Une Estonienne à Paris (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Ilmar Raag
Avec Jeanne Moreau, Laine Mägi et Patrick Pineau

Édité par Pyramide Vidéo

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 20/06/2013
Critique

Anne quitte l’Estonie pour venir à Paris s’occuper de Frida, vieille dame estonienne installée en France depuis de nombreuses années. A son arrivée, Anne se rend compte qu’elle n’est pas désirée. Frida tente par tous les moyens de la décourager. Elle n’attend rien d’autre de la vie que l’attention de Stéphane, son jeune amant d’autrefois. Anne résiste à sa manière. A son contact, Frida va retrouver sa fougue d’éternelle séductrice.

Une Estonienne à Paris est le troisième long métrage du réalisateur estonien Ilmar Raag. Il s’inspire d’une histoire vraie, plus précisément de sa mère qui était alors seule et déprimée en Estonie, jusqu’à ce qu’on lui propose d’aller s’occuper d’une vieille dame estonienne très riche à Paris. Une expérience qui lui a redonné goût à la vie. Bercé par le cinéma hexagonal et ayant passé quelques années à La Sorbonne, il n’est pas étonnant que le cinéaste ait voulu rendre hommage à la capitale française en la filmant comme une publicité touristique, le plus souvent de nuit. Mais au-delà de cet amour pour la Ville Lumière, Ilmar Raag dresse le portrait subtil, classique mais attachant de trois solitudes.

Malgré la présence de Jeanne Moreau en vieille dame acariâtre, c’est la comédienne Laine Mägi qui tient ici le premier rôle. Ne parlant pas la langue de Molière, cette dernière a dû l’apprendre exprès pour interpréter Anne, qui quitte momentanément l’Estonie pour s’occuper d’une vieille dame qui n’a de cesse de mal lui parler et de la traiter comme une sous-fifre, avant de finalement s’ouvrir à elle.

Une Estonienne à Paris vaut essentiellement pour le jeu des comédiens, tous excellents, car du point de vue cinématographique on reste quand même sur notre faim. L’histoire demeure banale mais bien exploitée et sans pathos, quelques longueurs se font ressentir sans pour autant qu’on s’y ennuie. Il est certain que le film d’Ilmar Raag n’est pas très gai et demeure même austère, malgré quelques touches d’humour, mais un certain optimisme pointe le bout de son nez dans une dernière partie plutôt bien vue, délicate et finalement attachante.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette, le menu principal (fixe et musical) et la sérigraphie du DVD reprennent le visuel de l’affiche du film.

Bonus - 3,5 / 5

En premier lieu, nous trouvons un entretien avec le réalisateur Ilmar Raag (22’). En français, notre interlocuteur passe en revue son enfance en Union soviétique marquée par les comédies françaises avec Louis de Funès et Pierre Richard, ainsi que les films de cape et d’épée avec Jean Marais. Ilmar Raag évoque ensuite la genèse d’Une Estonienne à Paris, les thèmes, le casting, sa collaboration avec les deux comédiennes principales. Le tout est illustré par des photos issues du tournage.

L’artiste peintre et chef décoratrice Pascale Consigny nous fait une petite présentation des décors d’Une Estonienne à Paris (8’) et plus particulièrement de l’appartement du personnage de Frida. Du choix des couleurs, en passant par celui des meubles, des sols, des accessoires, tout y est finement analysé. Nous y voyons également quelques dessins préparatoires.

Enfin, l’éditeur joint également un entretien audio avec Jeanne Moreau (7’), extrait de l’émission Eclectik, présenté par Rebecca Manzoni et diffusé sur France Inter le 16 décembre 2012. La comédienne parle de sa partenaire Laine Mägi et ne tarit pas d’éloges à son égard. Dommage que cet extrait contienne un long passage du film rendant ce témoignage finalement anecdotique.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

Image - 4,0 / 5

Pyramide Vidéo livre un beau master d’Une Estonienne à Paris, restituant admirablement la photographie grisâtre mais élégante du film signée Laurent Brunet, chef opérateur éclectique et talentueux à qui l’on doit les superbes images de Free Zone, Séraphine et La Belle personne. Le directeur de la photographie privilégie les teintes sobres et froides renforçant la solitude des personnages, mais la clarté reste de mise, le relief est agréable et les détails sont précis. Les contrastes sont légers, les séquences sombres sont aussi fluides et définies que les scènes diurnes, le piqué est suffisamment vif, les noirs denses et l’encodage demeure solide jusqu’à la fin.

Son - 4,0 / 5

On ne s’y attendait pas, mais la piste Dolby Digital 5.1 d’Une Estonienne à Paris distille moult ambiances latérales, enveloppantes et précises, notamment sur les toutes les séquences en extérieur. Les frontales demeurent plutôt incisives, les dialogues sont toujours limpides quel que soit le contexte, la musique jazzy est idéalement spatialisée. De son côté, la stéréo remplit parfaitement son contrat en instaurant un remarquable et harmonieux confort acoustique.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

3,0
5
0
4
0
3
1
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Franck Brissard
Le 20 juin 2013
Pas de commentaire.

Lire les avis »

Multimédia
Une Estonienne à Paris
Bande-annonce VF

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)