Muksin (2006) : le test complet du DVD

Mukhsin

Réalisé par Yasmin Ahmad
Avec Sharifah Aryana, Syafie Naswip et Irwan Iskandar

Édité par Les Films du Paradoxe

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Le 09/04/2014
Critique

Au coeur d’un village malais, une famille suscite critique et jalousie pour son comportement trop moderne. Leur fille Orked est élevée comme un garçon manqué et grandit sans conformisme. Un jour, elle fait la connaissance du jeune Muksin avec qui elle va rapidement se lier d’amitié et découvrir un sentiment nouveau pour elle…

Tout commence par une chanson et une pirouette qui donnent le ton du film : la grand-mère d’Orked, accompagnée par la famille et les voisins, entonne une chanson : « Il tombe une bruine diffuse… » au moment précis où commence à tomber une pluie diluvienne sous laquelle Orked et sa mère se précipitent pour aller danser sous l’oeil réprobateur des voisins.

Orked boude les jeux de filles auxquels elle préfère le football. Elle fait immanquablement penser à Laure / Mickäel, la petite fille de Tomboy, le joli film de Céline Sciamma (Naissance des pieuvres), si douée, elle aussi, pour filmer les enfants.

Muksin est le quatrième (et le seul à avoir été distribué en France) des six longs métrages écrits et réalisés par Yasmin Ahmad, prématurément décédée en 2009. Si les cinq autres films, introuvables sur disque en Europe et en Amérique du Nord, sont de la même eau (ce serait le cas… si l’on peut se fier aux critiques), on brûle d’impatience de les voir un jour, d’autant qu’ils n’ont jamais distribués dans les salles européennes. Chinese Eye (Sepet) a été présenté en 2005 au Festival international du film de femmes de Créteil qui lui accorda son Grand prix.

La petite histoire des amours pré-adolescentes d’Orked et Muksin, le temps des grandes vacances, est racontée par Yasmin Ahmad en toute simplicité. Le récit est linéaire et l’écriture filmique épurée, faite d’une succession de plans le plus souvent fixes, rythmés par quelques travellings qui permettent de suivre les promenades à vélo des deux enfants, Orked assise sur le cadre adouci par un rembourrage délicatement confectionné par Muksin.

En arrière-plan de la liaison entre les deux enfants, une place faite au monde des adultes montre la force de la tradition en Malaisie, notamment dans une scène où Orked est exposée à rendre des comptes pour une leçon, pourtant bien méritée, qu’elle avait donnée à un collégien brutal. La famille de la victime demandant aux parents un châtiment, la mère d’Orked ne s’oppose pas au principe, mais encourage sa fille à crier plus fort pendant que, toutes portes fermées, elle frappe le lit de la fillette dans un simulacre de punition. Pour conforter son esprit d’indépendance, elle lui parle anglais plutôt que malais et l’enverra dans un collège chinois à la rentrée.

Le film est illustré par une musique traditionnelle, mais aussi par de la musique classique européenne, Rêveries de Schumann et une aria du Così fan tutte de Mozart, ce qui souligne sa portée universelle.

Une scène insolite entre le dernier plan et le générique : les parents de Yasmin Ahmad, auxquels est dédié le film, interprètent une chanson et sont, peu à peu, entourés par toute l’équipe du film.

Un beau petit film qui nous emmène à la découverte d’un cinéma différent !

Édition - 7 / 10

Le disque est présenté dans un digipack avec quelques photos emblématiques du film et, en double page intérieure, une très belle image d’Orked, fronçant du nez, assise sur des marches à côté du vélo de Muksin.

Muksin vient s’ajouter au catalogue des Films du Paradoxe qui ont édité plus de 300 titres, de nombreux documentaires, des films d’animation pour enfants et aussi des films d’auteur, souvent venus de loin, comme Children de l’Islandais Ragnar Bragason, Dingo de l’Australien Rolf de Heer, Femmes en miroir du Japonais Yoshishige Yoshida ou, encore, le très curieux film du réalisateur tchèque Stan Neumann, L’OEil de l’astronome, testé lors de sa sortie en 2012.

Le film est présenté en version originale avec sous-titres français de taille adéquate, mais un peu trop haut placés.

Le seul supplément est un livret de six pages donnant des extraits d’un entretien avec la réalisatrice. Elles nous dit qu’Orked, c’est elle quand elle était enfant.

L’image, aux couleurs brillantes, est un peu trop douce, au détriment de la définition des arrière-plans. Quelques taches blanches, assez petites pour n’être pas trop gênantes.

Le son DD 2.0 mono, propre, assure une bonne clarté des dialogues, de l’illustration musicale et de l’ambiance.

Crédits images : © Les Films du Préau

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 12 avril 2014
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