La Grande boucle (2013) : le test complet du DVD

François est un passionné du Tour de France. Licencié par son patron et quitté par sa femme, il part faire la Grande boucle avec un jour d’avance sur les pros. D’abord seul, il est vite rejoint par d’autres, inspirés par son défi. Les obstacles sont nombreux mais la rumeur de son exploit se répand. Les médias s’enflamment, les passants l’acclament, le Maillot Jaune du Tour enrage. François doit être stoppé !

Réalisateur du succès Jean-Philippe en 2006, Laurent Tuel a ensuite commis l’inénarrable thriller Le Premier Cercle avec Jean Reno. Avec La Grande boucle, une fable sur l’entraide dans l’adversité, la solidarité, l’amitié, le dépassement de soi, le désir de franchir le pas, le metteur en scène revient à une veine populaire en situant son histoire durant le Tour de France. Le problème est que Laurent Tuel n’y va pas avec le dos de la cuillère et englue ses personnages dans de bons sentiments, honorables certes, mais vraiment trop dégoulinants au point d’en oublier le réalisme des situations.

Clovis Cornillac est doué pour créer l’empathie à travers ses personnages de monsieur Tout-le-monde et heureusement c’est encore le cas dans La Grande boucle. Visiblement impliqué et donnant de sa personne, le comédien porte ce road-movie du début à la fin, relève ce défi physique et emporte facilement l’adhésion avec ce personnage qui perd tout, l’amour de sa femme, l’estime de son fils, mais qui réagit et décide de se prouver quelque chose en réalisant un projet dingue qui le dépasse, faire le Tour de France en solitaire un jour avant les pros.

Evidemment, qui dit tout seul sur la route dit introspection, remise en question et rencontres déterminantes qui vont l’aider à rester sur la route jusqu’au bout, à l’instar des anciennes légendes du Tour, Laurent Jalabert et Bernard Hinault. Son exploit relayé dans les médias, sa popularité va progressivement évincer celle du Maillot jaune.

Les paysages sont beaux à regarder, l’effervescence qui se créer autour de cet événement sportif annuel est fidèlement retranscrite - l’équipe s’est d’ailleurs immiscée durant quelques véritables étapes en 2012 - mais le scénario pèche par son manque d’ambition, ses dialogues assez pauvres, ses personnages stéréotypés qui en dehors de l’excellent Bouli Lanners n’ont rien à défendre comme l’insupportable Ary Abittan, Bruno Lochet les fesses à l’air, Elodie Bouchez qui minaude et même Nelson Monfort qui parodie sa marionnette des Guignols de l’Info.

Même si le film est loin d’être déplaisant et divertit honorablement pendant 90 minutes, La Grande boucle tourne rapidement en rond (!) et l’humour demeure au ras des pâquerettes, ou du bitume (re !).

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est joliment animé, lumineux et musical. Pour cette sortie en DVD et Blu-ray, l’éditeur propose un nouveau visuel, plus attractif que celui de l’affiche de cinéma.

Outre la bande-annonce, les credits du DVD et des liens internet, l’éditeur propose un making of traditionnel de 25 minutes composé d’images de tournage, d’entretiens avec le réalisateur Laurent Tuel, des producteurs et des comédiens Clovis Cornillac et Ary Abittan. Chacun passe en revue les thèmes et les valeurs véhiculées par le film, mais passe un peu trop de temps à raconter l’histoire.

Sans surprise, le master de La Grande boucle est bichonné par Wild Side, spécialiste du service après-vente de qualité. Le cadre large élégant subjugue dès les premiers plans, les couleurs chaudes et estivales sont superbes et le piqué tranchant même s’il n’égale pas celui d’une édition HD. Les contrastes sont assurés, denses et riches, les détails ne manquent pas et la profondeur de champ est soignée. Malgré un sensible bruit vidéo sur les arrière-plans, des moirages et un léger fléchissement de la définition sur les scènes en intérieur, la copie demeure éclatante. La belle photo riche et contrastée de Gilles Porte (La Conquête), brille souvent de mille feux et passe agréablement le cap du petit écran grâce à ce master de haut standing. Du très bon boulot.

Le spectateur a le choix entre les pistes DTS 5.1 et Dolby Digital 5.1. Notre préférence va évidemment pour la première qui instaure un confort acoustique plus plaisant, une spatialisation musicale plus immersive et des effets latéraux, certes peu foisonnants, mais appréciables. Le caisson de basses s’invite à la partie aux moments opportuns, les ambiances sont plaisantes, la balance frontale toujours dynamique et équilibrée, et le report des voix solide.

Une piste Audiodescription pour aveugles et malvoyants, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Wild Side