Réalisé par Michael M. Robin
Avec
Angie Harmon, Sasha Alexander et Lee Thompson Young
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Jane Rizzoli, une enquêtrice de la crim’ de Boston, fait équipe avec le médecin légiste Maura Isles pour résoudre des crimes. Les deux bonnes amies, avec des caractères complètement différents, conjuguent leurs talents pour arrêter les criminels…
Rizzoli & Isles suit la tendance qui fait d’un couple de personnages l’un des ressorts de la série policière. L’idée n’est pas nouvelle. Personne n’a oublié David Addison et Maddie Hayes, les deux détectives privés de Clair de Lune (Moonlighting) qui mit Bruce Willis sur orbite. Plus récemment, on pense inévitablement au docteur Temperance Brennan et à l’agent spécial Seely Booth de Bones, à Patrick Jane et Teresa Lisbon de The Mentalist, sans oublier Castle et Beckett de Castle. Un clin d’oeil à une série policière ancestrale, Dragnet, dont la sonnerie du mobile de Jane reprend le thème musical.
Nouveauté ici, par rapport à d’autres séries policières, les deux protagonistes sont deux femmes.
Il reste à jouer sur l’opposition des caractères : Jane est pragmatique, intéressée par le concret, Maura, sait beaucoup de choses, mais manque de pratique : elle connaît toutes les caractéristiques du pistolet de Jane, mais ne s’est jamais servie d’une arme. Maura est coquette, tirée à quatre épingles, séduisante, Jane préfère jeans et t-shirts aux robes décolletées : not too much of a girlie girl! Interviennent également, en second plan, les proches de Jane, son frère Frankie, flic en uniforme, sa mère, interprétée par Lorraine Bracco, la psychiatre de la sublime série Les Soprano et, dans le rôle du père plombier, Chazz Palmintieri, spécialisé dans les rôles de mafieux italo-américain.
Si leur personnalité est opposée, leur complémentarité leur donne une redoutable efficacité : les assassins de Boston ne peuvent échapper à leur perspicacité, sauf un, Hoyt, le tueur en série au scalpel qui a un compte à régler avec Jane. Comme Hannibal Lecter, le monstre du Silence des agneaux, bien que derrière les barreaux (quand il ne se fait pas la belle), il réussit à la menacer. Ce cruel jeu du chat et de la souris fait l’arc narratif entre les épisodes de la série, à l’intérieur desquels chaque affaire se dénoue. On retrouve le même procédé avec le Red John qui hante la vie de Patrick Jane dans Mentalist.
Créée par Janet Tamaro, cette série est inspirée par Tess Gerritsen, auteur de polars médicaux (elle a un diplôme de médecine) et coauteur des scénarios. Les récits sont correctement structurés avec une place donnée à la police scientifique, particulièrement aux trouvailles faites pendant les autopsies.
Pourtant, il manque un « je-ne-sais-quoi », comme on dit en anglais, pour que cette série atteigne le niveau de celles auxquelles nous l’avons rapprochée. Peut-être le rythme qui souffre de quelques baisses de tension ? Peut-être un relatif manque d’impertinence ? Les actrices ne manquent ni de charisme, ni de présence, mais leurs personnages et les dialogues qu’on leur accorde n’ont pas la fantaisie qui fait le plus des autres séries citées. Le dernier épisode sort du lot en ménageant un réel suspense et un méga cliffhanger.
Malgré ces réserves, la série, par un mélange de détails horribles et d’humour, avec un poil d’action (beaucoup dans l’épisode 10) compose un cocktail plutôt bien dosé et qui tient la distance, puisque la diffusion de la saison 4 par Turner Network Television a commencé le 25 juin 2013 !
Les 10 épisodes d’une quarantaine de minutes chacun sont logés sur trois disques, parés d’un beau graphisme, sont dans un keep case inséré dans un étui cartonné. Menu fixe sur un air de gigue irlandaise.
Les suppléments consistent en quelques scènes coupées des épisodes 1, 2, 5, 6 et 8 (9’), et, placés sur le DVD 3, deux documentaires, Bringing the Characters to Life (8’11”) et Chicks in a Bottle (21’57”) dans lesquels la créatrice, les producteurs et les acteurs commentent le caractère des personnages et s’autocongratulent. Pour terminer, l’inévitable bêtisier. Rien de vraiment palpitant. Tous ces suppléments sont en anglais, avec sous-titres français disponibles.
Pas de reproches sur l’image, ni sur étalonnage des couleurs, le contraste, ainsi que la profondeur de champ, y compris dans les scènes filmées dans l’obscurité, comme la scène introductive du dernier épisode.
Pour le son, la préférence va à la version originale (DD 5.1), concentrée sur les frontales, mais qui donne une assez bonne image des ambiances, en particulier dans les scènes en extérieur. Le doublage en français et en espagnol, au format DD 2.0 stéréo, place les voix trop en avant.
Crédits images : © Warner