Les Enfants nous regardent

Les Enfants nous regardent (1944) : le test complet du DVD

Bambini ci guardano, I

Réalisé par Vittorio De Sica
Avec Emilio Cigoli, Luciano De Ambrosis et Isa Pola

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 21/11/2012
Critique

Le petit Pierrot est au coeur d’un drame familial : sa mère, Nina, décide de quitter son mari pour aller vivre avec son amant et abandonne son fils. La maladie de Pierrot la ramène au foyer mais son amant revient la chercher.

Cela fait une dizaine d’années que Vittorio de Sica enchaine les rôles comiques qui l’ont rendu très populaires au cinéma comme au théâtre. Au début des années 40, le comédien s’essaye à la mise en scène avec Madeleine, zéro de conduite, Roses écarlates et Mademoiselle Vendredi qui révèle Anna Magnani. Si ces trois comédies restent anecdotiques, c’est avec Les Enfants nous regardent (I bambini ci guardano), où il n’apparaît pas, que naît le grand metteur en scène et l’un des pères fondateurs du néoréalisme. Rétrospectivement, Les Enfants nous regardent annoncent tous les chefs d’oeuvre du cinéaste à venir et tous ses thèmes de prédilection, notamment le monde des adultes vu à travers les yeux d’un d’enfant, l’enfance malheureuse, la fin de l’insouciance et l’éclatement de la cellule familiale, que l’on retrouvera plus tard dans Sciuscià ou Miracle à Milan.

Co-écrit par Cesare Zavattini et adapté du roman Pricò de Cesare Giulio Viola, ce superbe mélodrame souvent oublié dans la filmographie de Vittorio de Sica, a été tourné en 1942 mais aura attendu près de deux ans pour sortir dans les cinémas italiens. La raison est que Vittorio de Sica prend ici pour cible une famille de la petite bourgeoisie italienne qui traverse une épreuve ne laissant personne indemne, surtout pas l’enfant d’un couple dont la femme adultère n’hésite à abandonner mari et progéniture pour s’enfuir avec son amant.

Ces thèmes alors nouveaux voire tabous (on peut penser aux Amants diaboliques de Luchino Visconti qui venait tout juste de sortir), n’ont pas été du goût de la censure et des autorités qui ont alors bloqué le film le plus longtemps possible, jusqu’à la libération de Rome. Les Enfants nous regardent est un drame authentique qui met en avant les travers de la société italienne d’alors avec une folle modernité (bien que réalisé en plein fascisme), et dont le final pessimiste nous laisse totalement sans voix. Un réalisateur et un nouveau cinéma viennent de naître.

Édition - 5 / 10

Le DVD repose dans un superbe slim digipack qui comprend également un petit livret de 12 pages signé Jean A. Gili. En guise d’interactivité nous trouvons une galerie de photos et d’affiches, ainsi qu’une filmographie sélective de Vittorio de Sica. La sérigraphie du DVD est élégante, le menu principal fixe et musical fort soigné. Un très bel objet.

Jusqu’alors inédit en DVD en France, Tamasa Distribution livre un master fatigué des Enfants nous regardent, bien que l’encodage demeure solide. La gestion des contrastes est cependant trop aléatoire, la copie reste marquée par de nombreuses scories et tâches diverses (le générique est constellé de points et de tremblements), les noirs manquent de concision et les blancs paraissent parfois trop brûlés. Le piqué est donc quasiment inexistant, bien que l’ensemble parvient, non sans mal, à trouver un certain équilibre. Cela n’empêche pas les fourmillements de réapparaitre, les fondus enchainés entrainent quelques décrochages, le grain est hasardeux, les flous récurrents, tandis que les scènes sur la plage (46e minute) sont marquées par des plans abimés, sombres, mais curieusement propres !

Même si la bande son mono a visiblement été sauvée à temps, l’écoute demeure parasitée par un bruit de fond constant, un volume des dialogues précaire (visiblement enregistrés en son direct), dont le niveau tend à varier au cours d’une même séquence. Tantôt couvertes, tantôt lointaines, les voix des comédiens et la musique de Renzo Rossellini ne sont jamais claires ni totalement distinctes et nécessitent que l’on tende souvent l’oreille. Seule la version originale mono est disponible, accompagnée de sous-titres français.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
5 / 10
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Sabrina Piazzi
Le 23 novembre 2012
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