Rock the Casbah (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Laïla Marrakchi
Avec Morjana Alaoui, Nadine Labaki et Omar Sharif

Édité par Pathé

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Le 18/03/2014
Critique

C’est l’été à Tanger. Une famille se réunit sur 3 jours dans la maison familiale suite au décès du père, pour se remémorer les souvenirs et partager sa perte, comme le veut la tradition musulmane. Il faut quitter les plages, les maillots de bain pour se vêtir de djellabas, réunir tout le monde et donner à la maison des allures d’enterrement. L’agitation est à son comble d’autant plus que cet homme n’a laissé derrière lui que des femmes. Tout va basculer avec l’arrivée de Sofia, la dernière des filles, celle qui a fait sa vie ailleurs. Actrice n’interprétant que des rôles de terroristes dans des séries américaines, elle arrive de New York après plusieurs années d’absence. Son retour va être le moyen de régler ses comptes avec ses soeurs et bouleverser l’ordre établi depuis toujours par ce patriarche. Entre rires et larmes, une hystérie collective va mener chacune de ces femmes à se révéler à elle-même…

En 2006, la réalisatrice Laïla Marrakchi signait Marock, un croisement entre une campagne pour la prévention routière (« tu t’es vu quand t’as bu ? »), une publicité pour Alpha Roméo (« une voiture qu’elle est bien pour la conduire »), un remake marocain de La Boum (« Vic tu veux sortir avec moi ? Mais non moi je m’appelle Rita ! ») et un épisode à rallonge de Sous le soleil (« mais tu ne comprends pas que je l’aime ? Non, passe ton bac d’abord petite peste ! »). Un film qui ne s’adressait en priorité qu’aux jeunes filles de 14-15 ans, qui trouvaient quand même le moyen, malgré beaucoup d’indulgence, de se sentir larguées et de s’ennuyer. La jeune réalisatrice Laïla Marrakchi tombait alors dans les clichés liés aux communautés musulmanes et la jeunesse dorée de Casablanca qu’elle dépeignait avec un déjà-vu mortel, plombant et inintéressant.

La cinéaste est de retour derrière la caméra avec Rock the Casbah et il faut bien admettre que ce film est du même acabit que Marock, d’autant plus qu’elle évoque encore une fois un conflit générationnel, des personnages marocains pris entre tradition et modernité, à travers une poignée d’archétypes. La direction d’acteurs est horrible, agaçante même et le surjeu des comédiens joue avec nos nerfs pendant 1h30. Même les actrices que nous aimons vraiment beaucoup, Nadine Labaki et Lubna Azabal en tête, sont ici très mauvaises, gesticulent et parlent fort pour rien, un comble !

Dans de jolis décors passés au filtre jaune peu esthétique digne d’un roman-photo, seules Hiam Abbass, très sobre, et la pétillante Morjana Alaoui (découverte dans Marock) parviennent à surnager dans ce marasme qui n’est pas sans rappeler un mauvais soap du style des Feux de l’amour, niais et absurde. Après des scènes de repas propices à des engueulades caricaturales (attention les dialogues au rabais) avec en gros la cadette qui s’est affranchie de l’autorité paternelle Vs les frangines engluées dans le respect des traditions, le dernier tiers, celui des révélations, vaut son pesant de cacahouètes et tire le film vers la comédie involontaire. Tout cela sous l’oeil brillant d’Omar Sharif, qui incarne le fantôme du père défunt, qui passe son temps à philosopher sur la figue, un verre de whisky à la main et en disant que les courses, ou les femmes on ne sait plus, sont sa grande passion. Consternant.

Édition - 6,5 / 10

Le disque repose dans un boîtier classique, glissé dans un surétui. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical. Vous ne trouverez que la bande-annonce en guise d’interactivité.

Malgré son très mauvais score au box-office (61.000 spectateurs), Laïla Marrakchi peut compter sur Pathé pour le service après-vente. En effet, l’éditeur livre un très beau master de Rock the Casbah, aux contrastes solides et à la luminosité constante. Le piqué est fort agréable, les ambiances diurnes chatoyantes, la colorimétrie du chef opérateur Pierric Gantelmi d’Ille (L’Autre, 38 témoins) est vive et saturée, et le relief probant aux quatre coins du cadre large. Seuls quelques petits fourmillements sur les arrière-plans viennent ternir quelque peu le visionnage, mais rien de bien méchant.

Nous n’attendions pas une immersion comme celle-là ! La piste Dolby Digital 5.1 s’en donne à coeur joie dans la spatialisation musicale, les effets naturels sur les latérales, une balance frontale percutante et un report saisissant des voix sur la centrale. Toutes les enceintes sont joliment mises à contribution et donnent un peu de peps au film de Laïla Marrakchi, qui d’ailleurs en a bien besoin. De son côté, l’option stéréo est à l’avenant, dynamique et enjouée, même si la scène frontale n’offre pas le même confort acoustique. Une piste audiovision, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6,5 / 10
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Franck Brissard
Le 26 février 2014
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