Héritage (2012) : le test complet du DVD

Une famille palestinienne se rassemble dans le Nord de la Galilée pour célébrer un mariage, dans un climat de guerre. Lorsque le patriarche tombe dans le coma, les conflits internes font exploser peu à peu l’harmonie familiale, révélant secrets et mensonges jusqu’alors enfouis…

Pour son premier passage derrière la caméra, la grande comédienne Hiam Abbass (The Visitor, Free Zone, Les Citronniers) a misé sur le film choral. Si elle révèle un indéniable talent de directrice d’acteurs, ne parvient jamais vraiment à intéresser et demeure trop brouillon. En situant son histoire familiale dans un contexte de guerre « fictive » entre Israël et le Liban (surtout caractérisée par des sons) et sans repaire chronologique, Hiam Abbass peine à impliquer le spectateur dans les tourments, secrets, problèmes, espoirs et illusions de chaque personnage.

On sent bien l’importance de cette histoire pour la réalisatrice, d’autant plus qu’Héritage a été tourné dans sa Galilée natale, située au nord d’Israël, où les terres splendides sont filmées avec un amour incontestable.

Hélas, si quelques comédiens se démarquent, à l’instar d’Hafsia Herzi et de Hiam Abbass elle-même, les différentes histoires ne parviennent pas à trouver une homogénéité, trop de personnages sont laissés sur le bas-côté et l’intrigue mélodramatique part un peu dans tous les sens comme dans Plus belle la vie. L’âme est là mais l’ensemble n’est guère attractif et demeure malheureusement trop froid pour marquer les esprits.

Le menu principal est animé et musical. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film.

En guise d’interactivité, nous trouvons un commentaire audio alerte et très intéressant de Hiam Abbass accompagnée pour l’occasion du premier assistant Antoine Chevrollier. Pendant 1h25, les deux collaborateurs n’ont de cesse de se renvoyer la balle et s’expriment notamment sur l’entièreté du casting, les lieux de tournage, les conditions des prises de vue. Les partis-pris, le travail sur le son, le travail avec les comédiens sont également passés au crible au fil de ce commentaire fort sympathique.

Nous trouvons également un lot de bandes-annonces issues du catalogue de l’éditeur ainsi que les credits.

Nous voici devant un bien beau master SD, très propre et clair, avec un cadre large fourmillant de détails. La photo fait la part belle aux teintes chatoyantes avec de fabuleux dégradés, les contrastes sont denses, le piqué joliment acéré et la profondeur de champ très appréciable. Seule une sensible perte de la définition se fait ressentir lors des scènes nocturnes, mais dans l’ensemble le transfert respecte parfaitement les intentions de la réalisatrice et du chef opérateur Antoine Héberlé (Paradise Now, Mademoiselle Chambon).

Les pistes habituelles stéréo et DD 5.1 mêlant le français, l’hébreu, l’arabe et l’anglais offrent un confort suffisant pour un film de cet acabit. Le deuxième mixage est à privilégier en raison d’une spatialisation convaincante de la musique (la séquence du mariage) et une délivrance des dialogues confortable. Les ambiances naturelles ne sont pas oubliées tout comme le beau soutien des basses et des enceintes latérales marquant le passage chronique des avions de chasse et des bombardiers.

Crédits images : © Diaphana