Les Enfants de Belle Ville (2004) : le test complet du DVD

Akbar est jeune, il vient d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son exécution dans une prison de Téhéran, son meilleur ami et sa soeur vont tenter d’obtenir le pardon du père de sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à son destin.

Avant de connaître une consécration internationale en 2011 avec Une Séparation, Asghar Farhadi avait déjà signé quelques longs métrages très remarqués (A propos d’Elly, La Fête du feu) dont Les Enfants de Belle Ville, son deuxième film mis en scène en 2004.

Il aura donc fallu attendre 8 ans pour découvrir ce beau film avec lequel le cinéaste iranien continuait de faire ses classes tout en imposant petit à petit ses thèmes de prédilection (un reflet de la société iranienne en mettant ici l’accent sur la peine de mort, le pardon, la vengeance) et sa maîtrise du récit. Les Enfants de Belle Ville marque également la première collaboration du réalisateur avec l’excellente comédienne Taraneh Alidoosti.

Comme dans ses autres films, Asghar Farhadi multiplie les points de vue et laisse au spectateur le choix de se faire sa propre opinion sur les agissements des personnages (où est le bien ? Où est le mal ?), tandis que l’histoire d’amour naissante des deux protagonistes est perturbée par un drame moral sous-jacent mettant en scène un personnage qu’on ne fait qu’apercevoir et qui pourtant est omniprésent.

Rétrospectivement, Les Enfants de Belle Ville est peut-être l’oeuvre la moins prenante et poignante de son auteur. Mais la virtuosité de certaines séquences et la solide interprétation d’ensemble font de ces Enfants de Belle Ville un film fort et engagé.

Le menu principal légèrement animé et musical reprend le visuel de la jaquette. Le DVD repose dans un slim digipack élégant.

Outre la filmographie du réalisateur, un lot de bandes-annonces et un pot-pourri des critiques presse du film, un entretien (8’) entre le cinéaste, critique de cinéma à Positif et journaliste N.T. Bing et Asghar Farhadi est également au programme. Le réalisateur revient sur son parcours, ses débuts à la mise en scène, son expérience au théâtre et son rapport au spectateur. Cette interview est malheureusement trop succincte, d’autant plus que les propos d’Asghar Farhadi sont entrecoupés par des extraits de ses films et de la Cérémonie de clôture du Festival de Berlin en 2011 où Une Séparation a remporté l’Ours d’Or du meilleur film, les Ours d’Argent de la meilleure actrice et du meilleur acteur pour tous les comédiens.

Un beau master SD. Les noirs sont denses, la colorimétrie vive et chatoyante (en particulier les teintes bleues omniprésentes), les contrastes soignés et la luminosité probante. La copie est propre et malgré un grain occasionnel sur les séquences sombres, la définition n’est jamais prise en défaut et le piqué demeure agréable tout du long.

La version persane stéréo révèle une ardeur bienvenue. La balance gauche-droite est savamment dosée, les voix des comédiens fortes et distinctes, les ambiances annexes parviennent à percer, pour finalement offrir un mixage homogène, fluide et sans esbroufe inutile.