Dernière séance (2011) : le test complet du DVD

Un jeune homme, Sylvain, voue sa vie à un cinéma de quartier condamné à disparaître. Il habite au sous-sol de la salle dont il est à la fois programmateur, projectionniste et caissier. Chaque nuit, après la dernière séance, il sort pour un rituel meurtrier…

Avec Dernière séance, le réalisateur Laurent Achard s’interroge sur la mort du cinéma caractérisée par la fermeture d’une salle de cinéma de province et de la disparition du métier de projectionniste. De ce fait, le titre du film renvoie à la chanson culte d’Eddy Mitchell, écrite en 1977, narrant la fermeture des petites salles de quartier.

Tourné en 21 jours, Dernière séance est un pur exercice de style, intrigant, soigné, esthétiquement recherché, porté par l’intense interprétation du comédien Pascal Cervo, acteur rare révélé en 1993 par Gaël Morel dans A toute vitesse.

Cette troisième collaboration entre le metteur en scène Laurent Achard et le comédien s’adresse en priorité aux cinéphiles plutôt qu’aux inconditionnels du film de genre puisque, en tant qu’amoureux du cinéma, le réalisateur truffe son film de références, de John Carpenter à Mario Bava en passant par Jacques Tourneur, Alfred Hitchcock (visiblement, Psychose en a encore traumatisé un) et Dario Argento. Laurent Achard joue habilement avec les codes liés au genre, comme la solitude du héros, le flash-back (puissante Karole Rocher), et les meurtres à l’arme blanche, mais au-delà de ce cahier des charges respecté, le metteur en scène livre un drame intimiste doublé d’un impressionnant et audacieux hommage au 7e art et à ceux qui l’ont fait vivre.

Comme d’habitude, Epicentre Films soigne particulièrement l’emballage. De la jaquette en passant par la sérigraphie du DVD et le menu principal animé et musical. Un très bel objet, élégant et attractif.

Un making of (31’) propose quelques images de tournage brutes à travers lesquelles on peut apercevoir le réalisateur Laurent Achard diriger ses comédiens, mettre ses plans en place et répéter avec son équipe. Le documentaire se focalise sur les séquences avec la majorette et le final face à l’écran de cinéma.

Nous trouvons ensuite une petite interview du comédien Pascal Cervo (12’). Après avoir rapidement évoqué l’histoire du film, l’acteur principal de Dernière séance évoque sa préparation pour incarner un serial killer (éprouvant selon lui), ainsi que sa troisième collaboration avec le cinéaste Laurent Achard après Plus qu’hier, moins que demain (1997) et Le Dernier des fous (2006). Quelques images de tournage viennent illustrer ces propos.

L’interactivité se clôt que une galerie de photos, la biographie de Pascal Cervo, la filmographie de Laurent Achard et la bande-annonce du film.

Si l’image reflète indéniablement le manque de moyens mis à disposition du réalisateur, la texture de ce master participe à l’atmosphère glauque du film avec une colorimétrie glacée, des contrastes légers ainsi qu’un léger grain perceptible. Les nombreuses séquences nocturnes sont joliment restituées, les teintes froides propres et nettes, bien que plusieurs baisses de la définition demeurent constatables. Le piqué reste émoussé et les détails manquent de concision.

Nous avons affaire à une piste unique Dolby Digital stéréo de fort bon acabit, délivrant les dialogues avec suffisamment d’ardeur et des effets annexes appréciables. Certes, il ne faut pas s’attendre à des miracles mais l’écoute reste précise tout du long, le mixage est parfois étonnamment riche, même si, comme dans les autres films de Laurent Achard, il n’y a aucune musique originale soulignant l’action. Les sous-titres français pour sourds et malentendants sont également disponibles.