Go Go Tales (2007) : le test complet du DVD

Le Paradise est un cabaret chic de gogo danseuses situé dans le sud de Manhattan. Une usine à rêves dirigée par Ray Ruby, impresario éminemment charismatique, assisté par ses vieux compères et une bande de personnages pittoresques. Malheureusement, tout ne va pas pour le mieux au Paradise : les danseuses menacent Ray d’une grève et il doit également affronter la colère de la propriétaire des lieux, bien décidée à les expulser. Ray tente sa chance à la loterie.

Tourné en Italie (Cinecittà) à la suite de Mary, Go Go Tales aura mis près de cinq années pour nous parvenir en France. Ce qui avec le recul est assez regrettable puisque Go Go Tales est l’un des films les plus attachants, légers et drôle du réalisateur habituellement sulfureux.

Si nous retrouvons ici le monde de la nuit cher au cinéaste, le ton est ici plus doux et comique bien que l’histoire montre un monde idyllique en perdition (le club s’appelle Paradise), celui de la fête dans les clubs de gogo danseuses, auquel Abel Ferrara a voué une grande partie de sa vie, tout en mettant en parallèle la difficulté de subsister dans le monde du spectacle. Ce dernier s’entoure de comédiens fidèles tels que Matthew Modine, Willem Dafoe et Asia Argento, mais aussi de Bob Hoskins, Riccardo Scamarcio, très en formes et visiblement heureux de se lâcher devant la caméra virevoltante, élégante et même aérienne du metteur en scène qui a pris un indéniable plaisir à filmer.

Avec ses personnages gentiment frappadingues et empathiques, le chic de sa mise en scène et de la photo, Go Go Tales peut se targuer de figurer au rang des films les plus divertissants et cocasses d’Abel Ferrara.

Le DVD est positionné dans un boitier digipack élégant, reprenant le visuel de l’affiche du film. Le menu principal, animé et musical, va droit à l’essentiel et ne propose que le chapitrage. Aucun supplément n’est disponible pas même la bande-annonce du film.

Si nous avons du patienter 5 ans pour voir Go Go Tales sur le grand écran, Capricci n’a pas attendu pour rendre le film d’Abel Ferrara disponible dans les bacs. En plus, l’éditeur nous livre un superbe master. La colorimétrie affiche d’emblée une vivacité rassurante, restituant habilement les jeux de lumières et de spots propres au cabaret. Les partis-pris esthétiques du chef opérateur surdoué Fabio Cianchetti (Terraferma, La solitude des nombres premiers) sont donc respectés, les noirs sont denses, parfois moins compacts mais toujours agréables pour les yeux, le piqué est ferme, les détails fort appréciables et les contrastes riches et concis. Les rares séquences en extérieur sont claires et nettes. Une très belle édition SD.

Seule la version originale Dolby Digital 5.1 est disponible et on ne s’en plaindra pas. Go Go Tales est un film plongeant le spectateur dans l’univers d’un cabaret et les numéros musicaux sont omniprésents. Les enceintes latérales s’en donnent à coeur joie et délivrent constamment de nombreux effets, ambiances ainsi que la musique (dont le mythique I’ve Seen That Face Before de Grace Jones), créant ainsi une spatialisation concrète, dynamique et même saisissante. S’il n’y a rien à redire concernant l’excellente balance frontale, les dialogues auraient en revanche mérité d’être plus relevés sur la centrale et se voient souvent couverts par les effets annexes.

Crédits images : © Capricci