Piazza Fontana (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Marco Tullio Giordana
Avec Valério Mastandrea, Pierfrancesco Favino et Michela Cescon

Édité par France.TV Distribution

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Le 24/07/2013
Critique

Milan, le 12 décembre 1969, une bombe explose à la Banque Nationale d’Agriculture sur la Piazza Fontana, faisant 17 morts et 88 blessés. Le commissaire Luigi Calabresi, chargé de l’enquête, s’oriente vers les milieux d’extrême gauche et d’extrême droite mais peu à peu, il a la certitude qu’il faut aller chercher les responsables dans les hautes sphères politiques. A ce jour, personne n’a été déclaré coupable dans l’attentat de Piazza Fontana qui reste l’une des affaires les plus sombres de l’histoire contemporaine d’Italie.

Depuis l’extraordinaire Nos meilleures années, le réalisateur, metteur en scène de théâtre et écrivain engagé Marco Tullio Giordana n’avait pas vraiment convaincu avec Une fois que tu es né et Une histoire italienne. Il revient en très grande forme avec Piazza Fontana.

Le cinéaste explore à nouveau l’Histoire de l’Italie comme il l’avait déjà fait dans Les Cent pas (dénonciation du pouvoir de la mafia), Nos meilleures années (40 ans d’Histoire condensées en 6 heures) et Une fois que tu es né (sur l’immigration clandestine) en ciblant l’un des évènements ayant marqué son pays et plongé l’Italie dans les célèbres Années de plomb : l’attentat à la bombe d’une banque située sur la Piazza Fontana de Milan, le 12 décembre 1969, ayant fait 16 morts et 88 blessés. Ce drame immédiatement imputé aux anarchistes d’extrême gauche (sans aucune preuve) est pourtant resté sans coupable officiel.

A travers une reconstitution minutieuse des faits, de la fin des années 60 (magnifique photo du chef opérateur Roberto Forza), de la réaction en chaine que cet événement allait mettre en route, Marco Tullio Giordana n’hésite pas une fois de plus à dénoncer les agissements du gouvernement et son implication dans cet attentat. La machine judiciaire, juridique et politique est habilement disséquée par le réalisateur. Même si le spectateur peut parfois être perdu au milieu de tous ces évènements complexes, personnages, règlements de comptes, Marco Tullio Giordana fait en sorte que l’audience rattrape toujours le fil de la narration, classique mais toujours nerveuse et tendue.

Pour porter ce film à bout de bras, il fait appel à des acteurs époustouflants, PierFrancisco Favino (dans la peau de l’anarchiste Giuseppe Pinelli) et surtout Valerio Mastandrea, aperçu dans Nid de guêpes de Florent-Emilio Siri et dans le rôle principal de l’excellent Ciao Stefano de Gianni Zanasi, qui campe dans Piazza Fontana un impérial Luigi Calabresi, commissaire chargé de l’enquête et lancé dans sa quête de vérité.

Virtuose, intelligent, didactique (sans jamais être pesant), romanesque et surtout passionnant, le film de Marco Tullio Giordana renvoie à l’âge d’or du cinéma transalpin, notamment les plus grands films et thrillers politiques et sociaux de Francesco Rosi auxquels on ne peut s’empêcher de penser.

Édition - 6,25 / 10

Le menu principal reprend l’interface classique chère à France Télévisions. Animé et musical, l’ensemble demeure efficace. Malheureusement, seule la bande-annonce est disponible en guise d’interactivité.

France Télévisions livre un très beau master de Piazza Fontana soutenu par un encodage irréprochable. Fidèle à Marco Tullio Giordana depuis Les Cent pas, le chef opérateur Roberto Forza signe une magnifique photo contrastée, sombre, marquée par des teintes marrons grises nuancées renforçant le climat oppressant de cette période. Le cadre large n’est pas avare en matière de détails y compris sur les quelques scènes plus ouatées, le piqué est affûté comme espéré sur les gammes froides et les ambiances nocturnes sont élégantes. La propreté est évidemment au rendez-vous. Nous ne saurons trop vous conseiller de visionner Piazza Fontana dans un environnement très sombre afin de bénéficier au mieux de la beauté des partis pris esthétiques.

La version originale italienne est disponible en Stéréo ainsi qu’en Dolby Digital 5.1. Le changement d’une piste à l’autre est impossible pendant le visionnage et les sous-titres français sont imposés. Le mixage 5.1 créé un espace d’écoute fort appréciable, restituant les nombreux dialogues avec clarté, des effets exsudés avec force par les frontales, tandis que les latérales soutiennent l’ensemble dans les moments opportuns. La spatialisation musicale est concrète, l’explosion à la 26e minute profite des basses du subwoofer. Toutefois, n’hésitez pas à monter le volume un peu plus que d’habitude afin de profiter au mieux des échanges entre les personnages. De son côté, la version italienne Stéréo s’en sort avec les honneurs et se révèle dynamique sur tous les points.

L’éditeur joint également une piste française Stéréo complètement anecdotique, bien que techniquement irréprochable.

Crédits images : © France Télévisions

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6,25 / 10
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Franck Brissard
Le 25 juillet 2013
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