Alyah (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Elie Wajeman
Avec Pio Marmaï, Cédric Kahn et Adèle Haenel

Édité par France.TV Distribution

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Le 04/02/2013
Critique

Paris 2011. Alex a vingt-sept ans. Il vend du shit et vit dans l’ombre de son frère Isaac, lequel après avoir été son soutien est devenu son fardeau. Alors quand son cousin lui annonce qu’il ouvre un restaurant à Tel-Aviv, Alex imagine le rejoindre pour changer enfin de vie.
Déterminé à partir, Alex doit dès lors trouver de l’argent et faire son Alyah. Mais il devra aussi tout quitter : Paris qu’il aime tant, Esther son ancien amour, Mathias son ami de toujours et Jeanne qu’il vient de rencontrer. Saisi entre son Alyah, la vente de drogue, ses amours complexes et un frère destructeur, Alex devra trouver sa voie.

Remarqué avec son premier court-métrage Los Angeles, le metteur en scène Elie Wajeman signe avec Alyah un premier long métrage prometteur dont les thématiques et les partis-pris ne sont pas sans rappeler le cinéma de James Gray et de Spike Lee. Film-noir, histoire d’amour et récit initiatique, Alyah (l’acte de retour en Israel pour un juif de la diaspora) mélange les genres avec brio, même si le récit manque de rebondissements et demeure finalement trop linéaire. Le dealer en quête de rédemption qui tente de mettre de l’ordre dans sa vie chaotique, symbole d’une jeunesse occidentale en manque de repères, est sobrement interprété par Pio Marmaï, révélé en 2008 dans Le Premier jour du reste de ta vie.

Alyah est un film au rythme enlevé, montrant pertinemment le désespoir du personnage principal qui n’hésite pas à fuir ses problèmes pour s’exiler dans un pays constamment au bord de l’explosion (dont il ne parle pas la langue), dans le but de se reconstruire. Aux côtés de Pio Marmaï, notons les premiers pas de Cédric Kahn en tant que comédien, qui s’en sort fort bien et impose un charisme brut doublé d’une sensibilité à fleur de peau. Les séquences entre les deux comédiens sont d’ailleurs les meilleures du film et l’on regrettera juste que le reste ne soit pas aussi intense. Elégant, porté par d’excellents comédiens et doublé d’une superbe photo, Alyah impose un nouvel auteur à suivre dans le cinéma français.

Présentation - 3,5 / 5

France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions. Le menu principal est animé et musical. La jaquette reprend quant à elle le visuel de l’affiche du film… qui n’était guère attirant.

Bonus - 3,0 / 5

L’éditeur propose quelques courtes interviews (5’) de l’équipe du film (Cédric Kahn, Adèle Haenel, Pio Marmaï et le réalisateur Elie Wajeman) données lors de la sortie d’Alyah dans les salles. Une voix-off insupportable qui se croit bon de raconter le film laisse heureusement place aux propos pertinents des comédiens et du metteur en scène, ce dernier se penchant notamment sur le difficile mélange des genres.

S’ensuit un entretien en solo avec Cédric Kahn (7’), le réalisateur d’Une vie meilleure et L’Ennui, qui fait dans Alyah ses premiers pas (réusis) devant la caméra. Notre interlocuteur revient sur sa rencontre et sa collaboration avec Elie Wajeman, les thèmes du film, ses appréhensions à donner la réplique à des comédiens confirmés.

Trois scènes coupées (8’) sont également au programme. Très réussies, ces séquences laissées sur le banc de montage dévoilent un peu plus le passé d’Alex avec Esther, et la rupture entre Alex et Jeanne.

Enfin, France Télévisions Distribution livre l’excellent premier court-métrage réalisé par Elie Wajeman intitulé Los Angeles (17’, 2008). Lors d’une fête, Arthur embrasse Laura. Mais Laura est la compagne d’Antoine un dealer dangereux. Les deux amants vont se revoir et vivre une histoire d’amour secrète, risquée, enivrante. Une nuit, ils décident de voler Antoine et de quitter Paris.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

Alyah bénéficie d’un beau master SD. La gestion des contrastes demeure solide, le piqué est plutôt agréable et la clarté est appréciable. Certains diront que la luminosité entraine une sensible perte des détails mais les partis-pris esthétiques originaux du chef opérateur David Chizallet sont honorés, y compris l’usage de filtres rendant chaque source de lumière étincelante et ouatée. Le cadre large est élégant, le léger grain sauvegardé, et l’usage fréquent de la caméra à l’épaule peut compter sur un encodage costaud. Du bel ouvrage.

Son - 3,5 / 5

Il est évident que ce n’est pas avec Alyah que vous serez accusés de tapage nocturne. La piste Dolby Digital 5.1 ne sert qu’à spatialiser la belle musique du film, les ambiances naturelles étant quelque peu laissées de côté. Le report des voix est correct, la scène frontale jouit d’une belle ouverture des enceintes. En revanche, le caisson de basses reste au point mort. Pour ce genre de production, le mixage Stéréo est amplement suffisant, d’autant plus que cette option acoustique se révèle riche et fluide. Signalons l’absence de sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm