In The Tracks Of / Bandes originales : Gabriel Yared (2007) : le test complet du DVD

Gabriel Yared a composé la musique originale de nombreux films dont La Lune dans le caniveau, 37°2’ le matin et IP5, l’île aux pachydermes de Jean-Jacques Beineix, Camille Claudel de Bruno Nuytten, L’Amant de Jean-Jacques Annaud, Le Patient anglais, Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen, Retour à Cold Mountain, Le Talentueux Mr. Ripley, et Par effraction d’Anthony Minghella, sans oublier le cinéma d’animation avec le mythique Gandahar de René Laloux et plus récemment le superbe Azur et Asmar de Michel Ocelot.

Une carrière large et déjà forte d’une centaine de scores en France et aux États-Unis où sa collaboration avec le regretté Anthony Minghella fut un véritable coup de projecteur en allant jusqu’à lui rapporter l’Oscar de la meilleure musique de film pour Le Patient anglais en 1997. Une récompense largement méritée pour une musique sensible, organique, teintée d’exotisme et baignée de sources classiques.

« Organique » est le terme qui vient souvent à l’esprit lorsqu’on écoute les musiques de Gabriel Yared qui reste l’un des rares compositeurs à ne pas se baser forcément sur les images du film terminé pour composer, mais plutôt à laisser parler ses sensations à la lecture d’un scénario ou du récit que peu lui en faire le réalisateur.

Premier film de la série Bandes Originales conçue et réalisée par Pascale Cuenot, In the Tracks of Gabriel Yared suit le compositeur lors de son travail sur Azur et Asmar et Par effraction, mais revient également avec lui et avec ses amis et collaborateurs (réalisateurs, musiciens, acteur, chorégraphe) sur les grands moments de sa carrière et sur les origines de sa vocation musicale.

On découvre un passionné aux idées très précises sur la musique de films, sur la musique en général et un esprit très critique sur son propre travail.

Pour l’amateur de musiques de films, c’est un moment très précieux. Pour les fans du travail de Gabriel Yared, c’est l’occasion de découvrir la personnalité d’un compositeur tout à fait unique, à l’univers musical riche et ouvert, qui n’hésite pas à se renouveler et à sortir des sentiers battus d’un milieu qui tourne en rond depuis quelques années à cause de producteurs qui demandent désormais un certain type de musique déjà entendu plutôt que de commander une oeuvre originale. Les plus informés regretterons d’ailleurs que ne soit pas abordé le rejet de son sublime travail pour le Troie de Wolfgang Petersen, au profit d’un score de James Horner, plus facilement adopté par le public-test des premières projections du film.

Boîtier transparent pour profiter d’une jaquette recto/verso, sérigraphie soignée, livret 16 pages avec photos et textes entièrement traduits en français et anglais, des menus simples et soignés, encodage zone ALL pour une large audience… la collection In the Tracks of / Bandes originales est extrêmement soignée !

Plus de 2h40 de suppléments au compteur !

Pièce de choix, on commence par un concert privé donné par Gabriel Yared à l’espace Cardin le 22 janvier 2007 en compagnie d’une formation de 14 musiciens où le compositeur revisite 8 de ses collaborations cinématographiques avec simplicité et authenticité. Une perle pour les amateurs et autres fans.

Près d’une heure quinze d’interviews supplémentaires, permet de retrouver les intervenants du film pour quelques anecdotes et sentiments supplémentaires dont Jean Pierre Arquié, superviseur musical, totalement absent du montage final.

Un entretien supplémentaire avec Gabriel Yared est également proposé où le compositeur aligne nombre d’anecdotes sur sa vie et sa carrière. Filmé sur un toit de Paris, cet entretien est assez bruyant.

On termine avec les bandes-annonces des deux autres documentaires actuellement disponibles dans la même collection et consacrés à Maurice Jarre et Georges Delerue.

Datant déjà de 2007, avec une récolte d’images qui a démarré encore plus tôt, ce documentaire n’est pas là pour vous ravir la rétine. Vidéo oblige, les différentes ambiances lumineuses et certaines distances sont plus ou moins propices à un bruit qui n’est certes pas gênant, mais qui donne un âge aux images alors que l’on est habitué désormais à des tournages en HD.

En français stéréo, avec passages en anglais sous-titrés, la bande son de ce documentaire est assez propre et la captation des interviews soignée.

Crédits images : © Prelight Films