Misfits - Saison 4 (2012) : le test complet du DVD

Misfits

Réalisé par Nirpal Bhogal
Avec Nathan Stewart-Jarrett, Joseph Gilgun et Matthew McNulty

Édité par Koba Films

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Le 03/07/2013
Critique

Des jeunes délinquants condamnés à des travaux d’intérêt général dans la banlieue londonienne sont frappés par la foudre. Cet accident déclenche chez eux des pouvoirs extraordinaires dont ils vont devoir apprendre à se servir. Un homme blessé arrive avec une mallette bourrée de billets de banque menottée à son poignet…

Les personnages récurrents des trois premières saisons de Misfits ont presque tous été renouvelés. On retrouve cependant Curtis, présent depuis le pilote diffusé en 2009. Le même thème continue d’être exploité : les « héros » d’un genre très nouveau sont confrontés à des « méchants » dont ils triomphent grâce à leurs pouvoirs extraordinaires. Nous faisons, au début de la saison 4, connaissance avec Jess dont la vision aux rayons X lui permet de voir à travers les murs, à l’instar d’un autre super-héro, le Clark Kent/Superman de Smallville.

Le sombre drame et l’humour décapant, le poids des duretés de la vie et l’échappatoire du rêve, la tendresse et la violence, l’amour et le sexe sauvage, la poésie et le langage d’une rare crudité composent la recette épicée de cette série très originale qui se démarque complètement de la série américaine Heroes. Elle affiche une audace qu’on n’aurait pas pu imaginer il y a trois décennies quand la Grande Bretagne n’avait pas encore renoncé à censurer le cinéma et, surtout, la télévision. Signe de l’évolution des moeurs, la série a même reçu en 2010 un BAFTA Award, l’équivalent britannique des Emmy Awards américains.

L’audace des saisons précédentes est toujours au rendez-vous. Dès le premier épisode, le poignet de l’homme à la mallette est méticuleusement scié sous nos yeux, tandis que Jess doit soulager un besoin naturel en compagnie forcée d’un de ses compagnons d’infortune dans l’univers très confiné… d’un congélateur !

La série doit beaucoup à l’inventivité de son créateur, également auteur du scénario de tous les épisodes, Howard Overman, auquel on devait déjà deux séries policières à tonalité comique, appréciées outre-Manche, Dirk Gently et Vexed. Cette inventivité s’illustre par une succession d’idées souvent très inattendues, comme celle du chien d’aveugle auquel le fameux orage a donné le pouvoir de communiquer télépathiquement avec sa maîtresse ou celle, au dernier épisode, de l’apparition des quatre cavaliers de l’apocalypse !

La saison 4 est riche en rebondissements : on y découvre, notamment, pourquoi Alex, hétéro grand teint en dépit des rumeurs, décline au dernier moment les avances de toutes les filles que son charme attire comme un aimant.

La distribution des rôles est un autre point fort. Trois acteurs font leur entrée dans la saison 4 : Joseph Gilgun dans le rôle de Finn, adolescent fragile, très maladroit avec les filles et dans l’utilisation de ses pouvoirs télékinétiques, Shaun Dooley dans son incarnation du nouveau moniteur despotique et, surtout, dans le rôle de Jess, remarquable de présence et de naturel, Karla Krome, révélée par l’excellente minisérie Hit & Miss, dernière création de Paul Abbott, récemment distribuée en France sur DVD. On remarque aussi la performance de Joseph Gilgun, déjà présent dans la saison 3, dans le rôle complexe de Rudy auquel l’orage a donné le pouvoir de se séparer, tel le personnage du roman d’Italo Calvino Il Visconte dimezzato, en Rudy 1 et Rudy 2, le bon et le méchant ; l’acteur incarne même un troisième personnage quand Rudy 2 rejoint le corps de Rudy 1.

Le choix des acteurs donne un bon aperçu de la diversité ethnique de Londres. Les dialogues, très naturels, constituent un échantillon révélateur de la grande variété des accents du Royaume Uni.

Le tout est filmé par une caméra mobile, souvent portée à l’épaule, mais bien contrôlée.

Le mélange de drame, de comédie, d’humour noir et de fantastique fait de Misfits une série qui ne ressemble à rien de connu. Dépaysement garanti réservé aux grands !

Édition - 8 / 10

Test effectué sur 3 check discs.

Menus et générique conservent le graphisme original de la saison 1. Version originale avec sous-titres français optionnels et doublage en français, les deux au format DD 2.0 stéréo, le même que celui de l’édition Blu-ray distribuée outre-Manche. 8 épisodes de 52 minutes.

Les suppléments, relativement généreux, sont logés sur le DVD 3 :

Un making of d’une durée de 28 minutes, segmenté épisode par épisode, dans lequel acteurs et producteurs commentent les événements marquants du récit. Sympathique, mais pas indispensable. Et, bien sûr, à ne pas regarder avant d’avoir vu toute la série !

Les webisodes (17’) sont, de loin, le morceau de choix. Au nombre de huit, ils forment une parodie de la série avec les personnages représentés sous le forme de marionnettes avec une grosse tête en papier découpé et des yeux mobiles. Un rat pas très appétissant s’invite dans l’histoire, débordante de fantaisie et d’irrévérence, avec des incursions dans le cinéma d’horreur ou les films de samouraïs.

Ces suppléments sont en anglais, avec sous-titres français imposés.

Enfin, l’espace découverte Koba Films donne un bref aperçu (en VF) de trois autres séries : Survivors, série post-apocalyptique critiquée en 2011, à l’occasion de la sortie en France des coffrets des deux saisons, Nick Cutter (Primeval) et Torchwood.

L’image a été traitée pour présenter des couleurs volontairement désaturées qui renforcent la tonalité plutôt sombre du récit. On aurait aimé une définition une peu plus poussée.

Plus acéré que l’image, le son stéréo DD 2.0, en l’absence d’un mixage 5.1, fait correctement l’affaire pour une oeuvre plus intimiste que spectaculaire. Les dialogues sont clairement restitués. Le manque de naturel du doublage français donne un avantage indiscutable à la version originale. La variété des accents auraient justifié la présence des sous-titres anglais disponibles sur l’édition britannique.

Crédits images : © Koba Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8 / 10
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Philippe Gautreau
Le 3 juillet 2013
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