L'Epine dans le coeur (2009) : le test complet du DVD

Réalisé par Michel Gondry
Avec Suzette Gondry, Jean-Yves Gondry et Michel Gondry

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 04/06/2013
Critique

Suzette, tante de Michel Gondry, raconte ses écoles dans les Cévennes où elle a été institutrice de 1952 à 1986. Mais petit à petit, Michel découvre une réalité de sa vie familiale qu’il ignorait et que ce film explore de manière sobre mais pleine d’émotions.

Alors qu’il vient de mettre en boite The Green Hornet aux Etats-Unis, l’éclectique, inclassable et inégal Michel Gondry revient dans sa famille pour y terminer un documentaire commencé quatre années auparavant sur sa tante Suzette Gondry, recueillant les nombreuses étapes et anecdotes qui ont ponctué sa longue vie d’institutrice avant-gardiste dans la campagne du fond des Cévennes, au fil du temps et de l’histoire. A l’aide d’une petite caméra DV, d’archives Super 8, des témoignages de sa tante et du reste de sa famille, Michel Gondry part faire le tour des huit écoles dans lesquelles a travaillé la protagoniste de L’Epine dans le coeur.

Progressivement, les rencontres d’anciens élèves laissent plus de place au noyau familial, Michel Gondry resserrant l’intérêt sur les relations fragiles, difficiles et pudiques de Suzette Gondry et de son fils Jean-Yves, la fameuse épine dans le coeur de Suzette. Le point fort de ce documentaire est donc inattendu. Certains propos sont bouleversants, notamment ceux de Jean-Yves qui témoigne de son vécu d’élève de sa propre mère, la disparition de son père, son homosexualité dissimulée, les rancoeurs. Comme rien n’est joué, feint ou répété, L’Epine dans le coeur révèle progressivement sa richesse, son coeur et ses tripes.

Plus qu’un « simple film de famille » comme certains critiques ont pu qualifier l’oeuvre de Michel Gondry, L’Epine dans le coeur révèle son universalité, un devoir de mémoire, un passage de témoin, une tendresse infinie, doublé du portrait d’une France rurale en voie de disparition. Une grande humanité coule dans le sang de Suzette Gondry, et se retrouve génétiquement dans les veines de Michel Gondry, beaucoup plus à l’aise dans cette simplicité que dans les grosses machines qui annihilent sa sensibilité comme The Green Hornet et L’Ecume des jours. L’Epine dans le coeur est probablement à ce jour le plus beau film de son auteur.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette et la sérigraphie du DVD reprennent le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est très beau, animé et musical. Le boîtier est également glissé dans un surétui cartonné.

Bonus - 3,0 / 5

Les suppléments de cette belle édition DVD complètent parfaitement le film de Michel Gondry.

Les Editions Montparnasse livrent l’intégralité des petites séquences d’animation en stop-motion parsemées dans L’Epine dans le coeur, réalisées par Valérie Pirson (2’), ainsi qu’un rapide montage de calendriers scolaires et leurs couches de griffonnages (2’).

La séquence des écoliers qui deviennent invisibles en revêtant les habits magiques apportés par Michel Gondry est également disponible dans son entièreté (2’), sur la chanson Little Monsters de Charlotte Gainsbourg.

La section intitulée Harkis (15’) revient de manière plus approfondie sur l’histoire de ces anciens élèves de Suzette, enfants d’anciens combattants de la guerre d’Algérie, qui se sont retrouvés en exil dans les Cévennes après l’indépendance.

En plus d’un lot de bandes-annonces issues du catalogue de l’éditeur, l’interactivité se clôt sur une note humoristique. La première fois que Suzette a utilisé une caméra Super 8, la tante de Michel Gondry l’a utilisée comme un appareil photo, photographiant une image par plan. Le montage Techno Suzette (6’) réalisé par Michel Gondry est issu de ce « ratage » transformé en clip techno par ses soins. Attention les yeux !

Image - 4,0 / 5

L’Epine dans le coeur est probablement le film le moins coûteux de Michel Gondry. Tourné avec une petite caméra DV à laquelle s’ajoutent des extraits de bobines Super 8, la copie proposée par Les Editions Montparnasse respectent chaque partis-pris, sans chercher à améliorer les images d’archives ou à faire de l’esbroufe inutile. Le format change selon le matériel utilisé, la gestion des contrastes est aléatoire, tout comme la clarté et la définition des séquences.

Son - 4,0 / 5

Rien à signaler du côté de cette piste Stéréo. Le confort est total malgré les conditions de tournage diverses et variées et les propos demeurent intelligibles.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm