La Fille du 14 juillet (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Antonin Peretjatko
Avec Vimala Pons, Grégoire Tachnakian et Vincent Macaigne

Édité par Shellac

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Le 06/05/2014
Critique

Hector qui a rencontré Truquette au Louvre le 14 juillet, n’a qu’une préoccupation : séduire cette fille qui l’obsède. Le meilleur moyen c’est encore de foncer l’emmener voir la mer et Pator ne saurait lui donner tort, surtout si elle est accompagnée de sa copine Charlotte…
Flanqués de l’inévitable Bertier, ils empruntent les petites routes de France dont les caisses sont vides. Car c’est la crise ! Il faut remettre la France au boulot et, en plein été, le gouvernement décide d’avancer la rentrée d’un mois.
Un chamboule-tout et quelques liasses de billets plus tard, le groupe se disloque à l’image d’une France coupée en deux, entre juillettistes et aoûtiens jaloux. Mais rouler en sens inverse du travail n’effraie pas le trio restant, bien décidé à retrouver La Fille du 14 juillet et à vivre un été débraillé.

Antonin Peretjatko. Retenez bien ce nom car il se pourrait bien que ce jeune scénariste-réalisateur-monteur signe un jour une grande comédie populaire. Son premier long métrage La Fille du 14 juillet s’inscrit dans le même esprit que ses excellents courts-métrages (Changement de trottoir, French Kiss, Paris Monopole, Les Secrets de l’invisible), avec des personnages poétiques et doux-dingues déambulant dans un monde complètement barré.

La Fille du 14 juillet est un road-movie estival, ce qui ne l’empêche pas d’être givré, génialement dialogué et interprété par les craquantes Vimala Pons (remarquée dans La Sainte Victoire) et Marie-Lorna Vaconsin (une belle révélation), mais aussi par l’indispensable Vincent Macaigne, Serge Trinquecoste (frappadingue), Grégoire Tachnakian et bien d’autres électrons qui viennent circuler autour du noyau central, que l’on suit tout au long de leurs péripéties, parfois surréalistes, toujours réjouissantes, sur les routes d’une France en crise.

Devant tout ce bordel maîtrisé car finalement très écrit (à la virgule près qui plus est), on pense souvent au cinéma burlesque de Jacques Tati, Jacques Rozier, les premiers Godard made in Paris et même, osons le dire, aux films de Max Pécas qui ont fait les belles heures de M6. Sur une musique pétillante et des chansons désuètes, Antonin Peretjatko livre un patchwork tourné en 16 mm (belle patine) franchement hilarant, inclassable, sexy, animé par une folle énergie contagieuse, bourré de charme, qui fait du bien dans la comédie hexagonale et même pour le cinéma français en général.

Jetez-vous sur cet OVNI sans réfléchir, vous passerez un super moment de détente !

Présentation - 4,0 / 5

Un très beau slim digipack reprenant le visuel de l’affiche du film renferme un livret (comprenant un entretien avec le réalisateur réalisé en mars 2013) et le DVD. Le menu principal est fixe, musical et peu recherché.

Bonus - 3,5 / 5

En guise de suppléments, l’éditeur nous gratifie de quatre courts métrages de Antonin Peretjatko, tous indispensables puisqu’ils contiennent chacun le germe qui donnera finalement naissance à La Fille du 14 juillet avec ses personnages poético-doux-dingues :

Changement de trottoir (2003, 13’) : Jeannot travaille pendant l’été. Ses copains sont partis en vacances et il se retrouve seul. L’été va lui permettre de faire des rencontres nouvelles. C’est la rentrée, ses copains reviennent, mais Jeannot continue sa vie de son côté.

French Kiss (2004, 18’) : « Merde alors : écoute, dans la vie la chance ne passe qu’une fois, sauf si t’as de la chance : dans ce cas elle passe deux fois. Mais pour toi elle ne passe qu’une fois. Alors faut causer à Kate l’Américaine, où est-ce qu’elle est ? »

Paris Monopole (2010, 18’) : Sabrinette (Hafsia Herzi), victime de la crise, cherche un appartement. Pas facile de trouver quand on est intérimaire, jeune, ou mal coiffé, ou trop ceci, ou pas assez cela. Une injustice faite à un est une menace faite à tous. Quand on cherche avec le plan du Monopoly, on espère forcément tomber sur la case chance.

Les Secrets de l’invisible (2011, 25’) : Dans un Paris en plein marasme économique, Jojo et Eugène enchaînent les échecs amoureux. Et si tout cela était lié ? Nos deux agents infiltrés entreprennent donc une enquête sur la jeune fille. On y découvre que la jeune fille n’est pas toujours jeune ni toujours fille.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce de La Fille du 14 juillet et les credits du DVD.

Image - 3,0 / 5

Tourné avec peu de moyens et en 16mm, La Fille du 14 juillet bénéficie d’un transfert suffisamment propre et clair, correspondant à la découverte du film dans les salles. Dans la deuxième partie plus « naturaliste », visiblement filmée avec les éclairages naturels, la colorimétrie se révèle terne, les verts délavés et le manque de définition est aussi aléatoire qu’inhérent aux conditions des prises de vue. Les contrastes sont soit trop appuyés soit trop légers, les visages manquent de précision et demeurent blanchâtres, tout comme le piqué qui reste trop émoussé et la définition chancelante. Cependant, cet aspect brut et vintage renforce l’intimité avec les personnages et respecte les volontés artistiques du réalisateur.

Son - 3,5 / 5

Malgré la présence d’une piste Dolby Digital 5.1, le mixage demeure uniquement axé sur les enceintes frontales. La musique n’est pas ou très peu spatialisée, tandis qu’aucun effet ne se fait entendre sur les arrière. Heureusement, les voix des comédiens demeurent précises, la balance droite-gauche est très appréciable, mais le caisson de basses reste au point mort. En même temps, ce n’est pas non plus avec avec un film de cet acabit que nous aurions testé le Home Cinema. Signalons que le verso du digipack indique erronément une piste Stéréo.

Crédits images : © Shellac Sud

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 28 avril 2014
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