La Dernière fois que j'ai vu Macao (2012) : le test complet du DVD

A Última Vez Que Vi Macau

Réalisé par João Pedro Rodrigues
Avec Lydie Barbara, João Rui Guerra da Mata et João Pedro Rodrigues

Édité par Epicentre Films

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Le 07/05/2014
Critique

Trente ans plus tard, je me rends à Macao où je ne suis jamais revenu depuis mon enfance. J’ai reçu un mail à Lisbonne de Candy, une amie dont je n’avais plus de nouvelles depuis longtemps. Elle disait s’être encore aventurée avec les mauvais garçons et me priait de venir à Macao où se passaient des « choses effrayantes ». Fatigué, après des heures de vol, j’approche de Macao à bord du ferry qui me fera remonter dans le temps, jusqu’à la période la plus heureuse de ma vie.

La Dernière fois que j’ai vu Macao est une oeuvre expérimentale, sensorielle, qui saura trouver quelques résonances diverses et variées en chaque spectateur avide d’alternatives au cinéma traditionnel. Par trop d’hermétisme, les autres passeront leur chemin.

Coréalisé par João Pedro Rodrigues (Odete, Mourir comme un homme, O fantasma) et João Rui Guerra da Mata, le film a pour particularité d’avoir été conçu et monté à partir de plans tournés au hasard dans la ville de Macao. En grande partie improvisé en fonction du matériel disponible récolté (près de 150 heures de rushes) au gré de leur pérégrination dans la ville chinoise et ancienne colonie portugaise jusqu’en 1998, La Dernière fois que j’ai vu Macao peut dérouter si le spectateur ne se laisse pas aller à la seule beauté des images.

Il n’y a pas d’intrigue proprement dite, à part peut-être un récit (en voix-off et l’action hors-champs) vaguement film-noir accessoire pour donner un semblant de fil-rouge à l’entreprise, mais l’essentiel est ailleurs. La ville a inspiré les deux réalisateurs par sa beauté, son caractère presque fantastique dans certains quartiers, entre tradition et modernisme. En partie fondé sur les souvenirs personnels de João Rui Guerra da Mata qui a passé une partie de son enfance à Macao, ce trip à mi-chemin entre la fiction et le documentaire illustre en réalité une géographie de la mémoire, un voyage dans le temps sensitif et quasi-fantastique, un bond de trente ans dans le passé.

Etrange, élégant, passionnant sur la forme, sensuel.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. La sérigraphie est soignée, l’ensemble élégant. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Nous trouvons tout d’abord un entretien avec les deux réalisateurs João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata (14’), croisé avec des images de la présentation de La Dernière fois que j’ai vu Macao dans un cinéma parisien. Les deux cinéastes, enregistrés séparément, reviennent sur la genèse du film, les conditions de tournage à Macao, les choix faits au montage sur 150 heures de rushes.

L’éditeur joint également deux excellents et très beaux courts-métrages coréalisés par João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata, qui complètent fort admirablement La Dernière fois que j’ai vu Macao :

China, China (21’, 2007) : China descend les escaliers de Lisbonne à la rencontre de Martim Moniz. Sur son passage, des enfants crient : « China, China ! »
China va s’envoler. S’envoler avant l’aube. Elle veut plus que tout être heureuse.
Mais elle boit son propre poison. Elle le boit jusqu’à la dernière goutte.
Parfois l’air qui semble lourd de maléfices et de souffrances n’est qu’une cour de récréation.

Aube rouge (28’, 2011) : Film mutant au croisement du documentaire contemplatif et du glamour hollywoodien au coeur du marché de la viande et du poisson de la ville (âmes sensibles s’abstenir), où l’on choisit sa bête vivante.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos, deux biographies et la bande-annonce du film.

Image - 4,0 / 5

Tourné dans une DV soignée, La Dernière fois que j’ai vu Macao apparaît dans un master propre et clair. La définition est tout à fait honorable, la propreté irréprochable, le piqué se fait même très précis sur certains plans rapprochés, le relief est quasi-omniprésent y compris sur les scènes sombres et nocturnes (superbes) éclairées aux néons. La compression fait son boulot et consolide admirablement les nombreux plans fixes. Une très belle copie.

Son - 3,0 / 5

Nous ne trouvons qu’un mixage Dolby Digital 5.1 au menu de ce DVD. Cette piste se révèle essentiellement concentrée sur les enceintes frontales. En effet, les effets naturels manquent cruellement sur les latérales et le caisson de basses reste endormi tout du long. Aucune spatialisation à signaler et c’est bien dommage. Heureusement, la balance des avant parvient à plonger le spectateur suffisamment dans l’ambiance grâce à une solide délivrance des dialogues et de quelques effets.

Les sous-titres français et anglais sont disponibles.

Crédits images : © Epicentre Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 16 avril 2014
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