Wadjda (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Haifaa al-Mansour
Avec Waad Mohammed, Reem Abdullah et Abdullrahman Al Gohani

Édité par M6 Vidéo

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 25/07/2013
Critique

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.

Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

Wadjda est un film miraculeux, car réalisé dans un pays où il n’y a aucune salle de cinéma officielle puisque cet art y est proscrit. La première femme cinéaste et scénariste d’Arabie Saoudite Haifaa Al Mansour y tourne pourtant son premier long métrage avec des comédiens exclusivement saoudiens. Cette authenticité donne à Wadjda un cachet supplémentaire puisque ce sont ces hommes et ces femmes qui offrent leur vision unique de leur pays et de la condition féminine à travers les thèmes universels de l’espoir et de la persévérance.

Le film d’Haifaa Al Mansour a pour personnage principal une petite fille de 12 ans interprétée par Waad Mohammed, confondante de naturel. Rebelle, malicieuse, Converses aux pieds, effrontée, mignonne comme tout et dont la jolie voix mélodique et douce fait planer quand elle psalmodie le Coran, la jeune comédienne est le diamant de ce premier film. A travers le portrait de cette petite révoltée qui est bien décidée à acheter un vélo même si cela lui est interdit car trop menaçant pour la vertu, la réalisatrice aborde quelques sujets tabous et fait incarner la voix des femmes saoudiennes, leurs espérances, leurs révoltes. Wadjda est une oeuvre sociale, sans pathos, abordée avec frontalité, humour et tendresse. Une ode à la liberté, une formidable quête initiatique, un conte ambitieux teinté de néoréalisme, une très grande réussite.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

L’éditeur joint le documentaire Women without Shadows (42’) réalisé par Haifaa Al Mansour en 2006, donnant la parole aux femmes saoudiennes désireuses de s’exprimer sur leurs conditions de vie et leur désir d’émancipation. Tourné dans des conditions souvent clandestines, ce film remarquable éclaire sur de nombreux points sociaux, religieux et culturels, qui seront ensuite repris dans Wadjda. Les différents témoignages demeurent indispensables et richement illustrés par des archives diverses.

Nous trouvons également un très beau making of de 32 minutes, constitué de nombreuses images de tournage, des répétitions, de la mise en place des plans, le tout marqué par les propos de toute l’équipe, la réalisatrice, les producteurs et le directeur de la photographie.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 3,5 / 5

Il est fort probable que la présence de quatre pistes sonores dont deux Dolby Digital 5.1 entraîne quelques pertes de la définition. En effet, les contrastes de Wadjda manquent souvent de concision et la grande clarté dénature quelque peu le piqué et les détails. Les couleurs sont chaudes et ambrées, quelques touches de vert se distinguent nettement, le ciel blanc est immaculé. Certaines séquences apparaissent ternes, beaucoup trop douces, divers moirages et artefacts de la compression demeurent constatables, mais les scènes en extérieur sont les mieux loties.

Son - 3,5 / 5

Malgré le large choix disponible entre deux pistes Stéréo et deux Dolby Digital 5.1, on reste quelque peu sur notre faim. Les deux mixages 5.1 manquent de punch, ont du mal à créer un environnement conséquent et la spatialisation demeure essentiellement musicale. Mais cette fois encore, il fait vraiment monter le volume à un niveau élevé. Les voix sont correctement délivrées, les effets frontaux probants, mais les arrière sont à la traîne. Les deux Stéréo s’en sortent haut la main et sont très bien équilibrées. Au jeu des différences, la version française demeure la plus dynamique et la plus riche en effets latéraux.

Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue impossible en cours de visionnage.

Crédits images : © Pretty Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm