Trois mondes (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Catherine Corsini
Avec Raphaël Personnaz, Clotilde Hesme et Arta Dobroshi

Édité par France Télévisions Distribution

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Le 25/06/2013
Critique

Al est un jeune homme d’origine modeste à qui tout réussit : il se marie dans huit jours avec la fille de son patron et doit prendre la tête de l’entreprise de son futur beau-père. Une nuit, après une soirée arrosée à fêter dignement tous ces projets d’avenir, il renverse un inconnu. Poussé par ses deux amis d’enfance, il abandonne le blessé et s’enfuit. De son balcon, Juliette a tout vu. Hantée par l’accident, elle va aider Véra, la femme du blessé, à retrouver l’homme qu’elle a vu fuir.

A l’origine de Trois Mondes il y a un drame personnel. A l’âge de 12 ans, la cinéaste Catherine Corsini a été renversée par la voiture d’un chauffard qui a ensuite pris la fuite. Drame psychologique porté par l’intense Raphaël Personnaz, Trois Mondes croise les destins de trois personnages réunis autour d’un accident qui va avoir des répercussions sur la vie de chacun.

Si elle se dit influencée par le cinéma de James Gray et de Jean-Pierre Melville (pour la forme, qui ne manque pas de classe), ainsi que du cinéma de Rainer Werner Fassbinder pour la logique implacable du récit, c’est plutôt du côté des films d’Alejandro González Iñárritu dont se rapproche le film de Catherine Corsini, avec ses bons côtés (intrigues entremêlées) comme ses mauvais (peu d’attachement pour les personnages).

Le récit tourne autour de la culpabilité, du rachat par l’argent, sur le prix à payer pour expier ses fautes. Catherine Corsini se montre beaucoup plus à l’aise dans le malaise et le dilemme de son personnage principal, symbole de la réussite économique malgré un contexte de crise, plutôt que dans l’examen sociologique des étrangers sans papiers en France, la partie la plus faible du film étant celle mettant en scène Arta Dobroshi, révélation du Silence de Lorna, qui malgré une excellente prestation ne parvient pas à se débarrasser des clichés liés à ce type de rôle. Même chose en ce qui concerne Clotilde Hesme. Si la comédienne accroche la pellicule, son personnage demeure lisse et finit malheureusement par irriter.

Catherine Corsini est donc nettement plus à son affaire dans la tension. Le film est rythmé, serré, mais pèche toutefois par son manque d’empathie, ses effets téléphonés, des seconds rôles à peine esquissés et son manque de réalisme à mesure que l’histoire avance.

Présentation - 3,5 / 5

Le menu principal reprend l’interface classique chère à France Télévisions. Animé et musical, l’ensemble demeure efficace.

Bonus - 2,0 / 5

Une édition un peu expédiée. En effet, en plus de la bande-annonce nous ne trouvons qu’un making of de dix minutes composé d’images issues de l’enregistrement de la musique du film dans les mythiques AIR Studios de Londres. Catherine Corsini assiste à cette session et évoque brièvement les thèmes de Trois mondes. Les comédiens interviennent également mais trop brièvement pour que l’on retienne ce qu’ils ont à dire sur les personnages. Quelques images de tournage viennent illustrer tout cela. Ce module se clôt sur la présentation du film au Festival de Cannes en 2012.

Image - 4,0 / 5

Malgré son passage éclair dans les salles, France Télévisions Distribution prend soin du film de Catherine Corsini et livre un service après-vente tout ce qu’il y a de plus solide. Les partis-pris esthétiques de la directrice de la photographie Claire Mathon (Angèle et Tony, Plein sud) sont respectés et la colorimétrie habilement restituée. La clarté est de mise, tout comme la fermeté des contrastes, un joli piqué et des détails appréciables sur l’ensemble des séquences en extérieur, y compris sur les très présents gros plans des comédiens. Notons de sensibles pertes de la définition et des plans un peu flous, qui n’altèrent cependant en rien le visionnage, d’autant plus qu’une légère texture argentique ne cesse de flatter les yeux. Un master SD élégant.

Son - 4,0 / 5

Immersion totale pour cette piste Dolby Digital 5.1 qui offre un confort sonore dynamique et un bel écrin acoustique renforcé par la belle musique symphonique de Grégoire Hetzel (L’Arbre, Incendies). Les dialogues sont exsudés avec force par la centrale, la balance frontale est ardente et les ambiances en extérieur ne sont jamais oubliées. La piste stéréo est également impressionnante et propose un confort suffisant pour qui n’est pas équipé en 5.1.

L’éditeur joint les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 10 mars 2021
Doit-on détruire la vie de celui qui a détruit la vie d’un autre ? Peut-on simplement se racheter, dégager sa conscience que ce soit pour le responsable d’un drame et/ou pour le témoin ? L’argent palie-t-il la souffrance d’une perte ? Et quel est le ‘coût’ de la souffrance ? Est-ce narcissique et prétentieux que de vouloir ‘arranger’ la vie des gens, leur venir en aide ? Questionnements profonds et sensibles du film « Trois mondes » de Catherine Corsini, réalisatrice de « la Nouvelle Eve » et des « Ambitieux » (entre autres)… Trois mondes… Trois vies… Celui des affaires, cru et vénal. Celui des intellos tourmentés, parfois veules et fuyants. Celui des prolos soumis à l’urgence de la survie et au maelström de la pauvreté… Voici un film à connotation philosophique, existentielle … Les acteurs jouent juste et de façon très sensible… Raphael Personnaz, notamment, qui soutient avec talent les tourments et les remords de son personnage ! Un thème pas si simple que cela, surtout bien plus original que ne le sous-entendent certains critiques. Structuré en unité de temps, d’espace comme une tragédie classique, filmé simplement, sans les « effets de manche » si à la mode dans les films à thèse, prenant comme un thriller, voici une ŒUVRE RARE dans sa perfection même…
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Franck Brissard
Le 25 juin 2013
Pas de commentaire.

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Trois mondes
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