La Parade (2011) : le test complet du DVD

En voulant sauver son pitbull chéri et contenter sa fiancée capricieuse, Lemon, parrain des gangsters de Belgrade, se voit obligé d’assurer la sécurité de la première Gay Pride de Serbie.

Pour l’aider dans cette mission impossible, il part à la recherche d’anciens mercenaires. Serbes, musulmans, bosniaques, albanais du Kosovo et combattants croates se retrouvent aux côtés des militants homosexuels. Comment cet équipage hétéroclite qui n’aurait jamais dû se rencontrer va-t-il arriver à transcender les frontières et leurs différences ?

Avec La Parade, le célèbre réalisateur serbe Srdjan Dragojevic signe un septième long métrage jubilatoire, engagé, multi-récompensé à travers le monde. Conscient des violences et des inégalités dans son pays en ce qui concerne les droits de l’homme et plus particulièrement des personnes homosexuelles, Srdjan Dragojevic réalise un « devoir de citoyen » pour reprendre ses mots, usant d’un humour souvent dévastateur pour dénoncer les préjugés et les vagues de haine dans son pays.

Dans La Parade, il réunit des personnages serbes, croates, un Musulman de Bosnie, un Albanais du Kosovo, anciens ennemis mercenaires ayant combattu dans l’ex-Yougoslavie des années 1990, qui vont faire front commun (comme dans Les Sept Mercenaires) aux côtés de la communauté homosexuelle lors de la première Gay Pride de Belgrade organisée en 2001, qui comme le montre le film s’était violemment terminée.

Malgré le budget restreint, les menaces d’organisations nationalistes et néonazies qui ont retardé le film de trois ans et un tournage réalisé dans la discrétion, La Parade demeure une très grande réussite, dynamique, aussi drôle qu’émouvante, génialement interprétée.

Alors, certes, le réalisateur n’y va pas de main morte en rendant même un hommage flagrant à La Cage aux folles, mais le fait est que La Parade demeure un film chaleureux, coloré, burlesque et néanmoins beaucoup plus délicat que ne laissait présager l’histoire.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est fixe et musical.

En plus d’un lot de bandes-annonces, nous trouvons un entretien de 11 minutes avec Srdjan Dragojevic. Le cinéaste revient sur l’importance et le désir de réaliser La Parade, désireux de voir grandir ses cinq enfants dans une société tolérante, non violente, où les droits de chacun seraient respectés. Il répond avec virulence aux critiques qui taxent le film de cliché et constitué uniquement de personnages stéréotypés, en déclarant s’être inspiré de ses propres amis homosexuels ou connaissances dont les vies ont souvent été menacées. Srdjan Dragojevic revient également sur les partis-pris adoptés et évoque au passage ses projets avortés aux Etats-Unis qu’il n’a jamais pu faire produire. Une excellente interview.

S’ensuit un débat organisé dans un cinéma parisien suite à la projection de La Parade le 5 février 2013. Sont présents Najat Vallaud-Belkacem (Ministre des droits des femmes, porte-parole du gouvernement), Nicolas Gougain (porte-parole de l’Inter LGBT), Michael Bouvard (SOS Homophobie France), Sophie Dulac (distributrice) et Geneviève Garrigos (Présidente d’Amnesty International). Instructif, peut-être parfois redondant avec ce qui est vu ou dit dans le film, mais toujours sincère, difficile et didactique, ce débat mérite amplement sa place sur ce DVD.

Blaq Out édite un DVD flambant neuf aux couleurs pimpantes et à la luminosité constante durant 1h50. Le cadre large n’est pas avare en détails, le piqué est joliment affûté, un léger grain demeure palpable, les contrastes sont denses. En dépit de quelques moirages, petites pertes de la définition et flous sporadiques, la copie demeure claire et agréable pour les yeux.

Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues tout en mettant à l’avant la musique du film. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez, le caisson de basses intervient aux moments opportuns, tandis que l’affrontement final met judicieusement à profit toutes les enceintes de votre installation.

L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.