journal intime. Mais l’ensemble demeure couvert, quelques craquements et saturations parsèment le film. C’est limite mais ça passe. Les sous-titres français, anglais et lituaniens sont également disponibles.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm