Borgen - Saison 3 (2013) : le test complet du DVD

Borgen décrit les batailles politiques pour le pouvoir au Danemark et les sacrifices personnels qu’elles entraînent. Le personnage principal, Birgitte Nyborg, est une femme politique qui a permis à son parti d’obtenir une victoire écrasante. Elle doit maintenant, exerçant les fonctions de premier ministre, répondre aux deux plus importantes questions de sa vie : comment utiliser au mieux cette majorité et jusqu’où aller pour conserver le pouvoir ?

La série danoise Borgen, en arrivant à son terme au 30e épisode de la saison 3, confirme la qualité des séries scandinaves contemporaines. Rappelez-vous de L’Hôpital et ses fantômes (Riget, 1994) créée et réalisée par Lars von Trier). Puis sont venues, plus récemment, The Killing (3 saisons de 2007 à 2012), Wallander (en cours, commencée en 2006), Le Pont, la plus discutable Real Humans, sans oublier Millénium, la série, une version étendue de l’adaptation pour le cinéma de la trilogie de Stieg Larsson.

Quels sont les atouts de cette production ? Essentiellement la qualité des scénarii qui témoignent sans fard des moeurs et de la vie politique locales. C’est cette qualité qui a dû motiver les remakes de Wallander et de The Killing (dont on attend toujours la sortie en France des DVD et Blu-ray des trois saisons). Un autre atout est le réalisme des personnages que la caméra espionne dans toutes situations, sous une lumière froide et crue, jamais flatteuse.

La série politique Borgen, malgré ses ambitions plus modestes, approche la perfection du modèle du genre, l’immense création en 155 épisodes d’Aaron Sorkin, À la Maison Blanche (The West Wing).

« Borgen » (« le château », celui de Christiansborg à Copenhague) désigne le siège du parlement et des bureaux du premier ministre. Birgitte Nyborg, titulaire du poste doit exercer son office en ne pouvant s’appuyer que sur une fragile coalition et, parallèlement, vivre sa vie de famille. La tension du récit est soutenue par une succession d’embûches disposées sur son parcours compliquant sa tâche, épisode après épisode, donnant à certains des allures de thriller.

La série bénéficie d’une réalisation soignée, d’acteurs au jeu très naturel. La mise en scène tire bon parti du choix d’un écran large (format 2.20:1), inhabituel pour une oeuvre télévisuelle.

Une captivante série, stimulante pour les neurones. Elle est disponible en trois coffrets séparés ou dans une intégrale de 12 DVD.

Les quatre DVD de la saison 3 de Borgen, contenant 10 épisodes de près d’une heure, sont logés dans un sobre digipack noir inséré dans un étui cartonné. Un élégant menu, où certains personnages défilent dans un noir et blanc surexposé, sur l’accompagnement du thème musical de la série, présente le choix entre la version originale avec sous-titres français optionnels ou un doublage en français.

On trouve les suppléments sur le DVD 4 :

D’abord 8 scènes coupées (manquant nettement de luminosité) commentées pendant 24’ par le créateur de la série, Adam Price, et la productrice Camilla Hammerich qui expliquent pourquoi elles ont été éliminées au montage.

Ensuite, À propos du scénario (10’41”), une intéressante discussion sur le processus d’écriture : idées et phrases jetées sur le papier, choix de thèmes d’actualité, échanges entre les scénaristes, tout cela avant que ne commence l’écriture proprement dite. Le premier jet du scénario sera ensuite soumis à Adam Price, responsable de la version finale. Les auteurs insistent sur le temps qui doit être consacré à la documentation d’une série ancrée dans l’actualité politique pour qu’elle reste crédible.

Enfin un bêtisier heureusement très court (1’41”).

L’image se hisse au niveau de qualité de la série, avec une bonne résolution, sans lissage excessif, des contrastes marqués et des noirs denses. Le parti pris de privilégier les éclairages naturels ne donne pas toujours les images les plus flatteuses, notamment dans les scènes d’intérieur, mais sert le réalisme de la série.

Le son de la version originale, qui s’invite par défaut au lancement des épisodes, tire bon parti du format Dolby Digital 5.1 : image sonore large et fine, tant pour la musique que pour l’ambiance, spatialisation cohérente, restitution claire des dialogues. Le format stéréo du doublage français est inévitablement plus plat, mais est assez dynamique et avec une efficace séparation des deux voies. Le timbre des dialogues est toutefois très mat.

Crédits images : © ARTE