La Vie domestique (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Isabelle Czajka
Avec Emmanuelle Devos, Julie Ferrier et Natacha Régnier

Édité par France Télévisions Distribution

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Le 20/02/2014
Critique

Juliette n’était pas sûre de vouloir venir habiter dans cette banlieue résidentielle de la région parisienne. Les femmes ici ont toutes la quarantaine, des enfants à élever, des maisons à entretenir et des maris qui rentrent tard le soir. Elle est maintenant certaine de ne pas vouloir devenir comme elles. Aujourd’hui, Juliette attend une réponse pour un poste important dans une maison d’édition. Un poste qui forcément changerait sa vie de tous les jours.

A l’origine, la réalisatrice Isabelle Czajka (L’Année suivante) souhaitait adapter La promenade au phare de Virginia Woolf. Désireuse d’explorer le quotidien d’une femme quadragénaire, mère et épouse, elle tombe par hasard sur Arlington Park de Rachel Cusk et jette finalement son dévolu sur ce roman anglais qui contient toutes les thématiques qu’elle voulait aborder comme les enjeux de la vie domestique dans la société occidentale et contemporaine.

Dans une petite, chic et élégante banlieue résidentielle de la région parisienne où l’herbe est bien tondue et le bitume sans nids-de-poule, Isabelle Czajka prend donc un malin plaisir à disséquer, avec une précision d’entomologiste, la vie quotidienne d’une poignée de femmes, bien installées dans leur confort matériel et social, qui prennent en charge toutes les petites choses et tâches très disparates à faire dans la journée - le film se déroule sur 24h - comme des prisonnières consentantes, mais dont certaines espèrent se libérer en cherchant (difficilement) un travail.

Génialement interprété par Emmanuelle Devos (parfaite comme d’habitude), Julie Ferrier, Natacha Régnier, Helena Noguerra et Laurent Poitrenaux - déjà présent dans l’excellent D’amour et d’eau fraîche d’Isabelle Czajka - La Vie domestique distille un parfum singulier de comédie où semble peser une situation dramatique voire quasi-fantastique.

La cinéaste tire élégamment parti de ses décors aseptisés à la Truman Show avec ces pavillons identiques, bien propres sur eux, blancs immaculés… bref étouffants, glaçants et inquiétants. Le moindre faux-pas est implacable et fait s’écrouler les habitudes bien réglées de ces ménagères malgré elles, comme un château de cartes caractérisant le conformisme de la société. Dans ce cas, difficile est la bifurcation et encore plus difficile de retrouver le chemin du « jusqu’ici tout va bien ». Après, on fige à nouveau son sourire, on accentue certaines expressions quand on acquiesce en prenant bien soin d’écarquiller les yeux, on enfile ses gants de ménage tout en donnant le gouter aux enfants.

Heureusement, les maris rentrent (tard) pour raconter leur journée - qui a passé vite plutôt que bien passée - et demander à leur femme si cela ne dérange pas de préparer le dîner pour quelques voisins misogynes qui ne vont pas tarder à arriver. La vie domestique est une chronique féministe et sociale juste, caustique, lucide et décalée à laquelle il ne manque qu’une mise en scène un peu plus inspirée pour en faire un grand film.

Édition - 6 / 10

Le test a été réalisé sur check-disc. France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est disponible en guise d’interactivité. Dommage…

En dépit de quelques séquences trop douces, nous n’hésitons pas à mettre un joli 4/5 en raison de la clarté d’ensemble, de la vivacité de la colorimétrie et du respect des volontés artistiques du chef opérateur Renaud Chassaing (Présumé coupable, Je me suis fait tout petit). Si les contrastes et le piqué manquent parfois de mordant, les détails sont appréciables sur les plans larges comme sur les plus rapprochés, le relief est notable, l’encodage solide et les ambiances nocturnes plutôt jolies.

La piste Dolby Digital 5.1 n’offre que très peu d’ambiances sur les latérales en dehors de la musique d’Eric Neveux, mais la centrale diffuse les dialogues de manière correcte. Si cette piste reste malheureusement anecdotique, la Stéréo offre un confort acoustique probant et dynamique qui finalement suffit largement à ce genre de film.

L’éditeur joint également une piste Audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © France Télévision Distribution

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6 / 10
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Franck Brissard
Le 13 février 2014
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