Nid de guêpes (2002) : le test complet du DVD

Réalisé par Florent-Emilio Siri
Avec Samy Naceri, Benoît Magimel et Nadia Farès

Édité par Pathé

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Le 06/05/2003
Critique

Banlieue de Strasbourg. Un veilleur de nuit quitte sa maison, enfourche sa moto et roule vers son lieu de travail : un entrepôt. Une bande de braqueurs investit cet entrepôt pour le délester de quelques cartons de PC portables. Un véhicule des Forces Spéciales, chargé de convoyer un mafieux albanais violeur et proxénète, et victime d’un guet-apens orchestré par les hommes de ce dernier, trouve refuge dans ce même entrepôt, aussitôt pris d’assaut par les criminels…

Malgré le réveil (enfin !!!) du cinéma de genre français de ces dernières années, on était loin d’imaginer la claque qu’allait nous asséner Florent-Emilio Siri. D’un seul coup d’un seul, le jeune réalisateur (après une trentaine de clips, entre autres pour Iam, et un premier film sur les travailleurs des mines, Une Minute de silence en 1997) parvient à nous faire oublier quelques décennies soporifiques de cinéma post Nouvelle Vague, en nous offrant un vrai, un grand film de genre parfaitement maîtrisé, véritable western urbain mâtiné de film noir, où l’action possède une beauté formelle incroyable.

Pourquoi une telle réussite ?

Certes, le jeune cinéaste fait preuve d’une maestria confondante dans sa réalisation très visuelle, chaque plan étant pensé et travaillé en fonction de l’histoire (voir par exemple les scènes de présentation au début du film, toutes reliées entre elles par un élément visuel).

Certes les scènes d’action sont nombreuses et hyper- efficaces, aidées par un découpage et un montage électrisants.

Mais la longueur d’avance que prend Siri sur ses collègues tient en un mot : les personnages. Les protagonistes (une petite dizaine, quand même) ont une réelle profondeur et chacun devra suite son propre parcours initiatique. Le réalisme des caractères, porté par des acteurs imprégnés de leur rôle (même Samy Naceri est convaincant, c’est vous dire…), permet au réalisateur (également co-scénariste), d’entraîner le spectateur au coeur même de l’action, et de l’intégrer complètement dans son intrigue en forme d’entonnoir.

Hélas, le public français n’a pas suivi, vraisemblablement repoussé par un marketing quelque peu raté (voir par exemple l’affiche du film, complètement à côté du film qu’elle est censée vendre). Dommage pour Florent-Emilio Siri, dommage pour ceux qui n’auront pas vu le film en salles. Il n’en reste pas moins que « Nid de guêpes » est une vraie bouffée d’oxygène, qui redonne confiance en l’avenir du cinéma de genre français.

Présentation - 4,0 / 5

Les 2 DVD sont réunis dans un boitier Amaray, contenu dans un surétui qui a la bonne idée de cacher l’affiche du film (le visuel du surétui est nettement plus réussi).

Les sérigraphies ne font pas dans la recherche graphique.

Les menus (sonorisés en 5.1) sont fidèles au visuel du film. Le chapitrage est animé et sonorisé.

Bonus - 5,0 / 5

Des suppléments aussi nombreux qu’intéressants : c’est suffisamment rare pour faire oublier les quelques défauts (principalement la redondance sur les différents éléments).

Disque 1 :

Commentaire audio du Florent-Emilio Siri : La supervision des suppléments par le réalisateur lui permet de cibler le contenu de chacun d’eux. Les aspects techniques étant passés au crible dans les documentaires du second disque, il axe son commentaire sur l’histoire et les personnages. Et quand on entend tout ce qu’il a à dire sur le sujet, on comprendra l’une des réussites du film. Siri maîtrise totalement son film, autant dans sa dramaturgie que dans ses aspects techniques, ces derniers mis au services de la première.

Pré-bande-annonce (16/9, 2:35, 1’06”) et bande-annonce (16/9, 2:35, 1’57”).

Filmographies des acteurs et du réalisateur.

Disque 2 :

Making of offrant un tour d’horizon assez complet (52’18”). Le réalisateur revient sur la genèse de l’histoire (à la base, une simple photo des Forces Spéciales), puis on aborde la construction du décor principal : l’entrepôt (pensé comme un personnage à part entière). Suit la production du film (Siri définit l’approche visuelle et sans dialogues superflus du film), à partir de nombreuses scènes de tournage (souvent couplées au résultat final du film) et d’interviews des principaux intervenants (équipe technique, acteurs). Un making-of à l’image du film : efficace.

Scènes inédites, au nombre de 3 (pour un total de 5’55”), présentées par le réalisateur, qui justifie fort intelligemment les coupures.

Story-board de 6 séquences (13’51” au total), également présenté par Siri. Le film a été entièrement storyboardé, et les 6 segments présentés offrent un multi- angle permettant soit de visionner le storyboard avec en vignette le résultat filmé, soit l’inverse. Où on s’aperçoit que le film était déjà présent sur le papier…

Impressionnante galerie de 236 photos, principalement de tournage et pour une grande partie axées sur les personnages (encore !).

Entretiens avec les 5 principaux acteurs, toujours entrecoupés de propos de Siri. Au final, peu de paroles (!!!), mais des extraits du tournage et du film ; on y glanera quand même quelques informations sur la préparation des acteurs. On retrouvera la quasi-intégralité de ce segment dans le documentaire suivant.

En savoir plus : sorte de version longue (au total plus de 90 minutes) du making of (quelques éléments redondants, mais avec de nouveaux extraits de tournage), découpée en segments distincts. L’ensemble est complet (manque l’aspect montage du film, pourtant important) et se laisse regarder sans ennui. L’omniprésence de Siri est impressionnante.
Avant : intervention du producteur (la seule), et conception des personnages (styles, look, etc…).
A l’intérieur : répétitions des acteurs (avec Siri storyboard à la main), préparation des cascades « enflammées » et des scènes techniques.
A l’extérieur : conception des masques, des armes (particulières à chaque personnage); préparation et tournage des cascades motos.
Après : post-production, avec la composition, l’enregistrement et l’intégration de la musique (à noter l’étonnante utilisation du carnyx, instrument celtique unique au monde); présentation des effets spéciaux (200 plans truqués dans le film, totalement invisibles) ; post- synchronisation ; mixage. Et pour finir, un bétisier (on a vu mieux dans le genre…).

Image - 5,0 / 5

Ceux qui verront le moindre défaut ont soit un problème dans leur installation, soit envie de faire le mariole.

Master haute-définition, copie vierge de toute scorie, étalonnage au top, compression sans faille : le résultat donne une définition d’une finesse extrême, avec des détails rendant hommage au travail sur la photographie du film (regardez de près les plans rapprochés sur les visages des acteurs pour apprécier).

Son - 5,0 / 5

La version Dolby Digital est un modèle du genre, totalement en phase avec les alternances d’ambiances calmes et précises, et les apothéoses sonores savamment orchestrées (faites le test : placez-vous à la minute 45, évacuez vos voisins, poussez le volume de votre ampli, et fermez les yeux : vous n’êtes plus devant un écran, vous êtes au milieu de l’entrepôt !).

Alors qu’on pensait avoir atteint les limites, la version DTS (plein débit) parvient à en rajouter dans la dynamique et la clarté, avec des basses plus profondes. Un must.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Barco Ciné6, écran Oray
  • Toshiba SD-500
  • Denon AVR3700
  • Pack enceintes Solid S100 - caisson de graves Solid SB100
Note du disque
Avis

Moyenne

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ouioui
Le 24 février 2015
Pas de commentaire.
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Thibaud
Le 26 décembre 2003
Très bon film français (c'est de plus en plus rare) !!! J'ai vraiment été surpris sur la qualité des acteurs et de se réalisation. Très bien filmé, une réussite. Un film à voir absolument... ... Ou a possédér.
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Nicolas
Le 24 juillet 2003
Pas de commentaire.

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