Mauvaise fille (2012) : le test complet du DVD

Louise apprend simultanément qu’elle est enceinte, et que sa mère est gravement malade. Le bonheur et la culpabilité, l’euphorie et la tristesse, l’amour filial et l’amour tout court. Il faudra bien neuf mois pour gérer tout ça…

Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, le comédien Patrick Mille, découvert en 1991 dans Mon père, ce héros de Gérard Lauzier, puis vu chez Jan Kounen (99 francs), Francis Veber (La Doublure) et Alain Corneau (Crime d’amour), signe l’adaptation du roman Mauvaise fille écrit par sa compagne Justine Lévy, inspiré de la propre vie de l’écrivaine. Cette transposition à l’écran cosignée par Patrick Mille et la romancière révèle la fougue, le talent, le naturel, la puissance, la fragilité et la sensibilité d’Izia Higelin devant la caméra. On savait la chanteuse et musicienne énergique sur scène, il en est de même dans le registre de la comédie. Le César du meilleur espoir féminin donc entièrement mérité puisqu’elle crève littéralement l’écran.

Pour un premier coup d’essai, Patrick Mille s’en sort haut la main, dirige excellemment ses comédiens (Carole Bouquet, Arthur Dupont, Bob Geldof sont également géniaux) et parvient à insuffler à son film un ton original, un rythme maintenu, un bel équilibre entre les scènes drôles et dramatiques, ainsi qu’une belle plume.

Film sur l’apprentissage de la vie, sur la mort et le deuil, sur la paternité et la maternité, Mauvaise fille est une réussite, tant sur le fond que dans la forme, dans lequel les personnages respirent, rient, pleurent, vivent avec le coeur battant très vite, ce qui n’est pas si courant pour une première oeuvre. Très prometteur donc.

Le menu principal est musical, élégant et animé sur des photos du film. Notons l’absence de chapitrage.

Outre la bande-annonce, nous ne trouvons qu’un petit making of de 24 minutes. Classique mais bien réalisé, ce documentaire croise les entretiens du réalisateur Patrick Mille, des comédiens Izia Higelin, Carole Bouquet et Arthur Dupont, avec les images du tournage. Les propos des intervenants sont denses, spontanés et sincères. Patrick Mille et Izia Higelin partagent leurs souvenirs de leur première fois, comprenez derrière la caméra pour le premier et devant pour la seconde. Le metteur en scène revient également sur l’adaptation du roman de Justine Lévy (sa compagne), le casting et les personnages.

Malgré un très léger bruit vidéo, ce master SD ne manque pas de charme et permet aux spectateurs d’apprécier la belle photo bigarrée de Jérôme Alméras (Dans la maison, Une nuit). La colorimétrie est riche, dense, chaude, le cadre jouit d’un beau traitement de faveur, les détails sont très appréciables et le piqué acéré. Les scènes diurnes sont lumineuses et brillantes, le relief fort appréciable et la profondeur de champ éloquente. Mauvaise fille aurait bien mérité un petit Blu-ray.

Pour son premier film en tant que réalisateur, Patrick Mille a visiblement eu envie de se faire plaisir et a mis le paquet du côté de la musique. Ce petit juke-box est servi par une piste Dolby Digital 5.1 de bon aloi, même si l’ensemble demeure souvent canalisé sur les enceintes avant. Les voix sont d’une précision sans faille sur la centrale, la balance frontale bien équilibrée et diverses ambiances naturelles parviennent à créer un indéniable confort phonique, à l’instar des séquences de la feria et de la tauromachie. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.