Réalisé par Agnès Jaoui
Avec
Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer et Arthur Dupont
Édité par Memento Films
Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand
amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être
comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme
qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas
beaucoup en lui.
Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu.
Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au
jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son
corps défendant, il se mit à y croire.
Les « Jabac » sont de retour avec Au bout du conte. Pour leur sixième film écrit ensemble et la quatrième mise en scène d’Agnès Jaoui, le tandem Bacri-Jaoui joue avec les contes les plus célèbres, Cendrillon, Blanche-Neige, Le Petit Chaperon rouge, pour traiter du couple et de l’amour chez les jeunes…et les moins jeunes. En usant comme point de départ du stéréotype de base d’un épilogue de conte, les deux grands scénaristes se penchent sur la question de l’après-rencontre du prince ou de la princesse charmant(e) avec l’être aimé, mais également sur la nécessité voire de l’absurdité de croire à l’amour éternel.
Comme souvent, Agnès Jaoui fait appel à une troupe de comédiens exceptionnels et terriblement attachants. En plus de la réalisatrice elle-même dans le rôle de bonne-fée qui souhaite passer son permis de conduire pour être indépendante, Jean-Pierre Bacri, irrésistible ronchon, fait évidemment partie du lot, avec aussi Arthur Dupont (décidément très bon), Agathe Bonitzer, Benjamin Biolay (dans le rôle du Grand Méchant Loup), Nina Meurisse, Valérie Crouzet, instruments provenant d’horizons différents, mais qui s’accordent pourtant merveilleusement dans cette virtuose et fantaisiste symphonie.
La photographie stylisée du chef opérateur Lubomir Bakchev (complice de Julie Delpy et Abdellatif Kechiche) appuie joliment le côté conte et merveilleux avec un travail minutieux sur les couleurs bigarrées et les ambiances ouatées. La cinéaste signe également son film le plus abouti esthétiquement parlant, signe de beaux mouvements de caméra, fait usage des zooms, d’effets sonores, tire parti des décors chiadés, le tout souligné par la musique aérienne de Fernando Fiszbein.
Enfin, n’oublions pas les dialogues décapants, véritables mots d’auteur qui demeurent en tout point délectables. Il n’est pas interdit de penser qu’Au bout du conte est au final la comédie la plus réussie d’Agnès Jaoui.
La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. La sérigraphie du DVD est élégante. Le menu principal est fixe et musical.
Outre la filmographie d’Agnès Jaoui, un lot de six teasers (efficaces), et quatre scènes coupées complètement anecdotiques (6’), l’éditeur joint une rencontre avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri faisant suite à la projection d’Au bout du conte lors de l’avant-première du film à l’UGC Ciné Cité de Bordeaux. Pendant un petit quart d’heure, le tandem répond aux questions des spectateurs sur les thèmes explorés dans Au bout du conte, en expliquant également leur méthode de travail et leurs points communs avec les personnages.
Ce master SD parvient sans mal à restituer les élégants partis-pris esthétiques avec une colorimétrie riche et chatoyante, une clarté frappante, un relief assuré et des contrastes denses. Bien que certains noirs apparaissent plus poreux sur les scènes sombres, l’image ne manque pas de détails, un joli grain cinéma flatte la rétine et le piqué demeure acéré tout du long.
Le spectateur a le choix entre une piste Stéréo et une Dolby Digital 5.1. Au bout du conte repose très souvent sur les dialogues et l’action demeure souvent canalisée sur la scène frontale. La musique, très présente, bénéficie en revanche d’une remarquable spatialisation, les effets latéraux ne sont pas oubliés et le soutien des basses est marquant. S’il ne faut pas s’attendre non plus à des ambiances immersives, les conditions acoustiques sont optimales, y compris pour la piste stéréo qui se révèle riche et percutante.
L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.
Crédits images : © Thierry Valletoux/Les Films A4